Chapter X| PDV Isaak

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Un week-end où je n'ai fait que me terrer dans ma chambre. Je n'ai aucune envie d'aller en cours aujourd'hui, je ne vais pas y aller du tout en fait. Encore allongé dans mon lit, je fixe le plafond l'esprit vide. Malgré le tambourinage de ma mère à la porte je n'ai pas daigné lui dire qu'elle pouvait entrer et je n'ai encore moins bougé de mon lit. C'est l'esprit barbouillé que je repense à Téha, puis à Ayleen. Certes je trouve que sa jumelle est clairement une conasse monotone qui ne sert à rien, mais je trouve étrange le fait qu'elle vienne sans arrêt me voir. Comme si elle cherchait elle aussi à élucider cette "affaire". Je décide d'enfiler mes vêtements vite fait, avant de me diriger vers le lycée d'Ayleen. Une fois arrivé devant les grilles, je sonnais à l'interphone. Les cours avaient déjà commencé depuis deux heures. 

"Oui j'écoute !" 

Ayant été surpris par la voix, je pris quelque minutes à m'en remettre. 

-Bonjour, je viens chercher Ayleen McCarten. 

-Qui êtes-vous ?

-Je suis son frère. 

-Je croyais que son frère était mort, et que son autre frère était plus jeune qu'elle. 

-C'est le cas. J'ai disparu de la vie de nos parents très tôt, bien avant leur naissance. J'ai comme été placé en famille, c'est compliqué et je n'aime pas tellement parler de cette histoire. 

-Je comprends, mais vous faites jeune quelle age avez-vous ? 

Elle me regardait par les fenêtres de l'établissement.

-J'ai 26 ans, madame. 

-Vous faites l'âge de ces lycéens, je suis surprise. Je vais demander à ce qu'elle descende.

-D'accord merci. 

Quelques minutes plus tard, je les vis discuter à travers ces vitres, le visage d'Ayleen lorsque la femme de l'accueil lui dit que je venais la chercher était très contracté. C'est vrai que cette histoire de frère placé en famille d'accueil est très bizarre. Elle poussait les portes et descendit les marches de l'établissement. Je lui ouvris la grille afin qu'elle sorte. 

-Non mais tu es sérieux ? Me grogna t-elle. 

-Du calme, je te signale que je suis censé être ton frère avec lequel tu as beaucoup à dire puisque on ne se voit pas beaucoup généralement. 

-C'est bien ça qui me déplait ! Que tu te fasses passer pour un frère, alors que tu n'es rien qu'un abrutis de première, et j'en ai déjà assez d'un jumeau mort et d'un petit frère qui a la vie compliqué. Et sans rire, 26 ans, tu n'as pas trouvé plus débile comme âge ? 

-C'est bon, j'ai compris. Je ne suis pas venu parler de ça. Pourquoi viens-tu sans cesse me voir à propos d'Aaron ? 

-Non mais je rêve. Tu te fous de moi ? Si tu voulais savoir t'avais qu'à m'écouter et accepter de me parler, genre réellement, quand je venais justement !

-Ta famille va mal n'est-ce pas ? 

-Si tu sais déjà, pourquoi demander ? Et comment peux tu en être sûre en plus ?

-A la fin de la lettre, la toute dernière partie m'est dédié, dedans il y a écrit : "Un jour tu m'as cité cette phrase on ne rentre jamais vraiment chez soi. Thomas Wolfe avait raison, les gens autour de moi ont changé, et ont changé avec eux l'univers, l'endroit où je m'abritais." Je lui dit la phrase comme si je l'avais appris  par cœur. C'est grâce à cela que j'ai su que votre famille allait mal.  

-Je n'ai même pas remarqué cet indice. Tu sers peut être à quelque chose finalement...

-Tu sais, il y avait très peu de chances que tu comprennes, c'était comme un code entre nous, s'exprimer, exprimer ses sentiments à travers des citations. 

Adolescence PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant