Partie 20.

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  Trois jours plus tard, les médecins mettent la pression aux parents de Noé pour qu'il le « débranche » faute de place dans le service. Ils sont désemparés, sachant que je jongle entre le service pneumologie et réanimation de l'hôpital, je croise quasiment tous les jours ses parents.

Aujourd'hui, après avoir passé deux heures auprès de Noé, en pleurant toujours autant et en lui parlant malgré le fait qu'il ne m'entend pas, je décidai d'aller voir Enzo. Dans le couloir je croisai la mère de Noé.

Maman de Noé : Bonjour Anna. Je suis très heureuse que tu ne l'oublies pas.

Moi : Je ne l'oublierai jamais ! Je l'aime beaucoup.

Maman de Noé (fondant en larmes) : Il me manque.. Les médecins veulent savoir notre décision aujourd'hui.

Moi : Quoi ? Vous devez le débrancher aujourd'hui ?

Maman de Noé : Oui, mais avant ça ils veulent savoir si nous voulons qu'il soit un potentiel donneur d'organes.

Moi : Vous ne savez pas quoi faire ?

Maman de Noé : Je sais que grâce aux organes de mon fils, on pourra sauver plusieurs vies, mais ce sont les siens et je me dis que lui faire subir des opérations alors qu'il est déjà mort, ça serait horrible.

Moi : Je comprends, c'est une décision délicate. Moi-même je ne sais pas si je saurais quoi faire, même-si...

Maman de Noé : Même-si quoi ?

Moi : Mon copain a besoin d'une greffe de poumons dans les plus bref délais, (les larmes me montaient au yeux), c'est pour cela que je suis si souvent ici. Je navigue dans cet hôpital pour être auprès des deux garçons qui comptent le plus pour moi.

Maman de Noé : Mais c'est horrible ! Pourquoi a-t-il besoin d'une greffe de poumons ?

Moi : Il a la mucoviscidose.

Maman de Noé : Oh mon dieu, les jeunes ne devraient jamais à avoir besoin de porter une si lourde maladie, ou bien même de mourir...

Moi : Je suis d'accord avec vous, mais il se bats, pour sa mère, pour lui et pour moi. Il sait que je ne supporterais pas de le perdre.

Maman de Noé : L'amour c'est beau mais c'est aussi ce qui fait le plus mal.

Moi : Oh oui...

Après cette discussion j'allais voir Enzo. Les paroles de la mère de Noé raisonnaient encore dans ma tête : « Ils veulent savoir si nous voulons qu'il soit un potentiel donneur d'organes. »

C'est à ce moment, que ça a fait « TILT » dans ma tête. Noé pourrait peut-être sauver Enzo.
Une fois arrivée dans la chambre d'Enzo, je m'empressai de tout lui raconter.

Enzo : Anna, calme toi, tu sais la probabilité de chance qu'il soit compatible avec moi ?

Moi : Oui, elle est faible, mais j'ai enfin un espoir que tu sois guéri !

Enzo : Ne te fais pas de faux espoirs bébé. Il doit y avoir une chance sur un million pour que ce soit le cas et puis comme tu me l'as dit, ses parents ne savent même pas encore si oui ou non ils vont acceptés. En plus tu sais que je pourrais faire un rejet ou mourir sur la table d'opération parce qu'à cause du manque d'oxygène, mon cœur s'affaibli de jours en jours.

Moi : C'est vrai...

Les médecins ont dit que si Enzo n'avait pas une greffe dans les semaines avenirs, il ne survivrait pas. Ses poumons fonctionnaient plus qu'à 12% de leur capacité. Il était sous oxygène quasiment H24. Et le pire était que s'il refaisait une embolie ou autre, les médecins plongerait Enzo dans un coma artificielle pour ne pas qu'il souffre. Je baissai la tête me sentant bête d'y avoir autant cru.

Enzo : Viens là, princesse !

Je me blotti dans ses bras. J'avais si peur de le perdre, mon existence ne rimerai plus à rien sans celui que j'aime le plus au monde.

Une fois un moment passé avec mon chéri, j'avais envie d'être seule et de réfléchir. Je me posai donc sur un banc dans une des salles d'attente de l'hôpital. Au bout de je ne sais combien de temps je sentie une présence à mes côtés.

Kyle. Qu'est-ce qu'il faisait là ?

Moi : Kyle ?

Kyle : Salut. Je savais que je te trouverai ici.

Je lui sourie.

Moi : Qu'est-ce que tu fais ici ?

Kyle : Je sais que tu es au plus bas. Les nouvelles vont vites au lycée, ils savent que Noé est « mort » et Enzo hospitalisé. Les rumeurs tournent, la moitié pense que Enzo est mort et que tu es en dépression du genre suicidaire tu vois ? Et l'autre moitié pensent que Noé s'est suicidé par amour pour toi pour que Enzo ait ses poumons.

Moi : Les gens sont vraiment cons ! Ils n'ont rien d'autre à foutre que de me pourrir l'existence et d'inventer des trucs horribles sur eux alors que Enzo veut juste vivre et je pense que Noé aimerait être en paix.

Kyle : Je sais, en tous les cas je suis venu te voir car j'ai accepté le fait que tu ne m'aimes pas, même si ça n'a pas été facile. Et je te souhaite vraiment tout le bonheur avec Enzo.

J'explosai en sanglots. Kyle me prit dans ses bras, quel bien fou cela m'a fait. J'avais l'impression de l'avoir retrouvé, du moins un peu.

Moi : Tout le bonheur, j'aimerais tellement l'avoir mais il va mourir Kyle. Il lui faut des poumons... Je-je ne veux pas qu-qu'il meurt.

Kyle : ça va aller. Je suis sûre qu'il est fort et qu'il va s'en sortir, des poumons vont arriver. Il faut que tu y crois .

Moi : Le problème, c'est qu'il ne veut pas que j'y crois, il ne veux pas que je soit déçue.. Si tu savais comme j'ai peur, je sens que s'il part lui aussi, je vais être toute seule, tu comprends ? Personne ne m'aime comme lui, et je n'aime personne comme lui. J'ai jamais ressenti ça, Kyle. C'est juste un truc malade (le mot est peut être justement un peu trop approprié). Mon dieu qu'est-ce que je vais faire s'il ne survie pas...

Kyle : Je serais toujours là ! Je te le promets. Je suis désolé de t'avoir abandonné, pendant que tu vivais ça toute seule. Pardonne-moi, je suis le pire des meilleurs amis..

Moi : Tu m'as manqué.

Kyle : Toi aussi, Anna.  

A l'amour à la mort.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant