Texte 12

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Mon texte (je peux pas me mentionner moi-même ^^')

" C'est difficile à dire, c'est compliqué à expliquer, ce sentiment.

Le genre humain chercher à se comprendre, on invente des lettres, des mots, on écrit des histoires, des poèmes, on tente de se l'expliquer, et on y arrive pas toujours, et aujourd'hui j'essaye moi aussi de te le dire, le plus justement possible, pas simplement avec "je t'aime", parce qu'aussi puissant que sont ces trois mots, ils ne peuvent pas contenir l'amour que j'ai pour toi.

Je ne suis pas un poète, mais j'ai la prétention de vouloir t'écrire, j'espère que tu m'en excuseras.
J'espère aussi que tu comprendras à quel point tu me hantes. Que quand je ferme les yeux, c'est ton visage qui m'apparaît, que quand je suis dans le silence, c'est ta voix que j'entends sous mon crâne qui résonne en boucle, qu'à tout instant, tout me ramène à toi.

Je voudrais que tu saches que tous tes mots sont comme des fils, élégants mais redoutables, enroulés autour de mon coeur comme un piège dont je ne peux pas me défaire, et qu'à chaque fois que tu les prononces, ils le font tourner, ils le serrent, ils le manipulent, l'enserrent, l'enlacent, le bercent, le cisaillent, le crèvent, le déchirent ou le cajolent, impitoyables mais innocents.

Que ton regard brun m'est plus important que la terre où s'enracine l'arbre, et que jamais d'autres yeux, bleus comme le ciel, ou verts comme les forêts, ne pourraient jamais rivaliser avec eux, parce qu'il y a quelque chose de plus profond, de plus calme, et de plus doux dans leur teinte chaude, et quand le soleil vient s'y accrocher, il le saupoudre de paillettes, qui m'éblouissent et barbouillent mon coeur. Que ce brun là pourrait être semblable à mille autres, tes iris me resteraient parfaitement uniques car ils sont à toi seul, que leur couleur m'est rendu belle par le reflet de ta personne et l'éclat que tu y met quand tu ris ou que tu pleures.

Tu sautes sur les conclusions comme une abeille qui vole de fleur en fleur et répand la vie, et ma vie dépend de toi. Toutes tes imperfections parfaitement humaines, j'aime chacune des choses qui te rendent toi, et je t'offrirais mes yeux pour t'entendre rire, ma voix pour te voir sourire, ma vie pour ton bonheur. Tu es sagesse et innocence réunies, dans ton rire spontané et dans le mouvement de ta main quand tu relèves tes cheveux couleur d'encre. L'embruns de ta peau a la fragrance des mers turquoises aux promesses murmurées par le vent. Le mouvement de tes mains qui frôle ta joue pour en enlever la larme tiède qui s'en échappe quand tu t'ouvres aux malheurs des autres à plus de tendresse que les ailes d'un papillon qui s'envolent. Tu débordes de douceur, et pourtant il suffit de te connaître un peu pour avoir vu déjà ces moments où tu frappa la table de ton poing pour défendre de tes idées. L'inflexion délicate de ta voix est une élégie aux malheurs qui se meurent sous les éclats de ton rire victorieux. Le frôlement de soie de tes cheveux est plus infiniment doux que le duvet de l'aube qui caresse la nuit pour lui souhaiter de beaux rêves alors que les étoiles se retirent en silence devant ta beauté.

Tu me fascines, tu m'hypnotises, tu m'ensorcelles.

Lorsque tu pleures, la pureté de ton chagrin, sincérité sans borne, me donne l'impression de mourir encore et encore des milliers de fois chaque seconde qui se s'écoule en même temps que les pleurs de tes yeux, c'est comme si ta tristesse m'arrivait, augmentée, amplifiée, magnifiée. Ça me déchire, ça me lacère, ça me détruit, je ne peux plus respirer. Jouer la comédie devient trop dure, il faut que je m'éloigne.

Je voulais que tu saches le creux, le vide en moi, ce malaise atroce, ce venin qui me ronge quand, au milieu d'un songe, je réalise, dans un brouillard confus, soudain, que je ne sais pas ce que tu ressens, que tu ne sais pas ce que je ressens, que je suis seul dans ma chambre à ressasser des souvenirs imaginaires, ridicule, stupide, que c'est inutile mais que j'en suis dépendant autant que j'ai besoin de respirer, et pour peu que je m'arrête un instant, je suffoque et j'en perd l'équilibre.
Mes rêves, mes rêves, mes rêves. Des bouées qui me font tenir un peu plus chaque jour, qui me permettent de me saouler à l'imagination, mais je sais, oh vérité cruelle, je sais si bien, c'est une réalité si nette et limpide dans mon esprit, que tout cela est faux, que ce n'est qu'illusion de mon esprit fiévreux d'amour.

