Prologue_LYA

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- Lya ne t'emportes pas comme ça ça ne sert à rien !

- Mais je t'emmerde, ET je m'emporte si je veux !! Tu restes la à me regarder comme un con sans bouger !

Je le regarde et j'ai envie de casser quelque chose. Ses dents ou sonnez ça me paraît pas mal. Plutôt ses dents comme ça je n'abîmerais pas son joli visage... 

- Chérie, souffle un bon coup et on rediscute de tout ça quand tu seras plus calme.

- Ouais t'as raison je vais « souffler » un coup en me cassant loin de toi Ben !

J'attrape mon sac, mes clés de voiture et je sors en claquant la porte.J'hésite entre prendre la voiture ou aller à pieds jusqu'au centre commercial, ça me détendra comme dit si bien mon cher et tendre mari... Je commence à pieds mais je change vite d'avis en avisant mes talons aiguilles. En montant en voiture j'ai cette sensation étrange d'être observée. Mes nerfs et ma tête, mis à rude épreuve depuis quelques mois, doivent me jouer des tours, c'est forcément ça.

En arrivant devant le voiturier de « La Belle Affaire », je regarde partout autour de moi avant de sortir et de donner les clés et un généreux pourboire au jeune homme qui bave devant ma Mercedes.

- Jolie voiture Mme Banes, vous avez changé je ne l'avais jamais vu celle ci ? Me demande Tommy en louchant dessus

- Merci Tommy, cadeau de Mr Banes pour notre anniversaire de mariage. Réponse classique, ça m'évite de lui dire que c'est aussi pour tenter de se faire pardonner toutes les traces de rouges à lèvres, les numéros de téléphone volants et les différentes odeurs de parfums féminins que Ben à l'habitude de ramener à la maison. Mais ça ne serait pas politiquement correct d'insinuer que mon mari n'est qu'un sombre connard.

- Il vous gâte votre époux vous êtes chanceuse, bonne balade Mme Banes.

Je lui offre mon sourire d'épouse modèle en le remerciant et rentre dans le centre commercial.

«La Belle Affaire » est un énorme et magnifique centre commercial avec plus de 200 boutiques mais aussi avec une petite particularité, ce n'est pas un endroit pour les « pauvres ». Toutes les boutiques sont des magasins de luxe, et payer un simple café crème 5$ ne choque personne.

Je me dirige vers notre café-glacier favori, la où nous avions nos petites habitude avec elle... Elle me manque tellement au quotidien que c'en est étouffant.

- Bonjour Mme Banes qu'est-ce qui vous ferait plaisir aujourd'hui ? Me demande la serveuse dont je ne me rappelle plus le prénom.

- Un latte glacé avec supplément crème fouettée s'il vous plaît.

Je regarde autour de moi tandis qu'elles'affaire à préparer ma boisson. Cette fois j'en suis sûre, on m'épie, je ressens la même chose qu'il y a tout juste deux mois, quand on m'a enlevé ce petit bout de moi. Peut-être un des hommes de Ben qui s'assure que je ne ternisse pas sa précieuse réputation.

- Et voilà, ça fera 8$50 s'il vous plaît, demande la serveuse en me sortant de mes pensées.

Qu'est-ce que je disais déjà ? Une blinde pour un café !! Je paye, dit au revoir à la jeune fille qui me répond aimablement par un « Bonne journée Mme Banes » et vais m'asseoir à notre fontaine.

Je vois arriver un peu trop vite une de ces pétasses coincées du club où nous somme membres avec Ben et je sens ma patience s'amenuire au fur et a mesure qu'elle se rapproche ;

- Lya chérie comment vas-tu ? Cela fait si longtemps que nous ne t'avons pas vu au club ! Bien sur nous y voyions Ben régulièrement mais cela n'est pas pareil sans toi !

- Oui désolée Caroline je n'ai pas trop la tête à passer mes journées au club depuis quelques t...

- Oh oui bien sur je comprends mais tu devrais sortir, voir du monde. Ce n'est pas en te refermant du reste du monde que tu arriveras à penser et à passer à autre chose ! Dit-elle en balayant le reste de ma phrase d'une main

- Tu me vois désolée de te décevoir Caroline mais je n'ai pas envie de passer à autre chose, ni de penser à autre chose !

Elle me toise en pinçant les lèvre, et je ne peux pas m'empêcher de vouloir lui clouer le bec :

- Et oui, comme tu peux le constater, je ne viens pas du même monde que toi, par conséquent je n'ai pas les mêmes manières ni les mêmes aptitudes que vous tous à cacher ce qui ne doit pas être vu...

