Seconde Chance

Le commencement

Le lycée était comme une jungle, pour Kuroo. Vous y pouviez y trouver trois catégories d'animaux : au sommet de l'échelle, on retrouvait les prédateurs, les rois de la jungle, ceux qui terrorisaient les plus faibles. Personne ne pouvait s'opposer à eux, ils étaient les seuls à pouvoir dicter les règles. 

La plupart du temps, c'étaient les gros gabarits, les sportifs, ceux contre qui vous vous faisiez tout petit pour ne pas devenir leur victime, qui régnaient au sommet. Mais dans ce lycée, ce n'était pas le cas. Certes, les sportifs avaient une grande place dans le haut de l'échelle sociale, mais les vrais rois n'était pas connus pour leur force, loin de là.

Le Grand Roi, comme s'aimaient à l'appeler ses camarades, Oikawa Tooru, était un garçon fin et élancé, reconnu pour sa beauté sans pareille. Il était loin d'avoir une carrure d'athlète et n'importe quel sportif bien bâti pourrait le mettre K.O dans un combat à mains nues. Cependant, il était sans aucun doute l'adolescent le plus intelligent et le plus vicieux de tout Shiratorizawa. Mieux valait ne pas être dans son collimateur, qui sait ce qui pourrait vous arriver si c'était le cas... 

Kuroo avait à de nombreuses reprises assisté à ce que pouvait subir certaines de ses victimes et ce n'était pas beau à voir, croyez-le. Ses humiliations étaient toutes plus horribles les unes que les autres... De plus, il était toujours accompagné de Iwaizumi Hajime, son ami d'enfance et meilleur ami et de Ushijima Wakatoshi, un gars qui se croyait supérieur à tout le monde et qui vouait une admiration sans failles au Grand Roi.

Ces trois-là composait un trio aussi redoutable qu'inséparable.

Venait ensuite la seconde catégorie, la sienne. S'il devait continuer sa comparaison, Kuroo se serait considéré comme faisant parti des animaux normaux, ceux qui ne sont ni forts, ni faibles. En général, les élèves dans son genre se faisaient discrets, ce qui leur évitait d'être pris pour cibles par les prédateurs et de profiter du lycée calmement, sans risque de persécutions. 

Bon bien sûr, il arrivait parfois que certains d'entre eux n'acceptent pas cette politique de forts/faibles et se rebellent un peu, mais lorsque ça arrivait, ils étaient sûrs de retrouver le lendemain ces mêmes personnes reléguées au dernier rang de l'échelle sociale. Dans son cas, Kuroo savait faire part d'une discrétion impeccable. Il vivait sa petite vie pépère, sans intervenir dans les conflits qui concernaient les autres élèves et on le laissait tranquille.

Enfin, ce n'était pas la seule raison quant au fait qu'on le laisse en paix. S'il avait réellement souhaité suivre toute cette histoire de hiérarchie, il ferait parti sans aucun doute de la première catégorie, ainsi que tous ses autres amis. Dans son cas, il combinait à la fois puissance et intelligence. Étant sûrement l'un des meilleurs joueurs de volley du lycée, il avait acquis une musculature plutôt avantageuse qui lui permettait de gagner les combats au corps à corps sans trop difficultés. C'était aussi le cas de Bokuto Kotaro, son meilleur ami. Seulement, ce dernier avait quand même pour défaut d'être trop énergique et n'était pas connu pour être une lumière, ce qui agaçait pas mal de monde.

Pour ce qui était de son intelligence, il savait très bien l'utiliser, en particulier à des fins manipulatrices. Il était doué pour faire des gens ce que qu'il voulait, ce qui faisait que certaines personnes le craignaient. Ses deux autres compagnons jouaient dans cette même catégorie, bien que d'une manière différente. Kozume Kenma, son ami d'enfance et accessoirement son petit protégé, savait lire en ses camarades mieux que quiconque grâce à ses talents d'observateurs. Il pouvait donc déceler facilement les points faibles de ses adversaires. 

Quant à Keiji Akaashi, ce garçon était tellement discret que personne ne le remarquait, ni ne faisait attention à lui, à l'exception de Bokuto qui ne cessait de le harceler pour qu'il devienne son passeur. Mais cette discrétion lui permettait d'écouter des conversations que l'on tentait à cacher des oreilles indiscrètes et de connaître les moindres secrets des élèves du lycée. C'est pourquoi personne ne s'en prenait à Akaashi, au risque que des choses compromettantes ne soient divulguées.