You're all that matters to me [Joshua Kimmich x Arturo Vidal]

3. Beau-père et jus de pomme

Joshua Kimmich

Je descends de voiture et sors les clés de la maison de ma poche. Arturo verrouille la voiture et me rejoint, passant son bras autour de mes épaules et portant mon sac. Quand j'entre les clés dans la serrure et que je tourne, l'action se fait dans le vide. Je fronce les sourcils et me tourne vers Arturo.

Arturo : Je te jure que j'avais fermé ! Tu es même retourné à l'intérieur. Et je t'ai vu donner un coup de clé ! Qui a un jeu de clé ?

Josh : Toi, Alexis, Julian, moi, mon père et...

Mon sang se glace alors que je me rends compte de qui est à l'intérieur.

Arturo : Et ?

Josh : Et mon beau-père.

Mon petit ami hoche la tête, comprenant où je veux en venir. Il retire son bras de mes épaules avant de pousser la porte. Plus  homophobe que mon beau-père, c'est impossible. Arturo sait qu'il va devoir jouer au meilleur ami pendant quelques minutes. Quelques heures tout au plus. En arrivant dans le salon, je constate qu'il y a bel et bien mon père.

Arturo : Bonjour, Monsieur. il lui lance un regard Désolé, Arnold.

Arnold : Toujours fourré ensemble, hein ?

Josh : C'est mon meilleur pote, un peu, alors ouais : on est toujours fourré ensemble. Tu veux à boire ?

Arnold : Je me suis déjà servi.

Bien oui, tiens ! Tant qu'à faire. De toute façon, ce n'était pas à lui qu'était adressé la question.

Josh : Je demandais à Arturo, en réalité.

Arturo : Une bière si tu as.

Josh : Il est 9h30 !

Arturo : Je rigolais ! Un café, s'te plaît.

Je roule des yeux et commence à lui préparer la boisson chaude.

Arnold : Pas mal, ton match.

Arturo : Oh ! Monsieur Ackermann ! Quand même ! Il a mis un but en trois minutes.

Arnold : Ouais. Pas faux.

Arturo s'approche de la cuisine alors que mon père s'installe dans le canapé. Manque de chance : c'est une cuisine américaine. Elle donne, donc, directement sur le salon. Arturo passe derrière moi, sa main glissant le long de mes fesses. Je lui lance un regard noir alors qu'il sourit en coin. Putain, c'est un obsédé, ce mec, en vrai. Une douleur traverse ma poitrine et je prends appuis contre le plan de travail, gémissant de douleur. Arturo se tourne et viens poser sa main entre mes omoplates.

Arturo : Tout va bien, tesoro ?

Je reprends ma respiration et hoche la tête. Ses sourcils se sont froncés et je le sais. Je sais qu'il est super inquiet en ce qui me concerne. Et protecteur aussi. Oh ! Et très jaloux. Je me redresse et sors la tasse du micro-onde avant de lui tendre.

Arturo : Bébé, j'vais te donner un truc, OK ? Vas te mettre dans le canapé. J'arrive.

Je lance un regard vers mon beau-père avant d'embrasser chastement et brièvement mon compagnon. Je me dirige ensuite vers le canapé.

Arturo : Chocolat chaud ou jus d'orange ?

Josh : Jus de pomme.

Arturo : Je l'ai fini, l'autre jour.

Josh : Tu déconnes ?

Arturo : Je t'en rachèterais en faisant les courses, Josh. Détends toi !

Josh : Un chocolat alors.

Arnold me fixe et, pour la première fois depuis que je suis rentré, je remarque la bière qu'il a à la main. Saleté d'alcoolique. 

Arnold : J'peux savoir ce que tu fous ?

Arturo : Vous inquiétez pas, Arnold. C'est moi qui lui ai dit d'aller s'asseoir. Il avait pas l'air de se sentir bien.

Nos regards ne se décrochent pas et, pour la première fois depuis longtemps, je frissonne de dégoût et de peur. Arturo pose une tasse devant moi et une main sur mon épaule.

Arturo : Tout va bien ? T'as froid ?

Josh : Non, ça va. Sinon j'ai une veste dans mon sac qui est juste à côté de moi. Puis j'suis chez moi alors j'ai un peu toutes les fringues que j'ai autour de moi.

Il hoche la tête, son regard m'interrogeant. Je sais que je vais devoir faire face à mon passé et mes souvenirs dès qu'Arnold aura mis les pieds hors de cette maison. Mon chilien de petit ami s'installe dans un fauteuil et la discussion démarre entre lui et mon beau-père. Celui-ci me lance des regards réguliers qui semblent échapper à Arturo et ça ne me rassure pas. Pas du tout, en réalité. J'aurais aimé que mon passé reste enterré, bien profond.

Le passé revient toujours nous hanter.