- Ne t'inquiète pas chérie ça vien...

- A plus tard Caroline. Ravie de t'avoir vu, j'ai des choses à faire.

Je la plante la avec ses bras chargés de paquets en tout genre sans même la laisser finir. Et ouais "chérie", chacune son tour !

Je me trouve un petit coin tranquille à l'abri des gens et des conversations puis me laisse enfin aller à vagabonder dans le passé,à réfléchir à ma vie et comment je suis ce que je suis aujourd'hui, dans ce monde que je déteste tant.

J'ai eu une enfance plutôt heureuse au Mexique, d'où je viens, dans l'ensemble, si on met de côté le fait que j'ai perdu mes parents à 8 ans. Mon père dealait pour un gros bonnet pour nous faire vivre mais ils se sont trouvés au mauvais moment au mauvais endroit et je me suis retrouvée sans personne dans mon pays. Ma mère n'ayant plus de famille et mon père presque plus, j'ai atterri à Chicago chez l'unique sœur de mon père qui ma élevé comme sa propre fille jusqu'à ce qu'elle me quitte à son tour il y a 2 ans, emportée par un cancer. J'ai vécu de très belles années chez ma tante, j'avais une bande d'amis fidèle et nous étions tous prêts au meilleur comme au pire pour les autres. J'ai eu mon premier amour dans ce petit cercle, Roman Lopez, et j'ai cru très longtemps qu'il serait le dernier. Il venait du même coin que moi au Mexique, on se comprenait juste en se regardant. Mais tante Anna avait des amis riches qu'elle tenait tant à me présenter, et c'est dans ces circonstances que j'ai rencontré Benjamin Banes. On est resté longtemps amis. Je ne le voyais pas pour autre chose mais Roman était jaloux et avait tellement peur que je me détourne du peu qu'il pouvait m'offrir vers tout ce que possédait Ben que j'ai finis par être stupide. Après une énième crise de jalousie, j'ai commencé à fricoter avec Ben. Un jour je me suis retrouvée enceinte et ma tante m'a « aidé » à choisir. Ça n'a pas été difficile pour elle ;entre le mauvais garçon qui passait son temps au poste pour maintes et maintes bêtises en tout genre et le jeune homme des beaux quartiers riche comme Crésus, n'importe qui de censé n'aurait pas réfléchi à deux fois avant de choisir le beau Ben. Mariage éclair et tout ce qui va avec.

Nous avons eu une magnifique petite fille, Alissya, qui fêtera ses 6 ans dans un peu plus de trois mois, en mars.

Mais la vie toute dorée que m'avait promis Ben s'est vite retournée contre moi. Dans son monde, une bonne épouse ne travaille pas, elle doit juste être belle et se taire. Une bonne épouse ne dit pas «putain ». Une bonne épouse accepte les infidélités de son mari sans broncher et sans s'énerver. Elle doit dire amen à tout, faire bonne figure devant les gens importants, savoir recevoir dans les règles de l'art, avoir de la conversation mais pas trop d'opinions,etc... Et surtout une bonne épouse ne garde pas de secret aussi gros qu'elle. Mais j'aurais pu tout supporter pour ma fille.Pour qu'elle ne grandisse pas dans les mêmes conditions que moi et qu'elle ne manque jamais de rien. Même un mari horrible. Sauf qu'on me l'a enlevée il y a deux mois, sans aucune raison. Le 8 octobre dernier a été le jour le plus horrible de toute ma vie. On rentrait à pieds de « La Belle Affaire » après avoir été mangé une glace comme souvent après l'école, elle me racontait que John lui avait tiré les cheveux et qu'elle lui avait mis une claque en retour et plus rien. Le noir complet. Je me souviens avoir reçu un coup sur la tête, et je me suis réveillée 30 minutes plus tard dans une ruelle sans ma fille. On ne m'avait rien volé, mes bijoux, mon porte-feuille bien garni, tout était encore là. Sauf le plus important, Alyssia. Elle avait disparue, et l'enquête ne donnait rien, personne n'avait demandé de rançon, pas de nouvelles, rien du tout. Mais je sais qu'elle va bien, je le sens au fond de moi. Et le pire dans tout ça, c'est que Ben fait comme si il ne se passait rien d'anormal, ce qui est un nouveau sujet de dispute entre nous.

Mais je ne laisserais pas tomber. Jamais. Je retrouverai ma fille, peu importe ce que ça me coûte.

Au-delà des apparences : ça a toujours été toi {SOUS CONTRAT D'ÉDITION}Where stories live. Discover now