Helena

5 0 0
                                    

Comme tous les jours, la même routine.

Un jour grisonnant, un ciel près à pleuvoir mais qui ne pleurera jamais, un réveil trop stridant, attendre que mes parents partent travailler pour pouvoir me lever tranquille avec ma musique classique au petit déjeuner.

Mais je suis une personne positive, aujourd'hui je commence suffisamment tard pour profiter de quelques instants de tranquillité, sans le brouhaha de toute la famille qui donne la migraine dès le matin.

En bus, je ne mets que 10 minutes à aller au lycée, mais je suis le genre de personne à préférer marcher, couper par les petits chemins et les parcs. Le désavantage est que je cours vers la fin. Comme d'habitude, j'ai trop trainé la tête dans mon thé ce matin.

Evidement, le professeur de maths est toujours en retard. J'attends dans le couloir avec le reste de ma classe. J'ai dû adresser la parole trois fois à d'autres personnes de celle-ci. Pour moi, c'est le désavantage d'être en terminale S. Les gens ne sont pas suffisamment intéressants pour que je fasse l'effort d'entrer en contact avec eux.

Je ne suis pas particulièrement timide, mais disons que je ne vais pas me créer de fausse relation avec des gens qui ne m'intéresse pas vraiment. Ce serai faire des relations d'utilité, ce qui n'est pas acceptable pour moi.

Vers midi, je retrouve mon groupe d'amis. 80% de L, 15% de ES et 5% de S. Moi. Le midi, on mange ensemble les trucs pas du tout diététiques du self puis on va se cacher dans la salle de classe des seules terminales L, et on joue au poker, tous les midis, en se racontant notre vie, en se remémorant les souvenirs de soirée, souvent trop alcoolisées et avec trop de cigarette ou plus. Mais ça fait de bons souvenirs, et comme ma grand-mère me le répète souvent : « on n'est pas jeunes deux fois ».

L'après-midi, j'ai seulement espagnol. J'adore ce cours car je suis la seule à y participer, mon niveau s'améliore de plus en plus ! Notre enseignante de physique vient nous déposer nos dernières notes, pour moi c'est 17/20, la meilleure de la classe. Cela me vaut les habituelles regards de « oh l'intello ».

Oui, je suis ce que l'on appelle une intello, mais je ne vois que des regards jaloux, depuis toujours. « Mais depuis toujours, j'ai aussi beaucoup plus travaillé que vous. Vous ne savez pas ce que s'est de ne pas sortir de weekend, de rester à son bureau. ». Mes bonnes notes font la fierté de ma famille, mais la réalité est que je m'ennuis chez moi, je n'y ai rien d'autre à faire d'intéressant. Les cours suffisent pour l'instant à assouvir ma curiosité, mais je trouve que ce sont dans la rencontre de nouvelles personnes, matures, que l'on apprend et que l'on grandit le plus. Je trouve ces personnes souvent dans les cafés et dans les bars, lorsque je sors avec mes amis. Je me remémore toutes ces belles rencontres que j'ai fait depuis que j'ai enfin le droit de sortir.

En rentrant chez moi, je passe devant la boutique d'antiquité. C'est une boutique qui m'a toujours passionnée, depuis mon plus jeune âge. La vendeuse est une femme qui m'a toujours semblé avoir attend l'âge éternel. Elle m'a toujours parue aussi vieille.

J'y ai acheté tellement de choses. Des petites babioles de quand j'étais petite au dernier en date : une superbe bague au cœur rouge, aussi large que mon doigt, et entourer de fines lamelles de diamant, tel un soleil.

L'intérieur est sombre, je m'y vois comme dans un miroir. Plutôt grande mais pas trop, long cheveux châtain clair tirant sur le blond et mon petit béret. Je porte les habits de ma mère, voire de ma grand-mère, et des baskets pour contraster. La bague reflète un rayon de lumière dans la vitrine. Je me suis toujours trouvée plus à l'aise dans ces vieux habits. Ils s'ont l'avantage de sentir l'histoire et d'avoir leurs propres personnalités. Je les achète en friperie pour qu'ils aient conservé leurs authenticités.

Ensuite, je coupe par les pelouses de la fac littéraire. Ce que j'ai hâte d'être à la fac, loin du lycée et de sa mauvaise ambiance.

La fille à la bague rouge passe devant moi en regardant les feuilles rougies par l'automne. Elle passe souvent à cette heure-là, mais elle ne regarde jamais les gens ni son portable. Elle m'intrigue vraiment.

Le rouge attire l'oeilWhere stories live. Discover now