Chapitre 1.1

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J'adressai à monsieur Batts un sourire qui ne monta pas jusqu'à mes yeux.

- D'accord monsieur Batts, on se voit la semaine prochaine pour faire un point sur la situation.

Je serrai sa petite main potelée et rugueuse comme de l'écorce en ignorant de mon mieux la sensation de picotement familière qui se répand dans mon ventre à chaque fois que je touche un surnat'.

De sa deuxième main tout aussi rêche, il enveloppa la mienne et la garda prisonnière un peu plus longtemps que nécessaire, et ses yeux couleur noisette piquetés de vert pétillèrent de plaisir espiègle quand il répondit.

- Merci miss Reed, ou dois-je vous appeler Kalypso ? Kaly peut-être ?

Je pris l'excuse de lui ouvrir la porte pour me dégager et battre en retraite vers le fond du bureau, et souris à nouveau, un peu plus sincèrement cette fois. Quand un gnome d'un mètre vingt vous fait du gringue, vous ne savez pas toujours comment réagir...

- Mademoiselle Reed va très bien.

J'ouvris la porte un peu plus grand pour l'inviter à sortir, et ajoutai machinalement.

- Merci d'avoir choisi Surnaturel Investigation, à la semaine prochaine monsieur Batts.

Le gnome rajusta sur son crâne dégarni un chapeau à plumes digne de Peter Pan, et s'inclina en une révérence distinguée avant de lisser les pans de son costume vert pistache, puis, un sourire malicieux frémissant au coin des lèvres, sortit de mon bureau à une vitesse surprenante pour sa taille.

Je refermais la porte derrière lui en retenant un soupir -la plupart des surnat' ont une ouïe très sensible...- et retournai m'affaler sur ma chaise de bureau. Je ne pus m'empêcher de pousser un grognement en avisant l'heure. Minuit vingt. Je détestais faire le service de nuit. Les visiteurs nocturnes étaient rares, et mon carnet de rendez-vous était vide... J'allais devoir me taper de la paperasse en luttant contre le sommeil jusqu'à cinq heures du matin. Finalement, le soupir que je retenais s'échappa, et je pris le temps de contempler mon ennui. Mon front alla s'écraser sur mon bureau dans un « bong » sonore. Le bruit du désespoir, si vous voulez mon avis. Je fermai les yeux en me massant le crâne, ébouriffant au passage les mèches auburn qui me tombaient dans les yeux.

Arthur, mon patron, insistait pour que le bureau reste ouvert de nuit, même si les clients étaient quasi inexistants. « il faut que la communauté surnaturelle prenne conscience que nous sommes là pour eux quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit. » M'avait-il dit une fois en avisant la tronche de six mètres de long que je n'avais pas pu dissimuler quand il m'avait tendu mon planning de la semaine. Bien, il n'avait pas tout à fait tord... Mais comme j'étais la petite dernière de la boite, c'est à moi qu'on refilait les cas les plus ennuyeux, voir pas de cas du tout. Donc, régulièrement, j'en étais réduite à remplir des dossiers pour mes collègues de jour, dont la vie trépidante ne laissait pas de place à ces détails ennuyeux.

Des coups discrets résonnèrent à ma porte. Martha, la secrétaire, et accessoirement seconde condamnée à la garde de nuit, passa délicatement sa tête aux boucles blondes bien ordonnées par l'entrebâillement.

- Tu as un client.

Ses yeux étaient plus brillants que d'habitude, et elle remonta nerveusement ses petites lunettes d'écailles sur son nez. Je haussai les sourcils, étonnée, en essayant tant bien que mal d'arranger les mèches folles qui me dansaient sur le visage.

- Je croyais avoir fini les rendez-vous pour cette nuit.

Elle laissa échapper un petit gloussement et affirma.

- Tu veux voir celui-là.

Je restais interdite une seconde, interloquée par le comportement étrange de ma camarade d'infortune, d'ordinaire professionnelle jusqu'au bout des ongles.

- Euh, d'accord, envoies-le moi...

Elle hocha un peu trop vite la tête, et tourna les talons dans un tourbillon de jupes à fleur et de parfum vanille.

Une poignée de secondes plus tard, j'allais ouvrir à mon client surprise, et compris ce qu'avais voulu dire Martha par « tu veux voir celui-là ».

Un mètre quatre-vingt de chair fraîche et de muscles déliés se tenait sur le seuil, attendant mon bon vouloir pour entrer. Comme la dernière des godiches en pâmoison, je ne pus m'empêcher de faire remonter mes yeux le long de son jean, puis sur le T-shirt noir tout simple qui moulait un torse digne de faire hurler une meute de groupies, pour m'arrêter sur son visage. Des traits fins et harmonieux, presque juvéniles, adoucissaient une mâchoire qui dans quelques années paraîtraient probablement carrément virile, et, enchâssés dans cette œuvre d'art, deux perles d'ambre me fixaient, attendant patiemment que je finisse mon examen. Par tous les dieux, je veux bien que celui-là me serre la main et répète mon petit nom autant de fois qu'il le veut.




***


Hello ici, c'est Salem à la barre!


Bon voilà, je me suis lancée...


Aux éventuels lecteurs qui tomberaient sur ce texte, sachez que c'est juste une ébauche...


Je m'amuse, voilà tout, et je pense que quand on écrit c'est l'essentiel... :) Donc je n'ai pas vraiment de ligne directrice bien déterminée, même si j'ai mes petites idées, mais pour le moment disons que ce texte est voué à être écrit et réécrit encore et encore...On verra bien.


J'ai choisi de découper mes chapitres en petites parties pour ne pas faire trop lourd à la lecture, et ça me permet de réfléchir un peu plus souvent à la direction que je voudrais donner à cette histoire...(ce qui pourrait ne pas être une mauvaise idée, de réfléchir...haha.) Bref, je m'amuse, je délire, je bois trop de café, j'écris une partie et j'envoie... Vous trouverez donc probablement des fautes et des trucs pas nets dans le tas, n'hésitez pas à me le pointer, je suis aussi là pour m'améliorer. ;)


En espérant que mes élucubrations soient digestes, à bientôt peut-être!




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