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"- Un ton plus haut." dit sèchement le professeur.

Elle s'y plia.

Combien de temps déjà ? Ah oui, 3 mois.

" - Donc ici c'est une des pièces maîtresse de cette exposition, et...." un jeune homme l'interpella à l'autre bout de la pièce. "Bon, je... Je dois vous laisser."  la vielle femme se précipita.

Il retrouva donc seul, enfin pas vraiment. Seul, au milieu d'une foule en furie, les appareils photos crépitant autour d'un immense tableau.

A côté de lui, un jeune couple, complètement écrasé l'un contre, débattait.

"- Honnêtement, il ne m'avait pas habitué à ça ! Il ne s'est pas donné là, c'est pas possible ! Ya rien du tout dans son foutu tableau" se plaignait la jeune femme, au cheveux courts et blonds.

"- Pour un tableau aussi grand, tu exagères, tout de même, et puis ça a sûrement une profonde signification. "
"- N'importe quoi, ça c'est le discours de tout ces artistes abstraits, soit disant. Il me feront pas avalée ça !"

Les agents de sécurité criaient de ne pas s'approcher et de se calmer, et puis la foule reprenait de plus belle. C'était impressionnant. C'était bien la première fois qu'il voyait une galerie comme ça.

Le tableau.

Il était peint entièrement en bleu. Un bleu nuit. Au premier plan, un long filet de peinture blanche. Au fond, il arrivait à peine à distinguer des sortes d'ombres qui apparaissaient comme des reflets noirs.

Et c'était tout. Le jeune journaliste haussa les épaules et retourna, en sens inverse, en se débattant presque pour sortir.

Elle s'allongea lourdement sur son canapé, toujours habillée.

Une bière dans une main, son chat dans l'autre, elle buvait goulument le liquide amer, son chat ronronnant sous sa douce main.

EXHIBITIONWhere stories live. Discover now