Chapitre 3

4.8K 463 169
                                    

— Ça va Harry ?
— Hein ?

Le brun leva les yeux vers ses deux amis en face de lui.

Ils étaient tous attablés à une des tables de la Salle Commune de Gryffondor, occupés à faire leurs devoirs pour le lendemain. Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis que le brun avait accompagné Malefoy à St-Mangouste.

— Tu nous écoute Harry ? demanda Hermione.

Le brun les regarda et secoua la tête

— Non, je suis désolé, dit-il en se frottant un œil.
— Au moins tu es franc, dit Hermione dans un soupir. Et si tu allais la lui rendre, ce serait un bon prétexte pour lui parler, non ? fit-elle en montrant la bague sertie d'une émeraude que Harry avait à l'annulaire droit. Et pourquoi tu la porte d'ailleurs ? On dirait une amoureuse éplorée...

Harry fit une grimace.

— Je la porte pour pas la perdre, simplement... dit-il avec un haussement d'épaules.
— Mais c'est du vert et argent, dit Ron. Comme Serpentard... Quelqu'un qui ne sait pas pourrait penser que soit tu appartiens à cette maison, soit tu y espère quelque chose.
— Quoi ? Mais arrêtez à la fin, fit alors Harry en fronçant les sourcils. Je n'espère absolument rien de Serpentard, ils sont asociaux et imbus d'eux-mêmes.

Sur ce, il retira la chevalière et la plongea dans sa poche. Il quitta ensuite ses amis et monta s'enfermer dans son dortoir. Ron regarda alors Hermione avec un petit sourire et la brunette hocha la tête.

— Reprenons nos devoirs, dit-elle.

.

Harry regarda l'heure. Il était neuf heures passé. Il n'était même pas descendu diner.

Entendant les Gryffondors dans la Salle Commune, il soupira. La porte du dortoir s'ouvrit soudain et la voix de Ron demanda.

— Tu es malade ?
— Non pourquoi ? demanda Harry, surprit.
— Bah je ne sais pas, t'es assis sur ton lit comme ça alors qu'en bas c'est la fête et tout...
— La fête ? Et pourquoi ?
— C'est l'anniversaire de Dean, dit Ron. Ils sont allés piquer de quoi faire un anniversaire à la cuisine... Tu ne veux pas descendre ?
— Bof, dit le brun en haussant les épaules.

Ron soupira alors et alla s'asseoir sur le lit de son meilleur ami.

— Bon, allez, c'est quoi qui va pas à la fin ?
— Mais rien je te dis... soupira Harry. Je vais très bien.
— Mon œil... Tu tournes cette bague sans t'en rendre compte, dit-il en faisant un mouvement de tête vers le bijou entre les mains du Gryffondor.

Le brun la prit soudain dans sa main et la serra dans son poing.

— Faut que je lui parle... dit-il.
— Non, tu crois ? Harry, ça fait une semaine... Il est tellement soulagé que ses parents ne soient pas les deux sorciers qui ont étés retrouvés morts chez lui qu'il en est encore plus arrogant qu'avant...
— Et tu veux que j'y fasse quoi à ça ? siffla le brun. C'est sa nature d'être con...
— Harry... Il n'y a que toi qui peux le dresser.
— Le dresser ? Ce n'est pas un chien...
— C'est une image... Mais Hermione est d'accord, il n'y a que toi qui puisses en faire quelqu'un de mieux... On a bien étudié la façon dont tu t'es approché de lui quand il a reçu cette terrible nouvelle. On est certains que tu peux le refaire...
— Ça m'étonnerais vois-tu... si j'ai pu m'approcher de lui aussi facilement la première fois c'est parce qu'il était choqué et faible... Il avait baissé ses barrières et je n'ai pas eu beaucoup de mal à les franchir avec ma magie pour apaiser son esprit...
— Tu t'es servi de la Legilimancie pour t'approcher de lui ?
— Inconsciemment, mais oui. Seulement, je ne pourrais pas le refaire. À présent le choc est passé, ses parents sont toujours en vie, où personne ne sait, mais ils ne sont pas morts.
— Mais toi tu es à ramasser à la cuillère depuis cette histoire... Pourquoi d'ailleurs ? T'es amoureux ?

