CHAPITRE I

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Le réveil sonne résonnant dans le petit appartement que je loue depuis presque un mois maintenant. Ma rentrée universitaire n'est qu'aujourd'hui mais j'ai dû commencer le boulot plus tôt pour pouvoir me payer ce fameux logement. Tout y est minime. Mais j'aime plutôt ça et de toute façon je ne compte pas y passer des heures entières.

Je laisse la musique envahir l'espace pendant que je me prépare.

- Je suis une poupée de cire, une poupée de son, je chante à tue-tête par-dessus la voix de France Gall. Mon cœur est gravé dans mes chansons.

En sortant de la salle de bain, je jette un coup d'œil à l'heure. Huit heures et quarante-huit minutes. Se fichu trait d'eye-liner va me mettre en retard pour mon premier jour. J'attrape une pomme sur le plan de travail et sort de l'appartement en vitesse. Heureusement, j'ai choisi d'être à deux pas de l'université. Pour éviter ces désagréments justement.

Je suis déjà passée plusieurs fois devant les bâtiments en me rendant au travail. Mais ils étaient encore inoccupés. Aujourd'hui, une foule d'étudiants affluent de toute part. A ma rentrée de seconde, j'avais eu l'impression d'entrer dans la cour des grands. Cette fois c'est différent. J'ai l'impression de faire un premier pas dans la cour des adultes.


Dans ma poche mon portable sonne. Je décroche en découvrant le nom de maman sur l'écran.

- Salut, maman.

- Ca va ma puce ? Tu n'es pas trop stressée par cette rentrée ? Tu commences à avoir l'habitude maintenant.

- Oui.

Depuis que je suis partie de la maison, maman se retrouve toute seule à la maison et visiblement l'adaptation est longue. Mais je comprends. Elle a vu son mari partir pour de bon et s'attendait sûrement à ce que je décide de m'inscrire dans une université plus près de chez nous pour que je puisse rentrer tous les soirs. J'en ai décidé autrement parce que c'était ce qu'aurais voulu papa, que je prenne ma vie en main en ne tenant pas toujours compte de l'avis de maman.

- Et toi, ça va ? je lui retourne la question.

- Je me prépare pour aller au travail.

- C'est bien. Tu m'excuseras mais je dois te laisser.

- Ah. Oui, je comprends. Passe une bonne journée.

- Toi aussi maman. Je t'aime.

Je l'entends soupirer à travers le combiné comme si elle retenait ses larmes. Sa fille, à l'université. Elle m'a fait le coup un nombre incalculable de fois depuis l'annonce de mon départ.

- Moi aussi mon cœur.

De l'autre côté de la rue, j'aperçois la chevelure blonde de ma seule amie, ici, Ricki. On a tendance à être très différente. Déjà par le physique. Son style vestimentaire rock et le mien plus classique ne passe pas inaperçus. En plus de ça, Ricki est sarcastique, jamais satisfaite. Alors que je penche vers le romantisme et la douceur. Deux choses qu'elle ne peut pas s'empêcher de me reprocher depuis le début de notre amitié, il y a trois ans. A cela s'ajoute aussi nos discordances musicales. Le rock ne fait vraiment pas parti de mes playlists.

- Salut ma Béa préférée. Comment va ton Roméo ? Quand vais-je enfin pouvoir le rencontrer ? elle s'exclame en me rejoignant.

- Il a eu un problème avec sa monture. J'ai dû l'abandonner sur le chemin.

- Je suis obligée de constater que tu as fais des progrès niveau sarcasme pendant l'été. Ca fait plaisir à voir, elle me félicite.

Je la prends dans mes bras.

- Tu m'as manqué.

On ne s'est pas vu depuis que je suis arrivée à Angers. Alors qu'elle restait dans notre petit coup de ville pommé.

Un sifflement nous interrompt. On tourne la tête vers le groupe de garçons qui passe près de nous. Ils en profitent pour nous reluquer ostensiblement, sans discrétion. Ricki ne perd pas une seconde alors que je défigure l'un d'eux du regard. Grand, brun, yeux marrons qui tirent vers le noir. Il m'est familier. Mais il tourne la tête et ignore mon regard insistant sur lui.

- Bande d'imbécile ! Les puceaux dragueurs c'étaient au lycée, les gars. Relevez le niveau un peu ! C'est affligeant.

- Ricki, je tente de l'arrêter en ne perdant pas des yeux le garçon qui jette un œil à Ricki.

Il croise mon regard et me lance d'un ton ferme :

- Tu ferais bien de la calmer ta copine.

Cette voix, rauque, sans chaleur. Elle sonne comme un déjà-vu à mon oreille.

Ils se retournent et Ricki me réprimande.

- On ne peut pas se laisser marcher sur les pieds dès le premier jour Béa.

- Je sais. Mais si ça se trouve on ne les recroisera jamais. Allez viens.

Je l'entraine vers l'intérieur du bâtiment où se trouve l'amphi Jean Jaurès, dans lequel nous avons rendez-vous pour la réunion d'information. Avant d'entrer dans la salle, Ricki m'informe qu'elle doit passer aux toilettes.

- Je vais nous réserver des places, je lui réponds.

Devant la porte, je m'arrête un peu stupéfaite. C'est vraiment plus grand que la simple salle de classe à laquelle j'étais habituée. Elle est remplie d'étudiants tous un peu distrait par l'enjeux de ce premier jour.

Décidée à faire une entrée triomphale pour une nouvelle année scolaire, je prends une grande inspiration et relève le menton. Mais je manque d'être ridicule en frôlant la chute majestueuse. Quelqu'un me bouscule d'un coup dans l'épaule.

- Ne t'excuses pas surtout, je m'écris.

Après avoir retrouvé mon équilibre, je lève les yeux vers celui qui m'est rentré dedans sans scrupule. Il sourit, moqueur en posant à peine son regard sur moi.

- Comme on se retrouve.

Evidement il faut que ce soit le gars de toute à l'heure. Je me sens diminué alors qu'il scrute déjà la salle à la recherche de ses amis surement. Sans un mot de plus il s'éloigne vers eux et je me force à détourner le regard.

Ricki débarque à ce moment là et aperçoit le type devant nous.

- Je le connais, je lâche.

Elle tourne la tête vers moi, pas surprise du tout par ce que je viens de dire.

- Oui, moi aussi, c'est le gars odieux qu'on a croisé il y a cinq minutes Béa, elle rétorque presque ennuyée en me tirant par le bras pour que l'on aille s'assoir à notre tour. Espérons que l'on ne se retrouve pas non plus dans le même groupe classe.

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Dis-le est de retour !!! J'ai procédé à quelques changement assez important pour que l'histoire soit plus concrète. Mais les personnages restent les mêmes !

J'espère vraiment que cette nouvelle version va vous plaire, autant que la première. Elle reste disponible sur mon profil Wattpad.

J'attends déjà avec impatience vos avis :D


DIS-LE (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant