Avant de se plonger une nouvelle fois dans les limbes du désir, Harry se rince correctement et sort de la cuve. Il attrape une serviette et enroule son corps maintenant propre dedans. L'eau se vide doucement une fois qu'il a retiré le bouchon, et il peut jurer sentir l'odeur de Louis sur la serviette qui cache sa nudité.

Une fois sec, il revêtit sa toge et revient au salon. Louis est assit sur une chaise et joue du luth, les yeux baissés vers l'instrument qui envahit l'atmosphère d'une musique agréable. Bercé par le son, Harry s'approche d'un pas de loup, il ne souhaite pas sortir le jeune artiste de sa torpeur. Un carnet est ouvert devant lui sur la table et laisse apparaître ce qu'Harry assume être des partitions.

La musique cesse au bout de quelques secondes, Louis relève ses yeux malicieux vers le peintre et ses lèvres s'étirent en un large sourire.

– Oh, tu as terminé ? Parfait. Je pense aller me rafraîchir aussi un peu. J'ai pris un bain ce matin quand je me suis levé, mais la chaleur est encore accablante.

– Je vais peut-être te laisser...

– Tu dois aller travailler ?

Harry rougit, il n'a même pas pensé à son emploi. Sans aucun doute ses dessins peuvent attendre et à l'atelier personne ne va remarquer son absence, tout le monde est absorbé dans ses créations. Il n'est pas rare qu'Harry, lui même, passe plusieurs heures entières derrière un canevas afin de terminer un tableau, transporté par un élan d'inspiration.

Mais à cet instant, Harry ne pense pas du tout à l'art ou aux nombreux projets qui l'attendent encore. Son esprit est occupé par Louis, presque nu, dans une tenue légère, brillante et un luth à la main. En réalité, Harry a prononcé ces mots pour voir si le chanteur allait le retenir. Au vu de sa question, il est prêt lui aussi à passer un plus long moment avec lui.

– Pas spécialement.

– Si tu veux, je peux t'accompagner jusqu'à ton atelier et tu pourras peut-être me montrer certaines de tes œuvres là-bas ?

Les battements du coeur d'Harry s'emballent. Louis souhaite voir ses œuvres. Ses joues ne peuvent que s'empourprer davantage, ses mains deviennent un peu moite et il joue nerveusement avec ses doigts. Tout d'un coup, il se sent très intimidé de savoir que Louis s'intéresse non seulement à son travail mais souhaite le voir de ses propres yeux. Ce ne serait pas la première fois qu'il recevrait des compliments, mais venant de Louis avec qu'il a partagé une nuit torride, ce n'est pas anodin.

Les hommes ou femmes avec qu'il avait pu profiter d'un moment de luxure n'ont jamais vraiment porté d'intérêt particulier à son art, uniquement à ses capacités physiques. Ce sont sûrement ses muscles, dû au sport qu'il pratique de temps en temps le matin, qui attirent les regards curieux et aivdes d'un peu de plaisir charnel.

– C'est gentil, si tu n'es pas occupé alors oui. Ça me ferait plaisir.

– Tu m'attends dans ce cas ? Mets toi à l'aise, je n'en ai pas pour longtemps.

Sur ces mots, Louis pose son luth et se retire dans la salle d'eau. Harry, de nature assez curieuse, fait le tour du salon. Son attention se repose sur le bureau où sont encore entreposés les carnets et matériaux d'art. Même s'il n'est pas à plaindre financièrement, Harry ne possède pas chez lui une collection aussi professionnelle et majestueuse. La plupart du temps, il se sert de ce qui est à disposition à l'atelier ou des vieux crayons ou pinceaux qui traînent depuis des mois, voir des années chez lui. Cela ne le dérange pas pour autant, il aime sentir la vieille odeur des mines de plomb ou de bois, utiliser des carnets aux pages cornées ou jaunies.

Harry pose ensuite son regard sur la fenêtre ouverte, le rideau tiré flotte sous le léger vent chaud. La maison de Louis offre une belle vue sur des champs et on peut deviner au loin le bruit du centre-ville. Où se déroule à ce moment même le marché du Vendredi.

Demain, à l'aube || Larry.Where stories live. Discover now