je me rend compte de l'immensité de ce dont je manque, et qui fait que j'ai honte de ce que je ressens. Je me sens et je me vois dans tout ce que je ne suis pas et je suis terne, et fade, et pâle, et insignifiant, et si banalement idiot, médiocre, et parfois je me surprend, à vouloir cesser de ressentir quoique ce soit, parce que parfois, parfois c'est lourd à porter ce coeur là. J'essaie de trouver quelque chose, un petit n'importe quoi en moi qui puisse justifier l'audace de ce sentiments mais je me sens noyé dans la masse informe des milliards d'autres êtres vivants sur cette planète, fondu dans un troupeau d'humains grouillants alors que toi tu t'en détaches tellement, tu brilles au milieu des autres, tu ne t'en rend même pas compte, comme les gens sont attirés par toi et ta présence solaire , chaleureuse et si humaine.

J'ai honte parce que je me sens soudain prétentieux que pouvoir prétendre ressentir ça pour toi quand je te vois, j'ai honte comme un lépreux qui se cache sous ses haillons et annonce sa présence d'une clochette "attention voici l'immonde, l'ignoble, voici le misérable, voici celui qu'il faut fuir" et qui a malgré tout l'insolence de t'aimer comme la poussière rêve des étoiles.

Et j'ai peur, c'est une terreur sans nom qui me saisit et me paralyse, quand je comprend que j'aime mieux encore voir le monde s'écrouler que ton sourire se faner.
J'ai mal quand je te vois, mais c'est la plus belle des souffrance, car rien de ce que tu peux m'inspirer ne peux être mauvais, et cette douleur sourde et qui couve en moi, qui monte et descend comme une vague indolente, indifférente à mes plaintes, au gré de mes pensées, je l'accepte, je l'endure, et je l'accueille à bras ouverts, si bien qu'elle m'est devenue familière maintenant, comme un élément de mon décor.

Je suis comme écartelé entre mon amour et la douleur de l'acceptation que je ne ferais jamais partie de ta vie.
J'ai mal aussi parce que je ne veux même pas chercher à me faire aimer par toi. Je suis un fardeau pour toi, je te blesserai, et ce qui te blesse me tue. Je sais que je ne peux rien t'apporter alors je laisse la place à d'autre. Mieux que moi. Mieux pour toi. Parce que la jalousie se tait et courbe la tête devant ton bonheur. Rien de compte plus.

J'écris parce que je voudrais que tu comprennes, que tu saches, et pourtant c'est inutile car je ne te laisserais rien comprendre et rien savoir.
Parce que ce serais un crime que de te causer le moindre soucis avec le petit coeur torturé d'un idiot à la tête obscure et au sentiments emmêlés.
Ne t'en fais, je saurais te le cacher.
Je ne montrerai rien.
C'est bien ce que j'ai fais jusqu'ici.
D'ailleurs tu ne te doutes de rien, j'en suis sûr. Personne ne l'imaginerait. Je suis doué pour simuler l'ennuie dans cette voix falote, et cette indifférence plate dans un regard torve et fatigué, toujours pressé de rentrer chez moi. Mais si tu savais pour quoi cette impatience ! C'est pour pouvoir enfin retirer ce masque, pour laisser à la vue de mon papier peint piqué d'humidité et de mes rideaux mités, le spectacle bouleversé de mon visage libéré de ses secrets et sur lequel s'épanouit le souvenir de toutes les moments où je t'ai aperçus dans la journée. À ce moment je lâche un soupire qui contient tout l'inextricable enchevêtrement de mes émotions accumulées au fil du jour et mon âme se fendille un peu plus. Puis je retourne à mes songes quotidiens.

Ne t'en fais pas, personne ne décèlera la moindre différence, la moindre étincelle dans mes yeux quand je me tournerais vers toi et que je croiserais ton chemin.
Mes sentiments, je les étoufferaient pour les oublier. Je les oublierais pour les étouffer.
Dans ma voix, jamais tu n'entendras la tendresse fiévreuse qui me consume lentement au fil des jours que je passe à crier ton nom en silence.

C'est difficile de comprendre exactement,
Ce que c'est.
Mais c'est là.
Caché. "

Il ne relit pas sa lettre, la froissa d'une main fatiguée, et la jeta dans la corbeille avec toutes les autres déclarations inachevées.

Concours écriture : À vos plumes à vos claviers, suite Où les histoires vivent. Découvrez maintenant