CHAPITRE 1

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- WILSON ! On se réveille ! C'est l'heure de tes médoc !

Je pousse un grognement et je plonge ma tête dans mon coussin. Tous les matins c'est le même cirque. Et oui, même à l'institut Bringston nous sommes obligé de nous lever à 7h30 pour que l'on nous administres nos médicaments. Même après quatre ans passés ici, je ne me suis toujours pas habitué à cette stupide règle. En même temps, quand on partage la chambre de M. Jefferson et de ses amis imaginaires, on ne dort pas beaucoup puisqu'ils font la java toute la nuit. Et inutile de compter sur le personnel de nuit pour cesser le bruit : les infirmières de nuit sont de vieilles peaux et elles sont trop occupées à jouer au bridge ... Par conséquent, le matin, je n'assume pas toujours le " réveil ". Le réveil, c'est Martin, le seul infirmier de tout l'asile. Il y a évidement des hommes médecins. Mais pas des infirmiers. Martin est le seul. Et il assume moyen ! Ce que je peux comprendre. Martin ne me porte pas dans son cœur. Comme la plupart du personnel présent à Bringston, il ne comprend pas ce que je fou là et pour lui, ma place est derrière les barreaux. Honnêtement, je me préoccupe peu de ce que peut penser Martin. Pour moi, il est simplement le gros con qui me réveille le matin pour me donner des médicaments qui ne servent à rien.

Je fini par lever la tête et je m'assoie tranquillement sur mon lit. Martin me lance un regard noir auquel je répond par le sourire le plus faux que je puisse faire ! Il me fait mon injection et me donne les trois petits cachets et un gobelet d'eau. Après cela, il sort rapidement de la chambre en claquant la porte. Je pousse un long soupir et je tourne la tête vers M. Jefferson.

- Bonjour M. Jefferson, vous allez bien ?, je demande en souriant.

M. Jefferson est un vieillard de 79 ans. Il est très sympa quand il ne parle pas avec ses amis imaginaires. Des fois je joue aux cartes et aux échecs avec lui. Il n'a aucune famille, tout comme moi alors on va dire que chacun fait parti de la famille de l'autre.

- Je vais très bien mon petit, et toi ?

- Ça va merci, je répond en souriant.

Il me sourit aussi avant de tourner la tête vers un espace vide. Il commence à taper la discute avec Jeremy, son " meilleur ami ". Et je saisi à ce moment que je dois le laisser seul. Je me lève de mon lit et je sors lentement de la chambre pour me rendre dans ce que le personnel de Bringston appelle " la salle de jeu ". Ils se foutent vraiment de nos gueules quand ils disent cela. Moi j'appelle ça " la salle jamais lavée qui pue le vomis ". Je prends place à une table vide et je saisi un livre dans la petite bibliothèque. J'ai lu tous les livres de cette bibliothèque, au moins quinze fois. Mais je les relis, encore et encore, comme si j'avais oublié l'histoire. Cette fois-ci, je vais relire Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë. Grand classique. Je l'ai lu dix-huit fois.

J'ouvre le livre et je commence tranquillement ma lecture, en faisant abstraction du bruit qui m'entoure. Quand je lis un livre, peu importe lequel, je suis totalement ailleurs. Lire c'est une passion pour moi. Et je n'ai pas beaucoup de passions dans la vie. J'ai trois grandes vraies passions : la lecture, le dessin, et la boxe. Les deux premières passions que j'ai sont réalisables peu importe l'endroit où je me trouve. Mais la boxe ... C'est une autre histoire. Je fais de la boxe depuis mes neuf ans. C'est mon père qui a insisté pour m'inscrire. Et il a bien fait. Depuis que je suis à Bringston, j'essaye de pratiquer de temps en temps, en balançant mes poings dans le vide comme si je boxais vraiment quelque chose. Mais je n'ai pas enfilé de gants de boxe depuis quatre ans. Et ça me manque terriblement ...

La porte de la salle s'ouvre brusquement, me faisant sortir de ma transe. Je lève les yeux au ciel quand j'aperçois que la visite du jour est pour moi ... Je ferme mon livre d'un coup en affichant ce fameux faux sourire que j'ai appris à maîtriser au fil des années.

Not GuiltyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant