Adolescence Perdue

Chapter V| PDV Ayleen

Je réagis sûrement de façon disproportionnée et irréaliste mais j'ai toujours fonctionné comme ça. Avec des envies dites irréalisables que je mène jusqu'au bout afin de fermer le clapet des personnes qui m'ont mis des bâtons dans les roues. Je fonctionne comma ça, je ne peux pas me changer. Personne ne le peut. Alors que je continue de parcourir les innombrables photos, je sens deux poids s'écraser à mes côtés. Tobias et Galia. James ne doit donc pas être bien loin.

"Où est James ?

-Dans le hall, il se prend la tête avec un surveillant. Soupire Galia en levant les yeux au ciel."

Je n'ajoute rien et lève finalement les yeux de mon cellulaire en sentant leurs yeux brûler mon corps.

"Quoi ?

-Tu as mangé ce matin ?

-Non, ma mère m'a pris la tête alors je me suis tirée sans manger. "

Ils se regardent dans les yeux et soufflent. Nous sursautons au soudain gros boum qui retentit alors dans l'intégralité du couloir. Des injures s'élèvent et tout trois nous regardons et explosons de rire, suivant l'intégralité des élèves présents dans le couloir.

"Bordel de merde de sa mère la- Nan, ça je vais pas le dire ! Mais nique sa race ça nique putain ! J'ai maaaaaaal bordel ! Et arrêtez de rire vous ! Bande de caca de mammouth moisi du slip !"

James dans toute sa splendeur venait à l'instant de faire son entré. Le fou rire passé, on se regarde tout les trois et quand je sens les remarque sur mon alimentation arriver, je me lève, attrapant mon sac et lance d'une voix fluette :

"On y va ? J'ai envie de ne pas arriver en retard en cours !"

Je leur souris innocemment et tout deux soufflent alors que James nous regarde complètement perdu. Le pauvre, ce doit être dur d'avoir un nombre de neurones inférieur à la moyenne.

"Laisse tomber James... Cette fille est une vraie tête de mule.

-Je te permet pas !

-Comme si j'avais besoin de ton autorisation pour me le permettre. Rigole Tobias alors que je le fusille du regard."

Il rigole d'autant plus fort en voyant mon regard et je me met à bouder. Parles à mon cul ma tête elle est malade. Grrr. Mes amis sont vraiment des abrutis finis. mais je les aime... Ca me rappelle cette fois où Aaron; Aaron... J'avais réussi durant quelques minutes à oublier sa présence, mais tout me revenait. La douleur, la culpabilité, les remords, les regrets, la colère. Tout se déferle en moi telle une vague ravageant tout sur son passage. Elle efface le léger sourire de mes lèvres et efface tout bon sentiment présent à l'intérieur de moi. Je décide d'ignorer mes amis et pars vers la salle de mon premier cours et m'assoie seule à une table. Je ne sais absolument pas de quel cours il s'agit mais peu importe. Je n'écouterai pas de toute façon. Sans que je n'y fasse vraiment attention, le cours commence et je vaque à mes pensées. Je me rappelle de ma sortie hier devant le lycée d'Aaron et de ma "rencontre" avec Isaak. Il n'a pas l'air de m'aimer. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Enfin si, mais je n'arrive pas à me résoudre à me dire que c'est à cause de la mort d'Aaron. Je ne sais pas pourquoi, sûrement parce que cela deviendrait plus réel. Mon implication deviendrait plus réel. Et je ne veux pas. Il faut que je lui parle. J'ai besoin de m'assurer qu'il ne m'en veut pas. C'est un espoir idyllique mais j'ai besoin de cet espoir. C'est nécessaire. Ça m'est vital. Allez savoir pourquoi.

Les cours s'enchaînent et la fin de journée de ce mardi arrive enfin. Je soupire soulagée et quitte mes amis après leur avoir souhaité une bonne soirée. Au lieu de prendre la direction de ma maison, je me dirige au même endroit qu'hier mais attend au coin de la rue de voir Isaak sortir du bâtiment se qui tarde à mon grand agacement. Je le vois finalement sortir et sans me préoccuper des personnes autour, je me précipite vers lui. Soit il ne m'a pas remarqué, soit il m'ignore. Tant pis.