Révélations

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Avant de me lancer à la poursuite du voleur, je me pince pour être sûre de ne pas rêver, et j'envoie un rapide message à Charlie :

<< J'ai eu un contretemps. On se retrouve chez moi !?>>

Puis je sors de ma cachette et m'engouffre derrière une autre porte, qui donne sur un autre couloir qui descend dans les profondeurs de la terre...

Pendant 5 minutes, je cours à moitié, devant me retenir pour que mes jambes ne lâchent pas et que je me retrouve à courir comme une folle dans un endroit que je ne connais même pas.

Peu à peu, mes yeux s'habituent à l'obscurité et il est plus facile pour moi de me repérer, avec tous ces virages et ces bosses qui sortent du sol.

Puis je parviens enfin à distinguer, encore loin devant moi, une lumière, et quelqu'un qui la suit, lui aussi en courant. Ma course redouble d'ardeur. Je suis certaine que cette personne, qui qu'elle soit, a un rapport avec la disparition de ma sœur. J'ai l'impression de voler, de décoller du sol, tant je n'ai jamais couru aussi vite. S'il y a une chose que je dois réussir dans ma vie, c'est bien ça. Et peut-être que quand elle verra que j'ai récupéré sa photo, la langue de Sam se déliera !

Dans ma poche arrière, mon téléphone vibre. Je ne m'arrête pas, je continue à avancer, coûte que coûte. Bientôt, il ne reste plus qu'une cinquantaine de mètres entre le voleur de photo de moi. Je tends le bras en avant, comme si allait l'arrêter quand je l'aurais toucher. Mais il a l'air de sentir ma présence ou d'entendre mes pas derrière lui, car il se retourne, ouvre de grands yeux en me voyant, et s'arrête soudainement. Surprise, je tente de m'arrêter et finit ma course 10 mètres devant lui. La personne ricane, non pas d'un rire féminin comme je le pensais en voyant son allure, mais d'un gros rire, masculin, rauque, plein de rancune et de haine.

"On veut jouer à trappe-trappe, la miss ?" Dit-il en réprimant un sourire, d'une voix que j'ai entendue des dizaines de voix, mais à qui je n'arrive pas. à associer un visage. Et même les yeux verts, qui sortent de la cagoule noire qu'il porte, me disent quelque chose, mais encore une fois, je n'arrive pas à savoir qui.

Je baisse les yeux sur mon téléphone, ayant reçu un message d'un inconnu. Comme je pense que c'est un de ses complices qui me l'envoie, je ne m'attarde pas devant mon écran, et reporte les yeux sur la personne devant moi, qui n'a pas bougé d'un pouce.

"Qui... Qui êtes-vous ?"

"Le prince Charles, toujours pour vous servir !" Dit-il en faisant la courbette.

Exactement au même moment, je dis bien exactement quand il fait la courbette, des pas arrivent en courant, et deux mais blanches lui attrapent les mains. J'aurais cru que c'était un de ses complices, qui attendaient qu'il fasse la courbette, mais non, cette personne, qui qu'elle soit, est de "mon côté".

"Va retrouver ta sœur !" Me crie la personne tandis que je m'approche d'elle pour découvrir son visage pour l'instant dans le noir. Je reconnais aussitôt la voix :

"Charlie ! Comment t'as su..."

"Je t'expliquerais plus tard." Elle me coupe. "Maintenant, va chercher Lana et arrête de jouer à ton petit jeu bidon avec moi !"

"Mais où ?" Je crie, de plus en plus paniquée.

"Où tu sais qu'elle a toujours été..." Me glisse-t-elle, impassible, tout en tentant tant bien que mal de retenir l'homme.

Je baisse les yeux, ne sachant où aller. Je ne veux pas lasser mon amie seule avec cet homme, qui voulait probablement me faire du mal. Mais devant son air insistant, je ne résiste pas et pars devant elle, puis me remets à courir.

//////

Dans le noir, quelqu'un me dépose doucement par terre. J'ai l'impression de me réveiller après un sommeil de 100 ans. La réunion... Je me redresse brusquement et crie :

"Pourquoi vous m'avez enlevé ? J'avais une réunion importante, cet après-midi."

Petit à petit, sans que personne ne me réponde, je retrouve la mémoire : des fragments de passé reviennent flotter à la surface de mes pensées, me submergent et me font pleurer :

"Ileny..."

Puis une silhouette que je connais bien, tout en restant dans l'obscurité :

"Ne pleure pas, ma chérie, ça va aller..."

Curieusement, je trouve que cette silhouette, ne ressemblant à aucune de mes amies, s'apparente réellement à ma silhouette à moi...

"Qui êtes-vous et que me voulez-vous ? Je ne suis ni belle, je ne chante pas bien, et..."

"Oh, mais, tu n'es là que pour que je récupère mon argent. Après, je te laisserais partir..."

"De l'argent ? Vous m'utilisez pour réclamer une rançon ?"

"Non, tu es une personne merveilleuse, ce n'est pas ça ! Non, le problème c'est que j'avais prêté à ta sœur une forte somme d'argent, et qu'elle me fait chanter depuis, pour que je ne lui réclame rien et que je ne dévoile pas l'affaire... C'est drôle qu'elle ne t'en ai pas parlé, à toi, sa sœur jumelle..."

"Non... Non, Ileny n'aurait jamais fait ça ! Ce n'est pas possible que ce soit elle qui..."

Soudain, quelque chose me revient en tête : un secret dont Ileny m'avait parlé... Parlant de quelqu'un qui lui mentait. Et qu'elle avait pris les mesures nécessaires pour arrêter ses sornettes. Je frémis. Maintenant je comprends...

C'est à cause de ma sœur si je suis là, dans une sorte de grotte, des portes tout autour de la pièce.

Je demande l'autorisation à mon ravisseur, ou plutôt la ravisseuse, vu la voix claire, de récupérer mon téléphone pour lui envoyer un message :

"Tu pourrais lui dire où tu te trouves et qu'elle vienne te chercher."

"Non, de toute façon, je ne sais pas où je me trouve. Et je sais que vous avez raison, qui que vous soyez, même si je ne digère pas le fait de m'utiliser pour récupérer ce qu'elle vous a pris."

"Alors prends ce téléphone. Comme ça, il n'y aura pas de localisation possible..."

J'acquiesce, montrant ma bonne volonté.

Je tape le numéro de ma sœur, que j'ai appris par cœur, pour ce genre d'occasions justement, et... 


***

La suite bientôt !!

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