Chapitre XIV : Une curieuse coïncidence

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Une fois en haut, je retire au-dessus du lavabo et avec soin tous les éclats de verre dans la paume d'Alexis. Il n'a pas spécialement mal, il a maintenant la résistance d'un loup-garou, supérieure à celle d'un bête humain. Tout comme sa force, d'ailleurs, je dis ça, je ne dis rien...Ce verre innocent en aura fait les frais. Après avoir hurlé quelque chose à Lou depuis l'étage du haut, je suis ses indications à la lettre afin de trouver le tissu dont je peux me servir pour faire un bandage à mon cher Alexis qui a désormais une force surhumaine. Ce dernier me regarde alors des yeux un peu tristes et me sourit quand il me voit enrouler sa main à moitié blessée dans une bandelette de tissu.
Je termine à peine que je sens soudainement son autre bras autour de mon cou et ses lèvres sur les miennes. Juste comme ça, quelques secondes à peine.
-Pardonne mes pulsions, me souffle-t-il, un peu gêné.
-Dis-leur qu'elles m'ont surprise ! dis-je en riant avec amusement.

Alexis prend un air un peu plus sérieux, perdant son mignon petit sourire.
-Que penses-tu de ce...Stéphane ?
Il a presque prononcé son nom avec dégoût, et qu'il n'a même pas ne serait-ce qu'essayé de cacher. Je souris un peu tristement.
-À vrai dire, je ne sais justement pas quoi penser...Vraiment pas...Je suis un peu confuse.
Alexis me regarde avec un air presque excédé mais pas à cause de moi.
-Partout ! Je ne verrai jamais le bout de cette vie de loup-garou !
-À mon avis, cette partie à présent intégrante de ta vie va te poursuivre jusqu'à ta mort.
Mon loup à moi me sourit. Il me dit alors soudainement, éveillant alors ma surprise :
-Caresse-moi !
Ses yeux deviennent jaunes et ses canines poussent légèrement. Je souris en pensant à ce que Nadejda aurait fait de cette phrase et je pose alors la paume de ma main dans, ou sur, ses cheveux rigides et dressés à la fidélité parfaite.
Je commence à bouger ma main sur sa chevelure coupée courte. Il se laisse porter dans mon geste affectueux. Un son sourd sort alors de sa gorge. Si Alexis était un chat, j'aurais dit qu'il ronronnait mais comme c'est à moitié un loup, c'est un doux grognement qui produit un son régulier et très agréable à écouter. J'en suis touchée, presque émue de l'entendre ainsi, et étonnée qu'il soit autant affecté par moi.

Quand on redescend, un peu gênés, Lou s'enquit alors avec amitié en fixant le bandage blanc enroulé autour de sa main :
-Ça va, Alexis ? Tu n'as pas trop mal ?
-Oui, oui, ça va, dit mon petit ami en souriant. Je n'ai presque pas mal, tout va bien !
-Amaryllis, ça a été ? Il a été sage, ton chéri ? poursuit alors Lou avec un air amusé, sentant alors qu'elle pouvait un peu blaguer vu qu'Alexis n'avait pas l'air de souffrir le martyr.
Même si moi, je savais qu'il ne souffrait quasiment pas.
-Mais enfin, n'utilise pas ce terme ! fait alors Heiling, qui n'aime pas les mots romantiques modernes mais anciens. Dis plutôt son dulciné !
S'enchaîne alors une bataille décisive pour savoir de quel surnom affubler Alexis, chose qui me fait rire !
-Son copain ? propose Samuelle.
-Son petit ami ! dit Tina avec un air de défi en fixant la dernière personne qui a parlé.
-Son compagnon ! rit James en regardant alors Stéphane, qui a l'air un peu sceptique, puis la table devant lui.
-Son jouet ? suppose alors Nadejda avec un gros air de sous-entendu son visage d'ange avant de se faire huer par Samuelle.
-Son Alexis ! s'impose alors Tina comme marquant alors la fin de cette mêlée, cette bataille générale.

