Noir - Cuivre

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Noir-Cuivre


Tu es fus sera
L'aube
Le crépuscule
D'un ciel
Qui n'existe pas.


Je me suis longtemps demandé
Comment je faisais avant
Quand je ne t'avais pas
Chez moi, ici, en tout.
Dormir seul, jamais au même endroit
Vagabonder pour l'argent
Et n'endosser aucun nom.
Je me suis longtemps demandé
Quelles couleurs avaient les peintures
Quand tu ne les voyais pas,
Quelle odeur avait mon corps
Quand il ne portait pas la tienne,
Quelle valeur avait ma peau,
Quand elle n'était pas à toi.
Je me suis longtemps demandé,
Ce que ç'aurait été
Si je ne m'étais pas arrêté
Si je n'avais pas marché à ta suite
Si je ne t'avais pas voulu
Plus que des étoiles
Dans un ciel trop noir.
Et puis je comprends
Que je n'étais pas
Et que je n'aurais pas été
Sans toi.
Attends-moi.



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JungKook pousse la porte du hall, marche sur les débris que personne ne réclame, et rejoint les escaliers d'un pas rapide. Il entend les enfants seuls passer devant l'immeuble, frapper des caissons avec un club de golf rouillé, et des mains froides, des mains froides. Le bruit s'éloigne à mesure que JungKook monte les marches. Il accélère, sent la lumière qui clignote, dans son œil. Sa main caresse la rampe, comme une risée d'éclair. Il fait si sombre là haut. Un soupir se faufile contre les murs, comme un nuage.

Au dernier palier, la porte est ouverte.

JungKook écarte le battant, avance dans l'appartement, voit la ville éteinte, son corps aimé, contre le sol, la main tendue vers la baie vitrée. Silencieux.

Et sur le mur, un idéogramme barré.

      - pour toutes les fois où tu n'as pas su où j'étais

JungKook ouvre les yeux, les lumières sont éteintes, mais un bruit sourd parcourt le hall. Il se redresse et regarde les autres s'activer autour de lui. Il entend plus qu'il ne voit YoonGi arriver. Lançant un objet sur son lit, il dit  :

« -On sort, lève-toi. »

JungKook s'assoit et jette un regard sombre dans le dos de celui qui s'éloigne. Il ne répond rien, attrape ce qu'il lui laisse. Une arme à feu. Déjà vu. JungKook la range, JungKook se lève, un groupe de gars passe à côté de lui. Ils murmurent sur lui. Mais comme JungKook sait cogner fort, les gars s'abstiennent de provocations. Ils s'en vont. Et puis YoonGi revient, il presse son épaule et chuchote :

« -Pour lui. »

Et il s'éloigne à nouveau.
JungKook attend.
Le bruit sourd s'atténue.
JungKook les suit.





Une ville dans un bain sépulcral.
Des bâtiments neurasthéniques
Mais des murs très propres.






Les pilleurs, nombreux, avancent à travers les rues, presque invisibles. Pas un murmure sonore dans cette gorge monstrueuse. Ils s'élancent comme une meute de loups, qui sait où elle va, qui sait ce qu'elle veut. Des crocs acérées dans les poches, des bombes brûlantes à la place du réacteur. Des mirages sur les balcons, des bêtes où tout est humain, et de la haine à foison. Si c'est ce qu'ils veulent. Et c'est ce qu'ils veulent.

A mi chemin vers – JungKook ignore où – YoonGi l'attrape par la manche et le tire au coin d'une ruelle. Ils quittent le troupeau. Sous sa capuche noire, JungKook lorgne sur le troisième homme, grand et muet, qui se tient là.

Minuit - TaeKookΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα