Dans un autre monde

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Le ciel était gris. L'hiver finissait juste de se terminer. Là est assise une petit fille d'environ 10 ans. Devant cette grande tombe. Ça fait depuis bien longtemps qu'il n'y avait plus de fleurs qui l'ornait. Elle avait temps de fois espérée pourvoir en acheter mais elle n'avait pas d'argent. Il y avait une forêt pas très loin, elle le savait mais elle n'avait jamais eu le courage d'y aller. Elle sentait qu'il fallait qu'elle y aille, sa famille d'accueil allait pas tarder à la cherche une fois encore. Ils savaient qu'elle serait là. Elle vient ici toutes les semaines depuis trois mois. Depuis qu'elle n'était plus là. Elle se leva, quitta le cimetière et rejoint la forêt de l'autre côté de la route.
Elle parcours les branches, les buissons et les orties à la recherche de fleurs. Elle y resta un moment. Elle cueillait par-ci, par-là...
Elle entendait cependant des craquements. Difficile de reconnaître si c'était un animal ou une personne. Elle commençait à avoir peur maintenant. Elle courra dans une direction au hasard pour s'éloigner du bruit. Sans regarder devant elle, elle fonça sur un homme qui était planter avec une arbalète dans les mains.

- Fais attention! Cria-t-il. T'fais fuir tous les animaux bordel!

Elle le regarda, la bouche tremblante, sans aucuns mots qui arrivaient à en sortir.
L'homme la regarda, se rendant compte qu'il était face à une petite fille. Il semblait soudainement regretter la dureté de ses mots.

- Heu... T'es seule? Ils sont où tes parents?

La gamine sentit l'homme un peu moins rude, elle balbutia quelque mot:

- Je... je... je voulais cueillir des... des fleurs pour ma... ma mère

- La prochaine fois demande lui d'venir avec toi, répondit-il. C'est pas prudent pour une gamine d'être seule ici.

La gamine ramassa son bouquet et commença à pleurer quand elle vit que la collision avec l'homme l'avait détruit.
L'homme semblait très gêné face à elle. Il ne savait pas comment se comporter avec des enfants. La gamine voulait seulement cueillir des fleurs pour sa mère. Elle ne méritait sûrement pas d'être triste.  

- Pas besoin d'pleurer, lui dit-il. Attends moi deux s'condes je r'viens.
Il lui tourne le dos et s'en alla. Elle n'attendit pas très longtemps avant de réentendre les craquements de bois se rapprocher d'elle. Elle revit le visage de cet homme venir à elle.

- Tiens!

Il lui tendit une jolie fleur aux pétales blanches que la petite prit dans ses mains, n'ayant jamais vu une fleure aussi belle de sa vie. 

- Elle est magnifique, dit la petite fille.

L'homme ignorait complètement comment il devait se comporter avec un enfant, et encore moins avec une fillette. Il savait en revanche que la forêt n'était pas sa place, et qu'elle serait en danger s'il la laissait seule ici. 

- J'te raccompagne, dit-il, je r'tournerai chasser plus tard.

Il pris son arbalète, et la mis sur son dos. Il avança a côté de la fillette qui semblait maintenant bien plus à l'aise en compagnie de cet inconnu.

- Pourquoi tu chasses? Demande-t-elle Ça tue les animaux!

- Et toi ? répondit-il, quand t'mange tes pâtes bolognaises t'crois pas qu'ça tue des animaux? Au moins la viande que j'mange elle est saine et pas bourrée d'plein d'merde.

La fillette rigola et prit la main de l'homme. Elle se sentait rarement aussi bien avec quelqu'un, elle pensait même que ça n'était jamais arrivé avec un garçon. Il n'y avait qu'avec sa mère qu'elle arrivait à se sentir bien auparavant. Mais avec lui, elle avait ce genre de pressentiment que seuls les enfants arrivent à avoir. Elle sentait qu'il ne lui ferait du mal sous aucun prétexte. L'homme ne repoussa pas la main de la fillette dans la sienne, bien que ce fut un contact nouveau pour lui. Bizarrement, il appréciait peut être ce contact.
Ils sortirent enfin de la forêt, puis la fillette lui lâcha la main. 

- J'dois t'emmener où? Demande-t-il à la fillette.

- Juste en face! Dit-elle en pointant le cimetière du doigt.

L'homme se raidit. Merde! Ce n'était pas ce qu'il croyait? Il garda cependant le silence et amena la fille au cimetière. Il l'accompagne à l'intérieur, parcourant les tombes, jusqu'à ce que la fillette s'arrête devant une en particulier. Celle de sa mère. L'homme la fixa et lu le nom inscrit sur la pierre tombale: "Carol Peletier".

- C'est ta mère? Demanda l'homme.

La fille acquiesça seulement d'un signe de tête. Fait chier ! Il se rendait compte qu'il avait été maladroit. Il lui avait même dit d'aller cueillir des fleurs avec sa mère la prochaine fois. Il avait encore perdu une occasion de fermer sa grande gueule... 

- C'est quoi qui la tué? Demanda-t-il encore.

- Mon père, répondit-elle.

Putain de merde. Il ne savait plus du tout quoi faire, il était totalement dépassé par les événements. La gamine ne pleurait cependant pas, elle restait forte, d'apparence du moins. 

- Mon père est enterré ici aussi, dit-il alors pour changer les idées de la gamine.

- Tu veux qu'on aille le voir après? Demanda-t-elle.

- Non, dit-il. Mon père était comme le tiens, un connard... 

Daryl réfléchit un moment. Pouvait-il vraiment dire des jurons devant une fillette ? Puis merde, elle avait l'air d'avoir vécu bien pire. 

- Mais j'ai la chance qu'il soit mort au moins, rajouta-t-il. 

Ils restèrent tous les deux calmes. La filles essayait depuis très longtemps de ne plus penser à cette nuit où son père avait tué sa mère devant ses yeux. Elle n'y était jamais arrivée, excepté à ce moment là. Une nouvelle sensation l'envahit. Était-ce ça, le deuil ? Elle posa la fleur sur la tombe de sa mère et resta un moment devant. Elle avait enfin accompli sa mission. 

- Ce sont des conneries, pas vrai ? Demanda la gamine. Quand les autres me disent qu'elle peut me voir et me guider...? 

L'homme regarda alors cette fille. Elle était bien moins naïve que ce que son entourage pouvait croire.

- Probablement, répondit-il. Quand ils partent, c'est pour de bon.

La fillette ne répondit pas, continuant seulement de regarder la tombe. L'homme vint vers elle, et lui reprit alors la main.

- Le plus important c'est que tu ne l'oublie pas, dit-il alors. Parce que c'que tu vis te forge.

La fille, lâcha doucement sa main, et s'approcha de la tombe. Elle regarda encore la fleure et serra un pétale entre ses doigts. 

- C'est une rose cherokee, dit-il. Je te raconterai son histoire un autre jour, peut-être.

L'homme en sortit une autre délicatement de sa poche:

- C'tait au cas où tu fasses tomber la première, dit-il avec un semblant se sourire.

Il posa la rose cherokee sur la tombe et laissa sa main un moment sur la pierre tombale. L'espace d'un instant, il s'était dit que dans un autre monde, son mari, cette enflure, serait mort. Il se disait que cette pauvre gamine vivrait avec sa mère et qu'elle ne serait pas obligée de passer des après-midi dans le froid, à sa recherche. Puis, il se disait que cette femme, Carol, aurait pu être une femme forte et qu'ils auraient même pu se connaître, qui sait. Mais cette pensée fut très brève. Il n'y a pas de monde dans lequel les injustices sont punis de toutes manières. Il y a juste ce monde de merde.

Dans Un Autre Monde ~ OneShotsWhere stories live. Discover now