Chapitre 3

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D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Oikawa avait toujours eu tout pour plaire. Il était à la fois beau, intelligent, riche et avait une aisance incroyable pour le sport, en particulier dès qu'il s'agissait de volley. C'était d'ailleurs toutes ces caractéristiques combinées qui lui avaient valu le surnom de « Grand Roi » à son entrée à Shiratorizawa. Aussi, il n'était pas rare qu'on le stoppe dans la rue pour lui proposer de poser dans divers magazines, ce qui n'avait fait qu'accroître sa popularité déjà existante.

Il ne comptait plus le nombre de filles qui se jetaient à ses pieds dans l'espoir d'être vues à son bras, le nombre de garçons qui l'admiraient par sa splendeur et son jeu en tant que passeur, tout en le jalousant, mais surtout, il avait depuis bien longtemps cessé le compte des personnes qui le craignaient. Car oui, il fallait le dire, Oikawa était craint. Au départ, l'adolescent s'était étonné de cet état de fait, n'ayant rien fait pour, mais il avait fini par s'y faire, s'en amusant même. Il n'hésitait pas à profiter des individus qui lui vouaient une admiration sans bornes, les traitant comme ses esclaves. Et tout cela n'était pas vu d'un bon œil par son meilleur ami, loin de là.

Iwaizumi lui reprochait sans cesse que son comportement était digne d'un gamin pourri gâté et qu'il devrait en avoir honte. Que ce qu'il faisait n'était pas moral. Mais Oikawa ne prêtait pas attention à ses paroles et continuait son petit jeu sous le regard désespéré de son ami d'enfance. Ça te portera préjudice un jour, tu verras, lui avait-il dit dans un énième soupir avant de partir sans plus de cérémonies.

Comme toujours, Oikawa aurait dû écouter Iwaizumi. Après tout, il était un peu comme sa conscience. Et cela, le passeur ne le comprit qu'à sa première année de lycée. Shiratorizawa avait la particularité d'accueillir tous les élèves, de la maternelle à l'université. Ce faisant, il n'était pas rare de voir les collégiens fréquenter les lycéens et c'était aussi le cas dans les clubs. Ainsi, Oikawa fit la connaissance de Kageyama Tobio.

En soi, le jeune adolescent d'à peine treize ans à l'époque, n'avait rien qui aurait pu attirer son attention. Son physique était moyen, bien que ses yeux étaient véritablement envoûtants, il n'était pas issu d'une famille particulièrement aisée et ses notes étaient catastrophiques. Cependant, c'était un génie du volley. Un passeur hors pair comme on en voyait peu. Et quand il l'avait vu jouer pour la première fois, Oikawa avait alors éprouvé un sentiment encore inconnu pour lui : de la jalousie. Il n'avait pas l'habitude d'être celui qui jalousait, ayant été envié toute son enfance. Mais à présent, il voyait en Kageyama une personne capable de le surpasser en tant que passeur, quelqu'un capable de lui voler sa place au sein de l'équipe. Cela ne lui avait pas plu.

Enfermé dans une jalousie maladive, le châtain avait fait en sorte que Kageyama devienne le souffre-douleur de Shiratorizawa, et cela en toute discrétion. De cette façon, le noiraud ne saurait jamais qu'il était la cause des brimades qu'il recevait. Il ne passait pas une seule journée sans que le collégien ne revienne le soir chez lui, couvert de bleus et de honte. Et Oikawa s'en délectait. Il était si bon de voir son petit Tobio-chan dans cet état, si faible, dans l'incapacité d'être une menace pour lui. Il ne restait plus qu'à le faire quitter l'équipe de volley et Oikawa pourrait totalement se détendre et ne plus vivre dans la peur de se faire voler la vedette.

Mais tout ne s'était pas passé comme prévu. Deux personnes s'étaient rajoutées à son plan machiavélique, plaçant un obstacle dans celui-ci. La première de ces personnes était Hinata Shoyo, un petit garnement, qui, il ne pouvait le nier, l'avait impressionné par son agilité au volley. Kageyama et lui s'étaient liés d'amitié grâce à leur passion commune, le volley, et étaient devenus indissociables l'un de l'autre. Si bien que plus personne ne parvenait à approcher le noiraud dans le but de l'humilier, le petit roux étant toujours là pour le protéger.

Seconde ChanceWhere stories live. Discover now