Chapitre 3: les rencontres

44 4 1
                                    

On venait de finir la visite de la Fosse - endroit qui porte bien son nom - et on était appelé à manger. Je voulut m'installer à une table avec James, mais la sadique me poussa pour prendre ma place, un sourire mauvais plaqué sur le visage. Je hausse les épaules et me dirige vers le fond de la salle, la où se trouve la seule table libre. Il n'y a que trois personnes: le blondinet des Erudits, Quatre et un gars à la peau mate avec un tatouage de serpent enroulé autour de son oreille. Je m'assois à côté du blond et le gars au tatouage me tend sa main que j'hésite à saisir.

- Je ne mord pas, me dit-il en souriant.

Je prend sa main et il arbore un sourire encore plus grand.

- Je m'appel Uriach, le meilleur des Audacieux!

- Camille.

- La première sauteuse des novices, ajoute Quatre.

- Un transfert qui saute en premier, ça ne s'étais pas reproduis depuis Tris! Rassure moi, tu n'es pas Altruiste?

- J'aurais préféré! J'étais Fraternelle.

- Aie, commente Uriach. Et tu le connais, me dit-il avec un mouvement de tête vers le blond.

- Heu... C'était un Erudit...

- Bravo! répond sarcastiquement la fille qui m'a fait faire mon test (reconnaissable à son tatouage). Tu connais son ancienne faction, et c'est pas comme si on avait des couleurs pour ce reconnaître!

Sur le coup, tout le monde éclate de rire - moi compris. J'échange ensuite une poignée de main avec le blond.

- Louis, ajoute-il en souriant.

Le dîner se déroule dans une bonne ambiance; tous le monde rit et discute.

- Alors, me lance Louis vers le dessert, qu'es-ce qu'y t'a fait préférer les Audacieux aux Erudits?

- Si je le dit tu vas te foutre de ma gueule.

- Non, je te le jure.

- Je te jure sur la tête de Quatre que je ne dirais rien, déclare Uriach d'un ton solennelle avec une main sur le cœur.

- La bouffe.

- Répète? me demande Tris.

- Tu as bien entendu, c'est la bouffe qui a fait la différence.

Elle explose de rire et je me joins à elle. Mais c'est déjà la fin du repas et nous regagnons notre dortoir. C'est un dortoir commun avec des lits superposés pour deux personnes. Il n'y a (évidement) pas d'échelle et les matelas sont aussi agréable au touché qu le plus râpeux des bétons. Je m'installe sur un lit en hauteur choisit au hasard et j'attend qu le temps passe en regardant le plafond. Soudain, j'entend le bruit d'une personne qui s'assoit sur le matelas du dessous. Je me penche et vois James allongé les mains derrières la tête.

- Je peux me mettre là? me demande-t-il.

- Bien sur.

Je continue à réfléchir pendant dix minutes.

- Bon, tu me déprimes à ne rien dire, annonce James en se levant.

Il se tourne vers moi et me tend sa main.

- Allez viens, on va faire un tour!

30 minutes plus tard, nous sommes assis au bord du gouffre.

- Et tu veux dire que vous devez manger des trucs végétariens? me demande James.

- Et ouais, c'est ça être Fraternelle!

- En gros, vous êtes condamné à vivre un enfer jusqu'à la fin de vos jours?

Je ris tout en continuant à balancer mes jambes dans le vide.

- Et vous? C'est comment chez les Sincère?

- Bah, je dirai qu'il ne vaut mieux ne pas y aller si on a un peu de gentillesse.

Je le regarde perplexe. Mais qu'es-ce qu'il raconte?

- Plein de gens sont venus me voir pour me dire en face qu'ils ne m'aimaient pas.

- Mais...? Mais pourquoi?

- Parce que c'est ce qu'ils appellent "de l'honnêteté". Mais outre le côté blessant, ça à aussi ses côté positif...

- Quels côtés positifs?

- Et bien, dit-il en relevant le col de sa chemise, beau-gosse comme je suis, tu te dis bien que bien des filles m'ont fait leur déclaration!

Nous rions en continuant à discuter. Puis il me demande comment on fait pour être aussi zen.

- Non, sérieux, vous vous droguez ou quoi? dit-il en riant.

Je me tortille, assez gênée. Il me regarde avec des yeux ronds.

- Sérieux?

- On ne se drogue pas vraiment, mais disons que j'évite de prendre du pain.

- Mais ils mettent quoi dedans?

- Du sérum de paix. A la base, seul les plus turbulent y ont droit, mais Johanna en attribut à tous le monde sans qu'ils ne le sachent.

- Et toi, comment le sais-tu?

- Si tu as un pote qui bouillonne de colère et que juste après avoir manger son pain, il veut presque faire un câlin à tous le monde, ça éveille les soupçons.

- Et toi? T'en as déjà pris?

Je déglutis e me rappelant ce si mauvais souvenir.

- Oui.

- Pourquoi on t'en a donné? me demande-t-il, avide de détails.

- Je ne dirai rien!

Je croise mes bras sur ma poitrine. Il me saute dessus et me chatouille jusqu'à ce que je n'en puisse plus.

- Je te force à me raconter!

- Jamais!!

On retourne au dortoir de bonne humeur. Une fois dans mon lit, je pense à mon ancienne faction. Je ne dois pas être la seule, parce que sur le lit en hauteur d'à côté, j'entend la fille des Erudit renifler bruyamment et étouffer un sanglot. Je me tourne vers elle pour la voire, mais elle a le visage enfoncé dans son oreiller. Je me tourne de l'autre côté et je vois Louis fixer son plafond. Un sanglot résonne à nouveau dans la pièce et il se tourne vers moi. Je lui indique le lit d'à côté et il mime des pleurs. J'acquiesce. Les sanglots continuent encore un quart d'heure.

- Mais tu vas arrêter de chialer bordel?! demande une voix rauque et dure.

On se tourne tous à l'autre bout du dortoir, de là où viens le voix, mais il est sur le lit d'en bas donc je ne peux rien voire. Je finis par m'endormir avec la désagréable sensation que tous se passera pour le plus mal...



















You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Apr 05, 2018 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Divergente: nouvelle générationWhere stories live. Discover now