CHAPITRE I

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Cette rue était trop calme pour un jour de vacances. Tous les magasins, rues et restaurants étaient vide. La radio annonçait déjà les horribles nouvelles. Mais quel enfant de 10 ans écouterait la radio ? Elle n'était pas prévenue, elle avait échappé à l'attention des policiers chargé d'éloigner les civils en attendant le renfort des héros. Elle continuait son chemin, pourtant, elle ne comprenait pas. Où étaient passé toutes les personnes qui quelques heures auparavant, marchait joyeusement dans les rues ? Inquiète, elle chercha du regard un réceptacle pour son alter, il lui en fallait un droit et jetable, de toute façon, il ne résistera pas longtemps. À contre cœur, elle ramassa une paille traînant au sol et se mit à dessiner d'un seul trait, à même le sol, une sorte de gros bonhomme difforme. Le dessin finit et la paille fondu, elle lui dit d'une voix claire.

« Protège-moi. »

La silhouette du bonhomme se sépara du sol, se mit debout et gonfla prenant quelques épaisseurs supplémentaires. Même en l'absence de visage, il ressemblait à quelque chose. La fillette était plus ou moins satisfaite du résultat, la créature semblait robuste et ressemblait à ces vieux dessins animés que l'on regardait en fin d'année à l'école. Elle avait beaucoup apprécié le personnage principal, un petit garçon blond qui combattait avec une rapière et ses dessins. Il s'appelait Petit Prince tout comme son alter.
Elle se remit en marche plus rassurée. Néanmoins, gardant toujours les restes de la paille au creux de ses mains, elle jetait quelques regards partout autour d'elle espérant voir arriver des héros ou ses parents. La facilité qu'avaient ses parents à la retrouver quand elle disparaissait l'agaçait : « Maru ne fait pas-ci, Maru ne va pas par-là ». À ce moment-là elle aurait beaucoup donné pour les voir apparaître et lui hurler dessus. Au bout d'un moment, elle entendit du bruit dans l'un des glaciers chez lequel elle allait souvent à quelques ruelles de là. Elle se dirigea d'un pas pressé vers la provenance du bruit, mais fut brusquement prise d'un doute. La petite reconnaissait la voix du vendeur pourtant, des soubresauts accompagnaient sa voix tremblante, habituellement si taquine. La jeune fille jeta un œil à l'intérieur tout en prenant soin de faire le moins de bruit possible et de rester cacher. Le marchand de glaces était allongé, face contre le sol tandis qu'assis sur l'une des tables se trouvait un homme astiquant son katana, dont perlait encore des gouttes du sang de sa victime et la langue pendouillant hors de sa bouche souriante. Elle ne comprenait pas pourquoi le marchand ne bougeait pas, tout comme elle ne comprenait pas leur discussion.

« Je les attends, je serai là pour tuer les faux, pas un ne l'égale, lui !
- Relâchez-moi... Dit l'homme à terre avec de grands yeux rouges plein de larmes.
- Non... J'ai besoin de toi. Sinon ils ne viendront pas ! Rétorqua le vilain, les yeux glaçant. Arrête de pleurer, je suis un tueur de héro ! Tu ne m'intéresses pas. »

Il tendit le bras dans l'optique de le frapper, alors, sans trop savoir pourquoi, la fillette s'avança. Un pas de trop. Le tueur l'avait vue et fondit sur elle avec un grand sourire. Mais avant que le vilain n'ai pus lui faire ne serait-ce qu'une égratignure, la créature issue de l'alter de la petite se plaça devant elle, l'entourant de ses bras. L'attaquant surpris recula de plusieurs bonds, inspectant les environs. Tandis que la fille courut vers l'arbre, récupéra l'une des blanches au sol et se remit à dessiner très vite.

« Protège le glacier ! Hurla-t-elle à sa créature.
- Qu'avons-nous là ? Un héro ? Non... Ce n'est qu'une gamine. Murmura-t-il en esquissant un sourire narquois. Il continua en s'adressant à l'enfant. Tu as bravé l'interdiction, quel drôle de gamine tu es. »

Elle ne répondit pas tout de suite trop concentrée sur son dessin. Elle se relava tout de même au bout d'un moment, elle avait l'air minuscule comparée au vilain. Ses yeux transmettaient un message que le l'homme ne rencontrait que trop peu souvent : « Je donnerai tout, je le protégerai !». Un regard qui relevait de l'héroïsme brut et pur. Un sourire carnassier apparut alors sur le visage de l'agresseur. Pourtant, ce fut la jeune fille qui reprit, coupant net ses pensées.

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