Chapitre 6

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Un simple concours de circonstances, une curiosité abondante ainsi qu'un mystérieux personnage .....résultat: deux adolescents inconnus l'un-l'autre ,  marchant vers quelque chose dont ils n'ont pas la moindre idée . Super...

Nous avançons permis les branches d'arbres , les feuilles mortes et le froid avant de tomber sur quelque chose qui sort du décor : une poignée de fer , dans le sol, sûrement celle d'une trappe ou quelque chose dans le genre . Nous aurions très bien pu ne pas la voir , mais c'est comme si au fond de nous, nous en connaissions l'emplacement, comme si notre regard était attiré et guidé par cette aura qui nous entoure .

Nous balayons de nos mains la terre et les amas de feuilles qui recouvrent la trappe de bois et Isaac tire dessus avant qu'elle ne cède sous sa force et ne s'ouvre en grand .

Je prend une pose momentanée afin de me répéter mentalement que je suis sur le point de rentrer sous une trappe sombre et secrète en compagnie d'un parfait inconnu ...
Dit comme ça , ça fout les jetons . 
J'hausse mentalement les épaules en me disant qu'au moins ma curiosité ne sera plus tiraillée .

Nous sortons tous deux instinctivement nos portables et allumons la lampe torche . Nous constatons alors qu'un escalier peu fiable mène en diagonale à une pièce non visible de notre emplacement .
Isaac se tourne vers moi , me regarde , puis se décide à descendre le premier . Je ferme la marche . Arrivée en bas , Isaac s'arrête d'un coup - j'ai failli lui foncer dedans , soit dit en passant - puis lache un petit « oh » surpris .

Il bloque l'entrée et je ne vois rien de ma petite taille . Je le contourne et je peux enfin repérer l'environnement qui nous entoure . Le premier mot qui me vient à l'esprit à ce moment est : antiquité .
En effet, la poussière englobe presque la totalité de la pièce . Des toiles d'araignées recouvrent les coins de murs et la pièce est constituée d'un vieux bureau en acajou , et quelques étagères de bois remplies de livres sont postées contre les murs . Un vieux fauteuil de cuir délavé se trouve derrière le bureau et un grand tapis persan devenu gris avec le temps est disposé devant . J'aperçois dans le fond de la pièce un long canapé mousseux ainsi qu'une jolie cage dorée - sûrement celle d'un oiseau - sur le dessus d'un petit meuble d'appoint .

Je m'avance prudemment et me dirige vers le bureau ensevelit de poussière et croulant sous les vieux parchemins .
J'attrape le premier à portée de main , souffle sur la poussière et essaye de la lire , mais l'encre s'est effacée dans quelques endroits et la langue m'est totalement inconnue . Ça a l'air d'être de l'ancien grec . Je jette un coup d'œil à mon compagnon de fortune , il observe les livres de la « bibliothèque ».
Je feuillette tout les documents en essayant d'en apercevoir au moins une qui ait l'air lisible -que ce soit visuellement ou linguistiquement parlant - ,puis je commence à ouvrir les tiroirs .

Le premier ne contient que des plumes et des flacons d'encre en verre , rien de bien intéressant . Le second est peuplé de vieux dossiers et parchemins identiques à ceux disposés sur le dessus du bureau . Je le referme , blasée.
Je m'apprête à ouvrir le troisième lorsque je remarque que celui-ci a la clé dans la serrure . Pas très futé de laisser une clé dans la serrure d'un tiroir sécurisé.
Je l'ouvre et découvre plusieurs carnets grisonnants , entreposés les uns sur les autres . Je m'empresse d'en attraper un et constate malheureusement qu'ils ne sont pas écrits en français ni quelconque autre langue latino-dérivée . Avec un soupir lasse, je m'apprête à relâcher le carnet lorsque un détail attire mon attention : la préface du carnet suivant contient des lettres lisibles! Partiellement effacées ,certes, mais lisibles tout de même . Je peut lire quelque chose comme « Geller Grin...........» . La suite est absolument illisible .

Je fourre les carnets dans mon sac sous le regard inquisiteur d'Isaac et m'apprête à refermer le tiroir lorsqu'un détail me chiffonne : le fond des autres tiroirs est de la même couleur que le bureau alors que le dernier est complètement noir . C'est avec un petit sourire que je remercie mentalement mes feuilletons policiers : c'est un tiroir à double fond ( on est jamais trop prudent) .
Je sors mon ciseau de ma trousse , utilise la pointe dans le petit écart prévu et pousse vers le haut .

Une arme y est entreposée . Plutôt un pistolet . Je le prend et constate qu'il pèse vraiment lourd . Il est assez rayé et j'entre-aperçoit la marque «Vis 35 » sur le dessus . Je le pose précautionneusement sur le bureau. J'attrape la carte et constate de son état déplorable . Je peux néanmoins reconnaître les pays et certains d'entre eux possèdent des points en leur centre . Je la met aussi dans mon sac .
Il reste un dernier objet dans le tiroir, je le prend et l'observe . C'est un collier , assez doré , avec un sorte de mini sablier en pendentif entouré par deux cercles . Je ne peux m'empêcher de le trouver vraiment beau . Je repose le pistolet , referme les tiroir , jette le collier dans mon sac et me tourne vers Isaac. Il entrepose 2-3 livres dans son cartable .
-«ils sont en quelle langue les bouquins? » demandais-je .
- «dans une langue bizarre ... »me répond t-il . Après un court silence il rajoute «j'en ai trouvé deux en anglais ».
-«ok»

Nous sortons, en vérifiant n'avoir rien oublié, recouvrons la trappe de feuilles afin de la dissimuler et repartons .

Le trajet jusque le chemin du retour se fait silencieux . C'est assez gênant . Il se tourne vers moi et brise ce silence .
-« il vient de se passer quoi au juste ? D'où ça sort ce truc? Pourquoi d'un coup on a plongé dans cette forêt ? Ça avait l'air totalement captivant ! J'comprend rien à ce qui vient de se passer , sérieusement . C'est flippant ».
Je me pose exactement les même questions . Je suis toute aussi abasourdie.
-« je sais vraiment pas , j'suis perdue , y'a quelques heures on était en cours puis on se retrouve dans un bureau souterrain secret avec des écrits bizarres»
Il lache un petit rire nerveux .
-« Si t'aurai pas essayé de me suivre rien ne serait arrivé » dit-il
-« je t'ai déjà dit que je n'te suivais pas! » je répond précipitamment
-« Mouais... » répond-il , pas très convaincu.
Nous arrivons à la pente et continuons jusqu'à arriver sur la terre ferme .
-«on reparlera de tout ça demain» dis-je
- « ok»
Nous nous séparons et je rentre chez moi . Un coup d'œil vers ma montre me fait savoir que je suis pile à l'heure d'arrivée habituelle.
Je vais dans ma chambre , pose mes affaires et m'avachis sur mon lit . Quelle journée...

C'est une blague ?Where stories live. Discover now