Chapitre I

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- Arianna -

   La chaleur suffocante de cette ville m'effraiera toujours. Le soleil me brûle les yeux et la peau depuis plus d'une heure, mais je ne bronche pas.
   Aujourd'hui est un jour important, le jour de ma liberté.
   Deux années et cinq mois que j'étais enfermée derrière les barreaux, et pour mon jour de sortie, j'ai droit à une attente interminable de mon train.

   J'ai tellement hâte de revoir Tad et de quitter Miami pour de bon. Les seules fois où j'ai pu apercevoir son visage était lors des parloirs, mais à travers une vitre épaisse, et avec sa voix déformée par le combiné.

   À la fin de sa dernière année de lycée, il est arrivé en pleurs à ma visite quotidienne et m'a annoncer son départ pour Nashville. J'étais tellement heureuse pour lui, car la fac de ses rêves, Belmont, l'avait accepté, mais terriblement triste, car à cause de la distance qui allait nous séparés, ses visites seraient de plus en plus espacées. Je passais mes journées à attendre une seule chose: le voir.
   Je lui téléphonait depuis les fixes de la prison dès que j'en avait l'autorisation, mais son visage, ses yeux, son sourire... absolument tout me manquais chez lui. Et, sans que je m'en aperçoive, je suis devenue de plus en plus maussade et déprimée. La nourriture m'ecoeurait, je passais mes journées à me battre contre les détenues, et mes nuits à frapper dans les murs, car la seule personne pour qui j'éprouvais encore de l'amour, la seule qui me faisais encore tenir était à plus de 1000 kilomètres de moi.

   Je saute intérieurement de joie quand les sirènes de la locomotive se font entendrent et que la bête entre enfin en gare. Espérons que les contrôleurs font grève aujourd'hui, parce que à vrai dire, j'ai rêver de cette journée des que j'ai franchis la porte blindée de ma cellule. Et dans ma tête, une amende de 700$ ne faisait pas partie de ma rêverie. Par contre, sentir le parfum de mon double l'est.

   Le fait de m'installée sur ce siège me fait sentir encore plus proche de lui. J'apréhende de le revoir. Depuis sa dernière visite, il y a trois mois, j'ai encore beaucoup changer. Mes cheveux bruns et longs d'autre fois laissent place à un carré ondulé, ma peau à fait place à de nouveaux tatouages, ainsi qu'aux cicatrices et aux blessures, mais surtout, j'ai une fois de plus perdu du poids, mais moins que d'habitude. Le développement de mes muscles me rendent fière et compense le tout.

   J'ai peur de le revoir, peur qu'il ne me reconnaisse pas, peur que se ne soit plus comme avant. En repensant au passé, je me rends compte que je n'ai même pas prit la peine d'aller récupérer mes affaires chez ma mère, mais je m'en fiche. L'essentiel de ma vie est dans mon sac, accroché à mon épaule. Mais surtout, le plus important à partir de maintenant c'est Tad, Tad, Tad et encore Tad.
Beaucoup critiquent notre amitié, mais je ne leur en veux qu'à moitié. J'avoue qu'elle n'est pas commune. Elle est tout simplement unique. Ma vie est impossible sans lui. Il est mon tout, et Dieu seul sait à quel point je l'aime.

   J'ai absolument tout vécu avec lui, tout. J'ai fais mes premiers pas à ses côtés, passer toute mon enfance avec lui, j'ai pleurer dans ses bras quand mon père est mort, il a été le premier au courant des horreurs que mon beau-père et ma mère m'infligeais, il m'a défendue, protégée, accueillit chez lui, on a fait notre première fois ensembles, fumer notre première clope, notre premier joint ensembles, il a recousu toutes mes plaies, sécher toutes mes larmes, ma hurler dessus quand j'ai fais des conneries, il m'a appris à me battre, il m'a fait don de son sang quand j'en avais trop perdu lors de bagarres, on a dormis un nombre incalculable de fois ensembles, on a passer des nuits à boire et à nous drogués, il m'a tenu les cheveux quand je vomissais après une soirée trop arrosée, il m'a baisée, aidée, c'est battu pour moi, à été la pour mon procès, mon incarcération.

   Mon existence se résume à lui.

   Notre amitié, notre loyauté, notre amour l'un envers l'autre et absolument ultime. Et malgré tout cela, nous nous sommes interdit de sortir ensembles, car nous sommes trop instables, et la relation que nous avons nous conviens parfaitement. Et même si parfois nous couchons ensembles, cela n'a rien d'un geste amoureux. Se sont de simples pulsions sexuelles qui arrivent de temps à autre.

   Touts ces souvenirs alourdissent ma tête et mes yeux ne tardent pas à se fermés, en songeant à ceux de mon brun.

**********

   Le soulagement que j'éprouve en posant mes deux pieds au sol est immense. Un vent frais souffle, et je remarque qu'il va bientôt faire nuit. Instantanément, je me mets à gratter des clopes. Je ne l'ai pas fais avant le voyage, trop peureuse de rater mon train. Mais maintenant que mon stress est un peux redescendu, je peux me le permettre.
   Je taffe longuement sur l'une d'elle en marchant activement jusqu'à l'entrée de la gare. Deux problèmes s'offrent à moi; il n'y a pas de banque en vue, ce qui veux dire que je ne peux pas retirer d'argent, donc que je ne peux pas me payer un taxi, et le deuxième est que je ne sais pas où il est actuellement. J'ai mémoriser son adresse et le nom de sa fac, mais il peut être n'importe où à cette heure. J'aurais pu l'appeler, mais je n'ai pas de portable et il ne répond pas aux numéros qu'il ne connais pas.

   Il sait que je dois sortir prochainement, mais il n'a aucune idée que je suis déjà à Nashville.

   Je décide d'user de mes charmes et d’accoster touts les taxis en les suppléants de m'offrir la course. Je remercie ma grosse poitrine et mes yeux clairs polarisants lors ce que un chauffeur accepte de me prendre. Je lui donne la destination et respire calmement pour tenter de me calmée. Pas un mot ne sors de ma bouche, trop crispée par la situation.

   Après un trajet qui me paraît interminable, j'arrive enfin. Je n'ai jamais été aussi proche du but. Je remercie rapidement cette âme charitable et attrape mon sac. La voiture noire partie, je ne prends pas la peine d'admirer la maison et pénétre dans le jardin. L’excitation est beaucoup trop forte. Je grimpe les marchés de l'allée quatre à quatre et m'empresse de sonner. Après de longues secondes, il apparaît dans l’embrasure de la porte.

AriWhere stories live. Discover now