Dans ces cris amusés et pleins d'allégresse, je sens alors un regard peser sur moi. Stéphane me fixe de ses yeux bleus, aussi profonds que perçants. Cette impression d'être percée à jour est presque la même que quand Alexis me scrute de ses yeux verts ou jaunes.
Soudain, il détourne le regard. Je me demande pourquoi un tel geste brusque de la tête quand j'aperçois alors Alexis, derrière moi, fixer Stéphane à son tour, suspicieux, méfiant et désireux de me garder jalousement pour lui. Je lui souris alors tendrement, comme si j'essayais de le rassurer.

Nous finissons la soirée avec une excellente ambiance. Stéphane paraît un peu perdu vu qu'il ne connaissait notre groupe que par l'intermédiaire et les dires de Lou mais il rit beaucoup avec nous.
Vers la fin de la soirée, Alexis et moi nous isolons un tout petit peu dans un coin de la pièce. Certains d'entre nous ont commencé à boire un peu et comme nous deux n'aimons pas vraiment le goût de ce genre de boissons, nous préférons ne pas être en plein dedans.
C'est alors que Stéphane s'approche de nous, un verre plein à la main.
-Ça va ? Vous ne vous embêtez pas trop ? Je ne vous dérange pas ?

Alexis foudroyerait presque le petit ami de notre amie du regard.
-Nous ne buvons pas, ça devrait t'expliquer la raison pour laquelle nous ne sommes pas juste là à nous rendre ivres.
J'aime beaucoup le ton sarcastique qu'Alexis prend à ce moment-là. En même temps, cela montre clairement son dédain et son aversion pour Stéphane qu'il n'aime vraiment pas, même s'il est le petit ami d'une de nos amies. Je me retiens de rire avec une excellente maîtrise de moi-même quand je perds alors totalement et soudainement le sourire en même temps qu'Alexis lorsque Stéphane nous dit alors, avec un air devenu d'un seul coup agressif :
-Je n'ai effectivement pas à vous dicter votre conduite, surtout sachant qui vous êtes.

Ses paroles nous laissent perlplexes et de plus en plus méfiants à son égard. Je sens tous les muscles d'Alexis se contracter à mes côtés. Il foudroie alors Stéphane du regard qui retourne boire avec les autres, un petit sourire en coin qui ne fait que courir encore plus sur mon haricot et surtout sur le système d'Alexis.
Quand Stéphane ne nous a plus dans son champ de vision, je vois alors Alexis serrer ses poings avec rage. Il s'enfonce ses ongles courts dans la peau de ses paumes. Je pose mon regard sur lui, compatissante, et je lui tend alors ma main, comme si je voulais obtenir de lui une poignée de main.
Alexis la fixe alors avec un air interloqué, puis sorti de son esprit en colère, comprend. Mes fameuses mains en guimauve...Il la prend et la serre fort, très fort pour évacuer une fraction de cette rage proche d'un courroux.
Je constate que sans mettre aucune limite à sa force et ne se contrôlant pas, il serre ma main avec bien plus d'intensité que dans la vie quotidienne. Habituellement, il a peur de me faire mal. C'est normal, un petit ami a peur de heurter ou blesser sa petite amie...Malgré le fait qu'il sache très bien pour mes mains presque insensibles mais c'est très mignon !
Quand il cesse de mettre de la force dans sa main, il reprend un peu ses esprit et sa vision redevient un peu plus claire. Il me demande avec du souci dans la voix :
-Ça va ? Tu n'as pas eu mal ?
Je souris et le rassure :
-Tu as serré fort, bien plus que d'habitude et bien plus que quand tu n'avais pas encore développé ta force de loup, mais je n'ai absolument pas eu mal.
-Tu me le promets ?
Je ris gentiment. Cette inquiétude qu'il a vis-à-vis de moi est tellement craquante, tellement attachante...
-Oui, je te promets que je n'ai pas eu mal !

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Dites-moi dans les commentaires qui est le personnage qui vous énerve le plus dans mon histoire ! ;) Et lequel vous préférez et lequel vous intrigue le plus, si vous voulez ! 😄

Merci d'avoir lu et j'espère que vous avez aimé !

Mon lycanthrope favoriWhere stories live. Discover now