2- VI

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Bonjour tout le monde ! Je reviens avec un long chapitre de cette histoire...vous me direz si vous êtes contents de mes choix.
Bonne lecture !

Il y avait quelque chose que Lyrna n'avait pas prévu dans son calcul.
Le froid.
Ce jour-là était particulièrement glacial, étant donné qu'on était en plein hiver. Il faisait sûrement moins de zéro degrès, et s'il se mettait à pleuvoir, la neige couvrirai le sol, la forêt et les bâtiments.
En se dirigeant vers l'ouest, Lyrna avait de plus en plus froid. Elle pesta intérieurement: déjà que ses forces vitales étaient limitées, si le climat s'y mettait, elle n'était pas sortie de l'auberge.
Elle repensa à Aurélie et Lacey, espérant qu'elles trouveraient Paolo rapidement. Lyrna ne pourra sans doute jamais s'en assurer, alors elle laissa le hasard décider de leur sort. Car il fallait se l'avouer, Aurélie n'avait rien d'une flèche, et la gamine était aveugle. Elles n'avaient pas beaucoup de chances de s'en sortir.
Un autre qui n'avait pas tellement de chances d'en réchapper, c'était Caleb. S'il ne se libérait pas, il allait être tué comme les traîtres le sont.
Il faut que j'arrête de penser à tout ça...il faudrait déjà que je survivre pour éprouver des remords.
Ça non plus, ce n'était pas gagné. Mais Lyrna n'était pas du genre à abandonner: elle se battra jusqu'au bout pour atteindre son but.
Ainsi, tant bien que mal, elle arriva devant le bâtiment ouest. Logiquement, Jude était à l'intérieur, sous la surveillance de quelques gardes.
Lyrna fixa son arme. Devrait-elle les tuer ? Cette pensée ne remua pas sa conscience plus que ça, elle avait déjà tué elle le ferait de nouveau s'il le fallait: mais ça n'avait rien de très agréable.
Elle dégaina son revolver. Elle préférait de loin manipuler les armes blanches, car celles-ci nécessitaient de la maîtrise: face à un adversaire non expérimenté, elle vaincrait à coup sûr. Mais une balle...n'importe qui pourrait lui tirer dessus. Une balle peut se perdre et tuer ou blesser quelqu'un d'autre, aussi.
Un poignard, ça ne se trompe pas de cible. À moins que son manieur soit vraiment stupide.
Lyrna secoua la tête. Pour une mission de ce type, mieux valait posséder un revolver et un poignard. C'était la moindre des choses.
Pourtant, ces deux outils devinrent inutiles dès le moment où elle dût entrer dans le bâtiment.
Elle n'avait pas le code.
Caleb lui avait expliqué que les codes changeaient, mais avait-il précisé qu'ils étaient différents pour chaque porte ? Elle ne s'en souvenait plus, mais dans tous les cas, elle ne pouvait ouvrir la porte.

- Pu**** de mer** ! Fais chi** ! Jura-t-elle en donnant un violent coup dans la porte.

Cette dernière ne s'ébranla même pas, construite dans le plus résistant des aciers.
Lyrna s'assit à même le sol, grelottante.
C'est fichu...je vais mourir ici, seule, dans le froid. Aurélie et Lacey vont sûrement mourir elles aussi.
Elle sentait qu'elle allait pleurer de rage devant sa propre impuissance. Même face à son père, elle n'avait pas versé une larme. Et maintenant...
Le désespoir l'étouffait tellement de l'intérieur, elle était tellement fatiguée, qu'elle se roula en boule sur le sol.
Il se mît à neiger, Lyrna avait si froid qu'elle en était presque anesthésiée. Ses pensées tournaient au ralentit.
Alors, quand elle vit des chaussures dans son champ de vision, elle ne s'en rendit même pas compte.

- Eh, tu m'entends ? Tonna une voix lointaine qui lui semblait totalement inconnue.

Des mains la redressèrent tant bien que mal, et la voix résonna de nouveau.

- Tu es frigorifiée...bois ça.

L'homme ( car s'en était bien un ) lui porta une gourde à la bouche, et Lyrna sentit un liquide lui brûler la gorge.
C'est de l'alcool, pensa-t-elle vaguement.

- Je vais te conduire à mon campement, sinon tu mourras d'hypothermie.

Elle se sentit soulevée du sol par deux bras puissants, puis légèrement ballotée. L'homme marchait d'un pas rapide mais régulier, si bien que la jeune femme eut envie de s'endormir. À chaque fois, il la secouait un peu pour la réveiller.

La guerre des Trois Continents Où les histoires vivent. Découvrez maintenant