Chapitre 11 : Souvenir et cours particulier

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Le cours d'aujourd'hui portait sur le réalisme et le naturalisme, pour savoir s'ils avaient bien appris la fiche que j'ai distribuée au cours précédent.

–Bon, qui veut me faire un récapitulatif de ce qu'on a vu tout au long de la séquence ?

Personne ne me répond. Je me sens légèrement seule. Une main timide se lève.

– Oui Raphaël ? T'es prêt à le faire ?
– Euhm oui. Alors on a vu qu'au XIXe siècle, des nouveaux mouvements littéraires sont apparus, notamment le réalisme et le naturalisme. Ce sont des mouvements tournés vers le social...
– Désolée de te couper, mais qu'est-ce que tu veux dire quand tu parles de «mouvements tournés vers le social» ?
– Je veux dire que les sujets principaux des auteurs sont le peuple. À la différence que dans le réalisme on remarque plus une forme d'ascension sociale, alors que dans le naturalisme on est plongé dans la misère populaire.
Les principaux auteurs réalistes sont Balzac et ...euhm ...Stendhal par exemple. Zola est le seul, ou l'un des seuls ça je sais plus trop, à faire partie des naturalistes.
– Okay c'est très bien Raphaël. Quelqu'un veut prendre la suite ?

Léa lève la main, je l'interroge et la laisse parler sans reprendre ce qu'elle dit. Je sais qu'elle connaît son cours sur le bout des doigts alors je lui fais confiance.

C'est bien c'est pédagogique tout ça.

Je fais taire ma petite voix et laisse mes pensées vagabonder.
Emma. J'essaye de comprendre ce qui s'est passé pour qu'elle soit comme ça maintenant. C'est une vraie furie, prête à espionner son ex-copine et à tout faire pour lui pourrir la vie.
Alors qu'avant elle était si attentionnée...

... Je suis dans la rue, je marche tranquillement en regardant la devanture des magasins. Je cherche un cadeau pour ma cousine Carmella. Elle se marie avec Alex son copain, et à présent fiancé, alors j'essaye de lui trouver un cadeau, puisque j'ai déjà celui que j'offrirai à Alex le jour J.
J'observe un collier ravissant mais soudainement je sens une main se plaquer contre la poche arrière de mon jean. Je me retourne brusquement, choquée.
Un homme, avec un sourire graveleux accroché au visage, me contemple :
– Alors, t'as aimé ? Moi j'ai adoré toucher ton petit cul.

J'ai envie de vomir.

– Espèce de gros dégueulasse ! Depuis quand on met des mains aux fesses des gens ??
– Oula tout doux, me dis pas que c'était pas agréable. T'en veux encore salope ?

Je reste estomaquée. Une pulsion de haine s'empare de mon corps, et je sens mon poing se lever. Je veux lui exploser sa sale gueule de pervers.

Eh mais ça va pas ?? Tu veux que je te fr...

Soudainement, une main se pose sur mon bras, et une fille se place à mes côtés.

– Tu laisses ma copine tranquille et tu dégages.

Je regarde l'inconnue, stupéfaite. Elle me sourit et presse mon bras plus fort.
L'homme nous observe l'air aussi surpris que moi.

– Ah ouais en fait t'aimes pas les bites... peut-être que t'en n'as pas senti une bonne en toi.
– Je t'ai demandé de partir qu'est-ce que tu fais encore là ?

L'homme détourne les talons. Je contemple celle qui m'a aidée. Elle semble avoir mon âge et fait la même taille que moi, elle a les cheveux châtains clairs et des yeux auburns superbes. Elle me regarde dans les yeux et sourit.

– Je m'appelle Emma et toi ?

Je remarque que la voix de Léa s'est éteinte alors je chasse ses souvenirs de ma tête :

il n'y a pas d'amour heureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant