Au poste d'observation | Partie 1

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La lune éclairait l'océan qui s'étendait à perte de vue. Zoro appuya son front contre la fenêtre du poste d'observation. Il n'apercevait aucune île à l'horizon, aucun bateau. L'épéiste profita du moment d'accalmie pour attraper une haltère et continuer son entraînement quotidien. Il n'est pas envisageable de se reposer alors que l'équipage vient d'entrer dans le Nouveau Monde. L'Île des Hommes-Poissons n'avait été qu'un avant-goût des épreuves qui attendaient l'équipage et Zoro souhaitait continuer l'entraînement.

Deux longues années d'entraînement avaient permis à l'épéiste d'améliorer sensiblement sa force et ses techniques d'épées. Il s'était surpassé dans l'unique objectif de battre Dracule Mihawk, son mentor. Ils avaient passé deux longues années à s'entraîner sans relâche. Zoro avait été épaulé par Perona, la Princesse Fantôme. Elle avait nourri les deux épéistes et soigné leurs blessures puis, au moment de rejoindre l'équipage sur l'Archipel Shabondy, la jeune femme avait raccompagné le jeune homme et n'avait pas hésité à mettre en déroute les soldats de la Marine pour permettre à Zoro et ses nakamas de quitter l'île afin de rejoindre les abysses. Zoro esquissa un sourire amusé.

Au moment des événements à Thriller Bark, la jeune Princesse Fantôme s'était révélée un adversaire plutôt redoutable grâce au Horo Horo no Mi et même les plus puissants pirates ne pouvaient rien face à ses Negatives Hollows (Usopp était le seul à résister à ses attaques mais il n'était pas si puissant, à l'époque).

Dès l'instant où Zoro avait été envoyé sur l'Île de Kuraigana, il avait retrouvé Perona qui avait également été éjectée par Bartholomew Kuma alors qu'elle tentait de fuir Thriller Bark. Dès lors, l'épéiste et la jeune femme avait noué une relation de confiance. Au moment de quitter l'île pour rejoindre Luffy et les autres, Zoro avait ressenti un pincement au cœur et même s'il ne laissait rien paraître, il aurait voulu revoir Perona - après avoir réalisé son rêve et celui de son capitaine.

- Zoro ?

Le jeune homme releva la tête. Ses pensées l'avaient entièrement englouti et il n'avait pas remarqué la présence de Robin, près de l'échelle qui menait au poste d'observation. Zoro dévisagea sa nakama. Elle était vêtue d'une chemise de nuit qui épousait parfaitement la forme voluptueuse de son corps.

- Pourquoi tu es levée ? demanda le jeune homme.

Il lâcha son haltère et attrapa une serviette propre pour s'essuyer le torse. Il se tourna vers Robin qui l'observait avec intérêt.

- Je n'arrivais pas à dormir. Je suis passée à la bibliothèque puis j'ai voulu passer un peu de temps avec toi... pour vérifier que tu ne dormais pas.

Robin alla s'asseoir sur le banc et se tourna vers Zoro. Il continuait à dévisager la jeune archéologue sans bouger.

- Nos aventures m'avaient énormément manqué pendant deux ans... même si j'ai vécu d'innombrables choses, ça n'a jamais été pareil.

- C'était compliqué pour tout le monde. On a tous été heureux de se revoir.

Zoro se débarrassa de la serviette et jeta un coup d'œil par la fenêtre. Il n'y avait toujours aucune île à l'horizon. L'océan semblait calme. Il était aisé d'oublier qu'on se trouvait dans le Nouveau Monde, un endroit dangereux et imprévisible.

- Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ce que je serais devenue si tu ne t'étais pas interposé entre moi et Hyouzou.

- La pieuvre ? demanda l'épéiste. Il utilisait 8 épées alors je n'ai pas réellement réfléchi. Je me suis interposé et c'est tout. Tu devrais arrêter d'y penser... surtout si ça te file des insomnies.

Le regard bienveillant de la jeune femme croisa le regard déterminé de l'épéiste. Ils restèrent immobiles durant quelques secondes puis ces secondes devinrent des minutes qui s'éternisèrent. Zoro ne parvenait pas à détacher son regard. Il semblait hypnotisé par les deux pupilles bleues de la jeune femme. Robin se releva promptement et s'approcha de lui.

- Robin... murmura-t-il doucement.

La jeune femme lui intima le silence d'un regard et enlaça la taille de l'épéiste. Elle n'utilisait pas son Hana Hana no Mi et la peau qu'il sentait contre son torse était celle de Robin, celle qui s'était agitée sous lui quelques années auparavant. Les années d'entraînement et l'éloignement n'avaient rien changé.

« Quelques instants entre... » | Zoro & RobinWhere stories live. Discover now