Harry baissa les yeux et haussa les épaules.

— Je ne sais pas... Ça te dérangerait ? demanda-t-il.
— Me déranger ? Que tu sois amoureux de ton pire ennemi ? En soit non, du moment que tu ne le ramènes pas à Gryffondor...

Harry haussa les sourcils, surprit, puis Ron et lui pouffèrent et le rouquin se leva du lit.

— Allez, dit-il. Viens manger un bout de gâteau d'anniversaire. Tu n'as même pas dîné, en plus...

Harry sourit puis il se leva et suivit son ami en bas.

.

La soirée se termina vers une heure du matin et, si la plupart des Gryffondors montèrent se coucher à ce moment-là, Harry lui n'avait pas sommeil. Il avait un peu forcé sur la Bierraubeurre du reste et même si c'était un alcool très faible, en boire une douzaine de chopes de suite rendait quelque peu joyeux.

— Je vais faire un tour dans le château, annonça le Gryffondor à Hermione alors qu'elle montait se coucher.
— Maintenant ?
— J'ai chaud... Je crois que j'ai un peu trop bu en fait...

La brunette hocha la tête puis elle monta se coucher et Harry s'enroula dans sa cape et quitta la tour de Gryffondor.

Le plus silencieusement possible, il marcha jusqu'au hall d'entrée puis sortit dans les jardins en se glissant dehors par une arche au milieu d'une coursive non loin.

.

La lune était pleine ce soir. Elle éclairait la forêt interdite d'une lumière blanche blafarde qui donnait la chair de poule, mais Harry, assit en tailleur sur un rocher près du lac, n'avait pas peur. Il regardait les eaux noires du lac onduler faiblement sous la petite brise de novembre.

— Tu ne m'as pas entendu cette fois-ci...

Harry frissonna violemment et se retourna, manquant tomber du rocher.

— Je t'ai fait peur, Potter ? ricana une voix nasillarde.

Harry hocha la tête, le cœur battant.

— J'étais perdu dans mes pensées... dit-il.
— En faisais-je partie ?
— Honnêtement ? Tu ne les as pas quittées depuis une semaine...

Malefoy pinça les lèvres puis il s'approcha de l'eau qui léchait lentement les galets de la plage. Un silence passa et Malefoy se tourna alors vers le Gryffondor.

— Tu étais sincère quand tu m'as offert ton soutien ? demanda-t-il.

Harry déplia ses jambes. Il glissa une main dans sa poche de pantalon et en tira la bague qu'il lança à Malefoy. Celui-ci l'attrapa par reflexe et la regarda.

— C'était toi qui l'avais ? J'ai cru que je l'avais perdue...
— Je te l'ai prise quand nous étions avec le Medicomage, dit Harry. Tu ne t'en souviens pas ?

Malefoy haussa les épaules. Il regarda la bague un instant puis son regard d'opale se posa sur Harry.

— Pourquoi tu l'as gardée sur toi ? demanda-t-il.Tu es amoureux de moi Potter ?

Harry baissa les yeux et détourna la tête, le rose aux joues.

— J'en sais rien, dit-il.

Il releva alors la tête et se leva. Il s'étira puis soupira et s'enroula dans sa cape.

— Potter... Je sais que je t'ai dit ne pas avoir de dette envers toi, mais je crois bien que si en fait...
— Ha oui ? À quel sujet ?
— Tu as mis tes sentiments de haine pour moi de côté en me voyant aussi accablé par la nouvelle que j'avais reçue et...
— Et ne te sens pas obligé de faire quelque chose en retour. Je ne suis pas en sucre, tu sais, si tu me rejettes, je ne vais pas en faire une dépression...

Malefoy baissa les yeux sur sa bague puis il la lança d'une geste vif au Gryffondor qui l'attrapa en haussant les sourcils.

— Pourquoi...
— Garde-la... Quand je reviendrais pour la récupérer, on pourra envisager quelque chose entre nous deux, Potter.

Harry haussa les sourcils de plus belle puis il sourit et Malefoy lui renvoya un rictus. Le brun inclina alors la tête et le blond tourna les talons pour rentrer à Serpentard.

✔️ You are not AloneWhere stories live. Discover now