- Suis-moi, tu ne peux pas rester là, dit-il en soupirant.

Puis il m'attrape par bras et m'aide à me relever. Je ne sais pas combien de temps je suis restée assise dans cette position mais mes jambes sont toutes engourdies. J'ai des fourmis dans tout le corps, c'est très désagréable. Je me laisse entraîner par l'inconnu.

Nous arrivons devant une vieille ferme. Je suis bouche bée, je me croirais revenue un siècle en arrière. Il me pousse d'un geste brusque à l'intérieur et une femme d'une quarantaine d'année vient à notre rencontre.

- Mon chéri, qui est cette jeune fille ? demande-t-elle.

- Arrête de m'appeler comme ça, râle le jeune homme. Je ne sais pas, je l'ai trouvé assise contre la cabane au fond du champ.

- Tu dois es trempée, tu dois être gelée ma pauvre, s'inquiète la femme. Aoi, ma chérie ! Viens par ici.

J'examine rapidement l'intérieur et je suis une nouvelle fois choquée. La décoration et les meubles ont au moins un siècle de retard. J'entends des pas et une jeune fille d'environ mon âge fait son apparition. Elle ressemble beaucoup au garçon mais c'est aussi le portrait craché de la femme, en plus jeune. Surement la mère et ses deux enfants. Aoi me prend la main et m'emmène à l'étage. Elle fouille dans une armoire et sors une robe qu'elle pose sur son lit. Elle m'examine de la tête aux pieds.

- Drôle de vêtements, je n'en ai jamais vu des comme ça. Tiens change toi, ça devrait t'aller, sourit-elle.

Je passe ma robe par-dessus la tête et la pose sur le sol. Je vois le regard surpris d'Aoi quand elle voit les bleus qui parcourent mon corps. Je souris en essayant de faire abstraction de la honte que je ressens.

- Je suis plutôt maladroite, je me cogne partout, mens-je en lâchant un petit rire.

Mais je sais qu'elle ne croit pas un mot de mon excuse. Au contraire elle me lance un regard que je connais bien. Le même que mes professeurs ou mes camarades. De la pitié voilà ce que je lis dans ses yeux. Cela me met hors de moi, je n'ai pas besoin de leur foutu pitié. Qu'ils aillent se faire foutre. Je prends la robe qu'elle a posée sur le lit et la jette violemment à ses pieds.

- Je n'ai pas besoin de ta pitié, rugis-je.

Elle semble gênée et bredouilles des excuses. Elle ramasse le bout de tissu et le pose sur le lit. avant de sortir de la pièce. J'enlève mes sous-vêtements que j'étends près de la fenêtre et enfile la robe d'Aoi. C'est agréable de ne plus avoir ses habits trempés collés à la peau. Aoi entre dans la chambre quelques minutes plus tard. Elle me complimente et je la remercie. Je la suis en silence jusqu'à la cuisine. Le jeune homme de tout à l'heure est assis sur une chaise près d'une fenêtre et regarde à l'extérieur. Leur mère est occupée à éplucher les légumes. Aoi attrape un couteau et va rejoindre sa mère pour l'aider. Je décide de donner un coup de main aussi, les deux femmes me souris.

- Alors comment t'appelle mon enfant?

Je souris. Elle m'avait appelé 'mon enfant' mais à vingt ans j'espérais être une femme plutôt qu'une enfant. Mais pour elle c'était surement affectif. Cette famille avait l'air sympathique et chaleureuse.

- Mikan SAKURA, Madame.

- Oh appelle moi Kaoru, sourit-elle. D'où viens-tu ? Je ne t'ai jamais vu par ici.

Que répondre ? Je ne sais même pas où je suis en ce moment même. Je choisi donc d'esquiver la question en mentant.

- Je ne sais pas, je suis tombée et me suis cognée la tête. A mon réveil je me suis aperçu que j'avais oublié certains souvenirs, mens-je en affichant un air triste.

Un autre monde ♣  (MikanxNatsume) GAKUEN ALICEWhere stories live. Discover now