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" LIGNE ! FEU !!"

Deux mots. Deux simples mots qui te donnes une hargne et cette adrénaline surdimensionnées.

Le "ligne et le feu" sont une sorte de code de communication dans chaque équipe de rugby. Il nous permet d'attaquer tous au même moment, en position défensive, l'équipe adverse. Et à chaque fois qu'on le beugle tous en même temps, mon coeur fait trois bonds dans ma poitrine.

Je me précipitais donc à l'entente du signal sur la volumineuse paire de seins et les gros biceps de la fille d'en face et la percutais de plein fouet, lui enlaçant les jambes de mes bras pour la faire tomber en arrière.

Ce qui m'avait donné envie de jouer au rugby et non de faire du surf comme le faisait la plupart des gens ici, à Santa Cruz, fut sûrement en premier le plaquage. J'avais pris goût aux blessures, petite, en me bagarrant régulièrement contre les autres enfants de mon école (ce qui me valait autrefois sans cesse des réprimandes et un certain "statut social" bien ridicule vis-à-vis de mes camarades) .

J'avais donc décidé de pratiquer ce sport, munie de l'accord commun de mes parents même si ils furent tout d'abord assez réticents, en particulier mon père, contrairement à ce que l'on pourrait croire car il adore ce sport, il y a sept ans.

Le ruck s'est formé et nous avons profité de l'absence de soutient offensif de l'équipe adverse pour gratter le ballon, le gagner et enchaîner sur une série de plusieurs passes. Puis enfin finir par réussir à applatir le ballon dans les enbuts, entre les poteaux ( en évidence c'était l'action d'un trois-quarts ).

L'arbitre a sifflé une dernière action, nous avions la balle et même si ce n'était pas très fairplay, à cause d'un score serré nous avons préféré l'envoyer en touche. Quand il a ensuite sifflé la fin du match, j'ai entamé une longue série de "serrage de mains" et suis rentrée dans les vestiaires.

Au rugby, c'est la douche collective. (J'entends par là non mixte... au dépourvu de certains et de certaines). Je me suis dépêchée, j'ai aussi ris un bon coup pour faire retomber la pression ( "Nous la pression on la boit !" -une phrase type de rugbyman en référence à la bière ) en fredonnant des chansons paillardes puis je me suis rhabillée en vitesse. Pas de troisième mi-temps aujourd'hui je devais me dépêcher de rentrer à la maison.

J'ai glissé un regard sur l'écran de mon portable : quatre messages.

Je les ouvris un par un. Le premier fut de ma mère qui me demandait si ce soir cela me dérangerait pas trop qu'on invite Nino et ses parents auquel je répondais d'un bref " Comme tu veux ". Nino était un ex petit copain et presque le seul que j'ai pu avoir, il était tout de même devenu après notre rupture un bon ami. Le second et le troisième furent de la part de ma meilleure amie qui se demandait si on pouvait mourir si on avalait une éponge  (pas de mer, pas Bob, juste celle pour laver la vaiselle) : autant dire qu'ils étaient complètement futiles. Et le dernier provenait de... Sasha.

Son contenu n'était pas très élaboré, elle avait fait des fautes de frappe mais venant de sa part j'ai trouvé cela très mignon. Cela faisait deux jours que nous échangions par sms toutes les trois secondes. Je lui racontais ma vie trépidante et elle acquiescait avec des emojis. Elle ne parlait pas vraiment de son passé et parfois cela me rendait un peu mal à l'aise... Mais je continuais à lui parler du mien peut importe si elle me trouvait ennuyeuse, j'en avais besoin.

Son message était assez différent des autres...

" slt, c'était simplement pour te derander si toi et moi et nous deux nous pouvions nous rejoindre de main soir à la bibliothèque ? ; cest une sorte de rencard improvisé mais ne décline pas cette inbitation je t'en supplie ca mebriserait mon petit coeur tout mou :) "

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Chapitre court je sais :)

Jamie est là pour vous donner des infos sur le rugby en média ")

keur keur sur vous et la biz'

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