- Qu'est ce que tu raconte ? J'aime beaucoup parler aux autres !

Raven était tout sauf convaincu et ça se voyait, Kurotori soupira.

- Je déteste être seule, je suis plus à l'aise quand il y a des gens autour.

Le brun haussa les épaules.

- Si tu le dis... Bref ! Au fait, pourquoi tu n'habite pas avec ta sœur ?

Raven était décidé à percer le secret de Kurotori, il voulait savoir ce qu'elle cachait et il avait le sentiment que la distance entre les jumelles Noyami était un élément clé.

En effet, le jeune homme avait pensé à se rapprocher de Kaori mais il avait vite compris que ce serait inutile. Kaori avait une place importante dans les cachotteries de Kurotori mais elle n'en avait même pas conscience.

Plus Raven se rapprochait de la vérité, plus elle lui filait entre les doigts. Ce sentiment était insupportable, celui de ne rien contrôler.  Il avait l'impression de perdre pied. C'était à la fois angoissant et excitant.

De son côté, Kurotori réfléchissait à ce qu'elle pourrait répondre, elle n'allait pas étaler sa vie à son pire ennemi ! Elle avait pensé à juste esquiver la question mais ce serait bien trop suspect.

- J'ai eu des problèmes avec ma mère donc je suis partie plus loin le temps que ça s'arrange !
- Ah, j'espère que ça passera alors.

Kurotori hocha la tête en souriant.

Mika n'était pas chez elle. Elle s'était encore enfuie par la fenêtre pour regarder les étoiles, plus loin de sa maison. Elle voulait juste oublier le monde qui l'entourait.

Le lendemain, elle fêterai ses dix-sept ans. Elle détestait son anniversaire. Elle savait que cette journée serait beaucoup plus longue que n'importe quel jour de l'année. Ça n'était pas n'importe quel jour après tout.

C'était le jour que sa mère regrettait le plus.

Tout les ans, elle faisait vivre un calvaire à Mika. Sûrement pour se vanger. Se vanger de quoi ? De sa venue au monde ! La jeune fille savait pertinemment que le jour qui suivrait, sa mère allait lui proposer de ne pas aller au lycée pour lui faire subir les pires humiliations qui soient.

La vie de Mika n'était déjà pas simple. Entre son père qui ne reviendrai pas avant plusieurs semaines et sa mère qui noyait sa tristesse dans la boisson. Son anniversaire n'était qu'un problème en plus.

Depuis la naissance de Mika, M. Ichiban délaissait complètement sa famille, aillant soif de liberté il préférait passer son temps avec des femmes plus jeunes qu'avec une simple mère au foyer abordant déjà la trentaine.

Mme. Ichiban avait dû quitter son travail, oublier les sorties nocturnes dans les bars branchés et perdre son mari pour laisser place à des pleurs d'enfants et des responsabilités plus qu'ennuyeuses.

C'est pour ça qu'elle détestait sa fille.

Mika soupira et se décida à rentrer chez elle, sentant la fatigue s'emparer d'elle. Elle rentra et ferma sa fenêtre avant de s'allonger sur son lit. Demain, elle tiendrai tête à sa mère. Plus question de se laisser faire.

3 ans plus tôt

Mika, le jour de ses quatorze ans, fut réveillée par ça mère. Cet événement n'arrivait qu'une fois par an, le jour de son anniversaire. Elle ouvrit difficilement les yeux.

- Mika, il est l'heure de te lever ! Tu veux aller au collège où rester ici pour fêter ton anniversaire ?

Mika redoutait cette question. Elle savait ce qui l'attendait en restant mais elle savait que si elle attendait ce serait pire.

Du côté de Kurotori, Raven l'avait raccompagné chez elle et elle s'était allongée dans son lit, regardant le plafond sans but précis.

Elle cherchait un plan. Il lui fallait un plan. Son téléphone sonna, elle décrocha.

- Oui... Allô ?
- Bonjour Kurotori.
- Mère ? Que me vaut ce plaisir ?
- Éloigne toi de ma fille.
- Kaori ? Non. Kaori est ma sœur, je m'en rapproche si je veux.
- Je préviendrai la police pour les animaux morts !
- C'était il y a longtemps, tu penses réellement qu'ils vont t'écouter ?

La mère, de l'autre bout du fil, tapa rageusement sur la table. Cette "chose" qu'elle avait mit au monde, Kurotori, l'enervait au plus haut point.

Karma Hiroke partit dormir, épuisé par cette journée interminable. Il s'allongea dans son lit mais, incapable de dormir, il repensa aux événements de la journée..

Il n'avait pas fait grand chose mais ça avait suffit à le fatiguer. Karma était le type de garçon qui aimait aider les autres quand ça l'arrangerait, il se moquait du monde qui l'entourait, sa famille pourrait mourir sous ses yeux sans qu'il ne réagisse.

Aux yeux des autres, Karma était juste un mauvais élèves un peu plus paresseux que la moyenne et un peu plus sociable.

Pourtant il n'était pas vraiment sociable, il s'entourait de gens pour avoir plus de chances de survivre en cas d'une éventuelle attaque. Karma avait en effet un côté paranoïaque.

Karma ne s'entendait qu'avec très peu de filles, il ne comprenait pas les sentiments qu'il pourrait éprouver comme l'amour et il n'avait pas envie de les connaître alors il évitait au maximum de côtoyer la gente féminine.

Yuzuku Mikichi était rentrée chez elle depuis un moment, elle regardait tranquillement un film quand Kurotori frappa à sa porte. Mikichi lui ouvrit.

Elle la fit entrer, Kurotori attendit que la brune soit dos à elle pour lui asséner un premier coup avec la hache qu'elle gardait dans son sac. Mikichi tomba à terre, perdant énormément de sang.

- Noyami... Pourquoi tu fais ça ...

Kurotori éclata de rire sans pitié en voyant le visage de Mikichi se tordre de douleur.

- Tu es littéralement la bande annonce de mon spectacle, Mikichi. Estime toi heureuse d'avoir ce rôle !

Elle reprit sa hache pour la frapper à nouveau dans le dos avec toute sa force. Mikichi hurlait de douleur, de peur, de désespoir. Elle savait qu'elle allait mourir.

- Kuro...
- Au moins tu ne sera pas triste en apprenant la mort de tes amis ! Tu sera déjà morte ! Attends... Si ! Shiroyume Rei. Il m'a tellement agacé dès le premier jour que je lui ai rendu visite avant de venir chez toi !

Mikichi se mit à pleurer, elle sentait la fin approcher, puis un choc, puis le noir complet. Kurotori avait planté sa hache là où il fallait.

Elle nettoya la scène de crime avant de retourner tranquillement chez elle comme si de rien n'était.

Ces deux meurtres l'avaient ressourcée.

L'ombre du corbeau rêveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant