Chapitre 3 : Adieu Céleste

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Ma robe était tout simplement extraordinaire. Je ne pouvais m'empêcher de la faire tourner tant contempler les petits cristaux scintiller me ravissait. Augustus soupira.

— Princesse  ! Encore une fois, cessez de gesticuler ou je ne pourrais jamais finir la retouche pour ce soir  !

Ma mère me fit les gros yeux et je revins sagement sur l'estrade où Augustus distribuait ses instructions à ses couturières. J'étais ailleurs, heureuse de constater qu'une fois de plus mon anniversaire serait une fête magique. Une fois que la robe fut prête, on m'accompagna à l'étage afin que je me fasse coiffer. Je m'installai dans le fauteuil en chantonnant et Isabelle, ma femme de chambre, entra dans la pièce en souriant.

— Joyeux anniversaire, ma chère Auline, me souhaita-t-elle.

— Merci  ! Si tu savais comme j'ai hâte que le bal commence  ! J'adore voir l'allée des glaces bondée, les femmes valser en une harmonie parfaite, et tous les garçons... rêvassais-je en la laissant me coiffer.

— Vous dites cela, mais on sait tous que vous disparaitrez à peine le bal commencé pour vous enfermer avec Céleste, me houspilla-t-elle gentiment.

Je ne répondis pas et me contentai de lui sourire dans le miroir.

— Tu peux laisser mes cheveux détachés, les chignons ont une furieuse tendance à m'alourdir le crâne. C'est désagréable  !

— Comme vous voudrez, après tout c'est le jour de vos quinze ans mademoiselle.

Elle se contenta de rassembler mes cheveux vers l'arrière et de les maintenir grâce à de petits peignes incrustés de cristaux. Elle n'avait pas encore positionné le dernier que la porte de ma chambre s'ouvrit à la volée.

— Joyeux anniversaire à ma meilleure amie  !

Je me levai d'un bond et me tournai vers la porte où Céleste m'attendait les bras grands ouverts. Elle portait une robe bouffante bleu nuit brodée de galons d'argent. Ses boucles blondes inondaient ses épaules de grâce et son sourire chaleureux illuminait autant la pièce que les perles cousues à son bustier. Elle avait les joues plus remplies que l'année dernière et cela la rendait particulièrement charmante. Je me jetai dans ses bras.

— Tu m'as tellement manquée  ! Cela fait des mois que tu n'es pas venue.

Isabelle sortit, nous laissant profiter de nos retrouvailles. Céleste me tint devant elle du bout des bras. Elle siffla comme nous l'avait appris son palefrenier lors de mon dernier séjour chez elle.

— Waouh, ta robe est superbe  !

Nous nous tournâmes toutes deux vers l'immense miroir couvrant tout un pan de la pièce.

Ma robe de dentelle vermeille était éblouissante tant les paillettes d'or y étaient nombreuses. Nous faisions la paire toutes les deux dans nos tenues bouffantes et pailletées.

— C'est une Augustus Reliccini, répondis-je en minaudant.

Céleste ouvrit de grands yeux ébahis.

— Tu es sérieuse  ? Il faut absolument que je convainque père de le rencontrer pour qu'il fasse ma robe d'anniversaire à moi aussi !

J'éclatai de rire.

— Il est très ennuyeux si tu veux savoir.

— Lui surement, mais ça, s'exclama-t-elle en désignant ma tenue, c'est palpitant, hallucinant, je la veux  !

Elle toucha le tissu de mes jupons du bout des doigts et simula l'évanouissement. Elle tirait la langue en se roulant par terre.

— Oh  ! C'est une Augustus  ! Une Augustus  !

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