Zec

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Le lendemain, Jérôme arriva chez Eyver qui l'accueilli à bras ouverts. Les journées s'organisaient de manière simple. Le jeune homme préparait les tisanes du chébérien, tentait par plusieurs moyens de calmer les douleurs causées par le mémo, il lui tenait compagnie, l'aidait à entretenir sa maison...

L'état de santé d'Eyver devenait de plus en plus fragile à cause des plantes qu'il prenait.

Les mois passaient, Eyver et Jérôme commençait à mieux se connaitre.

Un jour qu'ils se promenaient au parc, quelques jours avant qu'Eyver soit immobilisé dans un fauteuil roulant, le chébérien s'arrêta, net. Il regardait un jeune couple, avec leur bébé.

-Jérôme ?

-Oui ?

-Vous voyez le couple là-bas ? Avec le bébé ?

-Oui.

-Et bien, c'est jeune enfant qui sauvera ma planète.

Eyver sentit une émotion qu'il ne put décrire. C'est à ce moment que l'homme se rendit vraiment compte du rôle qu'il tenait.

Une fois de retour à l'appartement, Eyver demanda :

-Jérôme, puis-je vous demander conseil ?

-Bien évidemment.

-Qu'est-ce que je dois faire avec l'enfant ? Quand est-ce que je dois lui dire qui il est ? Si je lui annonce tout avant l'apparition de ses ailes, il me prendra pour un fou, mais si je lui dis après...

-Ne vous en faites pas, je suis sûr que vous saurez trouver les mots pour lui annoncer. Laisser le temps faire.

Cela n'aida pas Eyver. Que devait-il lui dire ?

Après plusieurs jours, il convint de tout lui annoncer après ses ailes. Mais comment savoir quand cela arrivera précisément ? Tout cela devrait arriver après les 16 ans du jeune homme.

***

Les années passèrent. Eyver apprit à connaitre l'enfant de loin. Il s'appelle Ezéchiel. Il voulait devenir pilote de ligne, ce qui n'étonna pas l'homme. Chaque jour, le chébérien venait au parc et regardait Zec grandir. Il était aujourd'hui un adolescent de 16 ans.

Pourtant, Eyver restait très inquiet, concernant leur première rencontre. Il ne savait pas comment l'aborder, ni comment savoir s'il avait enfin ses ailes ou non, comment il réagirait.

Jérôme dissipa les pensées du chébérien :

-Monsieur, j'ai trouvé quelque chose qui pourrait vous intéresser.

Le majordome tenait une tablette tactile dans ses mains.

-Regardez.

Eyver n'en crut pas ses yeux. Ezéchiel tenait un blog, et il parlait de boutons dans le dos ! Après avoir remercié Jérôme, l'homme se mit à lire tous les articles qu'il avait posté. Il parlait essentiellement de sa vie, de ses tracas du quotidien, ses chagrins d'amour, mais ces dernières semaines, il parlait de deux étranges boutons qui se situaient sur ses omoplates. Cela ne faisait aucun doute, ses ailes allait bientôt pousser.

Il décida de descendre et de faire un tour dans le parc.

Comme d'habitude, il vit Zec courir.

Eyver sentait que quelque chose n'allait pas chez l'adolescent, quelque chose le démangeait. Le chébérien regarda l'adolescent se gratter le dos contre un arbre. Lorsqu'il vit le sang couler dans son dos, Eyver sentait que le grand jour allait bientôt arriver, ses ailes étaient sur le point de sortir. Il rentra chez lui, prit son ordinateur et retourna sur le blog de Zec. Il tenait absolument à lui laisser un message. La sortie des ailes était un moment très important dans la vie d'un chébérien, et c'était aussi un moment très douloureux. Souvent les jeunes chébériens sont accompagnés dans cette épreuve et reçoivent des médicaments apaisants. Zec devrait se débrouiller seul. Après avoir bien choisis ses mots, Eyver commença à écrire :

« Cher Ezéchiel, je sais que cette période n'est pas simple pour toi. Tu ne te sens pas à ta place dans ta vie. Tu as l'impression qu'elle ne te donne pas ce que tu attends. Peut-être même te sens-tu de plus en plus différents de tes camarades. Tout cela est parfaitement normal. Bientôt, tu auras toutes les réponses. Quant à ton problème dans le dos, je te conseille de prendre de l'anti-douleur avant de te coucher. Tu risques d'avoir mal cette nuit. Bon courage »

Après s'être relu, Eyver posta son commentaire. Le lendemain, il irait lui parler. Il avait déjà préparé tout un discours pour lui présenter sa véritable identité.

Il n'arriva pas à dormir cette nuit-là.

Le lendemain, Eyver se rendit très tôt au parc. Il attendait avec impatience l'arrivée d'Ezéchiel.

Enfin, il le vit arriver. Il recula son fauteuil roulant et attendit. Zec semblait chercher d'où venait le bruit du fauteuil. Quand enfin leurs regards se croisèrent, un long moment passa. Ils se dévisageaient. L'adolescent s'approcha doucement d'Eyver. Tout était si calme.

-Bonjour Ezéchiel.

JérômeOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz