Les traces du passé

Depuis le début
                                    

« Papy ?, appela Louis une fois en haut des escaliers.

J'arrive Louis !, répondit-il avant de sortir de sa chambre, une petite minute après. Comment tu vas mon grand ?

Très bien et toi ? Tu as l'air en pleine forme, ça me fait plaisir de te voir comme ça !

Oh tu sais, ta grand-mère va un peu mieux ces temps-ci, alors ça me permet de trouver un peu de repos aussi. Et puis je suis absolument ravi de te retrouver. Suis-moi, j'ai plein de choses à te faire découvrir.

Au grenier  ? C'est pas vrai, ça doit bien faire quatre ans que j'y ai pas mis les pieds !

Raison de plus, tiens.

J'ai hâte de voir ce que tu as pour moi, sourit Louis, enchanté de pouvoir passer du temps avec le vieil homme qui lui avait tant appris. »

Keith lui adressa un regard bienveillant avant de lui désigner une malle à proximité de la porte fenêtre. Attrapant chacun une poignée en fer sur les côtés, ils transportèrent la vielle boîte en bois sur la table basse qui se trouvait là. Louis n'aurait pas eu de mal à se mettre à genoux pour trifouiller dedans, mais ce n'était pas le cas de son grand-père. Il commençait à se raidir de plus en plus, et le peu de souplesse qu'il avait jadis eue avait complètement disparu. Ils s'installèrent donc chacun dans un des fauteuils moelleux et rembourrés, bien plus confortables que les carrés de moquette rêche au sol. Pendant quelques instants, Louis fixa la malle des yeux, laissant ses mains se balader sur le vieux bois humide et abîmé. Il attendait les instructions de son papy, alors que celui-ci l'observait du coin de l'œil, un sourire indescriptible peint sur ses lèvres.

« Vas-y fiston, ouvre-la. Fais attention à toi, il pourrait y avoir des échardes, le bois a vraiment mal vieilli.

Je ne vais pas me faire attaquer par un clown-accordéon ou par un reptile en chasse, j'espère ?

Ne t'en fais pas, tu ne trouveras que quelques rats morts entourés de mygales.

Papy, je plaisante pas, j'aime vraiment pas ces machins-là, rouspéta Louis en se reculant considérablement.

Je te taquine, va. Il n'y a rien de vivant là-dedans, je l'ai ouverte hier encore !, rit-il doucement. »

Louis secoua la tête en rechignant qu'il n'avait pas le droit de se moquer de lui de la sorte et se décida enfin à attraper le petit loquet pour le soulever. Avec grandes précautions, il ouvrit la malle en faisant attention de ne pas lâcher la partie supérieure avec trop de précipitation. Ses yeux écarquillés scannèrent le contenu, alors qu'il laissait ses doigts effleurer tous ces petits trésors. Bouche-bée, il releva des yeux ahuris vers son grand-père qui le fixait toujours d'un air malicieux. Puis il posa de nouveau son regard sur la grosse boîte. Dedans se trouvaient des dizaines et des dizaines de morceaux de papier jauni par le temps, des lettres, de vieilles photos en noir et blanc, des jouets, quelques bouts de tissus, de petits albums et des boîtes. Tout était en vrac, comme si une bombe avait explosé à l'intérieur de la malle, laissant tout sans dessus-dessous. Mais c'était ce qui donnait du charme à l'objet, et Louis osait à peine y toucher, par peur de détruire le côté naturel du fouillis.

«  Tout ça c'est à toi, Papy  ? Ce sont tous tes souvenirs  ?

Oui, tout ça c'est à moi Louis. Tout mon courrier, mes diplômes, mes devoirs, mes petits cahiers, absolument tout ce qui m'a appartenu jusqu'à ce que je quitte le domicile de mes parents. Il y a bien au moins une bonne grosse vingtaine d'années enfermées là-dedans.

Don't Forget Where You BelongOù les histoires vivent. Découvrez maintenant