Chapitre 14 : le procureur en filature

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Avec Zora nous prenons Mac Coy en filature pour découvrir ses habitudes et l'approcher discrètement. L'idée étant qu'en apprenant à le connaître, peut-être arriverons-nous à déterminer si c'est un sale type ou quelqu'un de bien. Dans le cas de la première hypothèse je le balancerais à Jake sans l'ombre d'une hésitation et dans celui de la deuxième je gagnerais sa confiance pour qu'il m'aide à savoir qui je suis. Et comme pour l'instant j'ai l'air de lui sortir par les yeux j'espère être très persuasive pour arriver mes fins. Avouons-le la partie est loin d'être gagnée !

C'est donc à cette fin que nous somme là, habillées de noir de la tête aux pieds. Col roulé et pantalon serré sous un soleil de plomb. On fait très Charlie et ses drôles de dames. Les lunettes de soleil "mouches" sont peut-être de trop mais nous donnent l'air super sexy et méconnaissable.

— Cible en vue.

Zora me pousse vers un buisson et je manque de me ratatiner une nouvelle fois le nez contre le sol dur cette fois-ci.

— Il ne nous a pas repérée c'est bon. Il entre dans la salle de sport. Je suis rassurée.

Oui, moi aussi à vrai dire car cela devient enfin intéressant, j'ai cru mourrir d'ennui à la supérette tout à l'heure. En soi, nous avons des points communs, ce type mange bio, sain et plutôt local -tant est qu'en bon Bostonien, nous poussions le "local" à quelques états près - mais, je dis bien mais, il ne fait aucune incartade.
Zora est passée derrière lui à la caisse et m'a dit qu'il n'achetait rien de "compromettant" mais ce n'est pas ça le pire, il n'achète pas de sucreries. Rien. Nada... la tristitude incarnée. Comment peut-on vivre sans chocolat ?
Ce n'est pas qu'il surveille son poids je pense, car, il a beau être plutôt bien fichu et assez baraqué, il est loin d'être body buildé. Et je ne dis pas cela pour être malveillante, j'aime bien son apparence. C'est un bel homme plutôt charmant si on omet son côté désagréable.

— Bon ! Tu viens ? Me crie Zora tout en me jettant un regard intrigué.

Il faut dire, que je suis toujours accroupie dans une position étrange et pensive. Tentant de reprendre un peu de contenance, je me tapote les cuisses et me dirige vers la porte de la salle de sport.
L'intérieur fait un peu hôpital mais c'est lumineux et propre. J'avise la secrétaire, qui ferait bien de prendre des cours dans son propre club. Toute bienveillance mise à part.

— Bonjour .... Stacy, l'apostrophé-je plutôt fière d'avoir réussi à lire son badge.

— Non moi c'est Kimberley.

Ah ...

— ... Je porte le teeshirt de l'intérimaire car on m'a renversé du café dessus, si vous saviez comme c'est l'horreur ! Rien que ce matin, je me suis déjà avalée trois cafés ...

Boring ! Hurle mon moi intérieur alors que j'affiche une mine passionnée.

— Passionnant, je voulais vous demander le monsieur qui vient d'entrer ... est-ce un habitué ?

— Si vous vous inscrivez, je vous raconte tout ce que je sais, me dit-elle en se penchant en avant.

Un coup d'œil à Zora m'informe que ce serait une mauvaise chose de cèder à l'effroyable chantage de pasStacy.

— Ok ! Deux abonnements s'il vous plaît.

— Deux pass mensuels, cela vous fera cent dollars.

Ps : je rentre bientôt (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant