Chapitre 3

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POINT DE VUE DE JAYDEN

— Tu veux que je te dépose ?

— J'attends Victoria, merci.

L'entraînement m'a épuisé. Je n'ai besoin que d'une seule chose – dormir. Jason harcèle sa petite amie par messages, tandis que je quitte le vestiaire.

Cette entrevue avec Andréa, j'y repense. Je n'ai pas l'habitude de croiser des filles avec autant de tact, qui ne se débine pas au moindre regard de travers.

Quand je lui ai fait visiter l'enceinte du lycée, elle n'a pas ouvert la bouche une seule fois. Moi qui pensais qu'elle me prendre chou à cause de samedi dernier. Une chose est claire – elle s'est faite remarquer, lors de notre retour en classe. En même temps, voir une fille aussi carrée qu'un homme...

« Je suis de Chicago. » avait-elle lancé. Rien de plus la concernant. Je me suis senti béni de posséder une information inédite à son propos. Si Peter l'a invité, c'est qu'elle n'est pas si nouvelle que ça.

J'arrive près de ma voiture.

En allumant la radio, je tombe sur la radio. Les nouvelles du jour me plaisent.

« Un avocat de Brooklyn s'est récemment fait agressé par une bande de jeunes en les empêchant de pénétrer dans le domicile par infraction. Ils sont actuellement en cavale. »

— Bravo les gars, ris-je gravement.

*

Moi : Je t'ai pris un hamburger.
Lydia : Je suis végétarienne, je t'ai dit !!!
Moi : Tu enlèveras ce qui te convient pas. Je suis sur la route. Ciao.

C'est dans ce type de moment que j'aurais aimé être fils unique. Je me suis fait chier pour lui trouver son sandwich préféré, en étant claqué comme pas possible, pour au final me faire engueuler. Elle a intérêt à me rembourser.

La sonnerie du lycée me sort de mes pensées. Pleins de petites têtes surgissent du portail. Au-devant de la foule : Andréa. Ni une ni deux, je saisis fermement le sachet et trottine vers le trottoir d'en face. Là, je ne vais pas laisser filer l'occasion.

Elle se retourne brusquement, dès que je saisis son avant-bras.

— Tu me suis ? Elle grogne en se défaisant violemment.

— J'emprunte le même chemin.

— Alors ferme-la et avance ! Fais comme si je n'existais pas, merci.

— Qui t'as invitée à la fête de Peter ? Demandé-je âprement.

— Ce ne sont pas tes affaires. Arrête de me harceler.

Sa respiration devient plus bruyante.

— Y'avait pas cours de l'après-midi, non ?

— J'étais à une option, maintenant, je te souhaite une bonne soirée Jayden.

— Attends, on va marcher ensemble.

Elle me file entre les doigts. Cette fille n'a décidément aucun temps à perdre. Je lui emboite le pas, aussitôt.

— T'es pas de Chicago, affirmé-je. Tu veux nous berner, c'est ça ?

En prêchant le faux, peut-être que le vrai fera surface.

— Je vais t'en flanquer une, si tu ne te tais pas.

— N'aies pas honte, allez.

— Écoute, elle se retourne brusquement, je ne sais pas à quoi tu joues. Mais je te conseille vivement de te résigner, si tu ne veux pas y laisser des plumes.

C'est en repoussant autrui qu'on attise la curiosité. Elle risque de se piéger elle-même. Stratégique, j'opte pour le mutisme. Nous continuons le chemin tous les deux, avec une distanciation d'un mètre.

Plus nous nous rapprochons, et plus j'ai le tournis. Je m'attends à un énième coup du destin. Andréa et moi empruntons une ruelle qui, de base, mène à ma maison. Sait-elle où je réside ?

— Euh, tu fais quoi là ?

— Je rentre chez moi !

— Attends, t'habites où ?

— La maison blanche, au bout de la ruelle.

Je me statufie. La brune remarque mon décrochage.

— Quoi ?

— On est voisins.

Nightmare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant