Dimanche 4 février

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Ma chère Emmanuelle,

Généralement on demande à la personne si elle va bien, ce qui se passe dans sa vie. Mais je pense que pour ton cas, il n'en est plus la peine puisque dorénavant tu es heureuse.

Tu ne me connais pas et je ne te connais pas. Tu m'as vu naître et grandir jusqu'à mes 4 ans. Je ne vais pas te mentir en te disant que je ne me rappelle plus de vous.

C'est bizarre de t'écrire à toi en particulier au lieu d'écrire à Coralie, Dorotie ou Louise. Mais c'est comme si mon esprit voulait te connaître, te parler, se confier.

Après ce qu'il s'est passé on ne sait plus jamais revu qu'une fois. Je me rappelle encore de ce jour, je devais avoir neuf ans. C'était un dimanche en Automne. On sortait de la messe de midi à Notre-Dame-Des-Armées. Comme d'habitude j'avançais devant avec Papa. Les feuilles volaient et le vent fouettait sur nos visages blancs. Un éclat de voix nous a fait perdre la tête : « Oncle Tanguy! ». Tu as embrassé Papa. On sait regardé toutes les deux, rien, aucune émotion, ni joie, ni rancune puis au dernier moment une étincelle, un espoir. 

...Celles que j'étais, celle que je suis et celle que je serais...Where stories live. Discover now