L'anneau

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-"Pour moi, je pense pas qu'un retour à la surface soit possible, en tout cas pas avant une bonne centaine d'année."

-"Les Stalkers disent que ça grouille de bestioles là-haut."

Dimitri fit grise mine avant de porter son regard vers moi:

-"Et toi, tu pense qu'on pourra y retourner un jour?"

Je le regarde et je lui dis avec un sourire non dissimulé:

"Bah écoute, t'a qu'à y aller et revenir nous donner des nouvelles."

Il prit un air vexé par cette dernière remarque et il ne prêta plus attention à moi.

Je replonge mon regard dans l'analyse du tunnel sombre, et les deux autres factionnaires continuent leur discussion sans moi. C'est fascinant, l'obscurité. J'ai toujours apprécié l'obscurité, même dans l'ancien monde, je préférais patrouiller de nuit, je me sentais dans mon élément. La clarté de la journée m'a toujours dérangée, mais je dois reconnaître qu'au bout d'une vingtaine d'années, elle me manque, cette clarté.

Dans un réflexe presque involontaire, je saisi ma kalash a deux mains et j'ôte le cran de sûreté d'un mouvement habile avant de mettre en joue l'obscurité. Les deux factionnaires prirent leurs positions défensives, Pavel derrière les sacs de sables empilés, et Dimitri dirigea le faisceau du projecteur en direction du tunnel.

-"Avancez les mains bien en évidence."

La lumière se braqua finalement sur un homme. Il était vêtu d'une veste bleue raccommodée et d'un jean troué.

-"Armes a déclarées?"

Une voix rauque se fit entendre.

-"Oui, mon .44 ."

L'homme le sortit de sa poche et demanda sur le même ton :

-"Vous voulez le confisquer?"

-"Seul le personnel de la Hanse et les Rangers ont le droit de circuler armés à Prospekt Mira."

L'homme ne répondit pas, il fit juste un pas en arrière, recula la culasse de son revolver et j'eu a peine le temps de crier "Pavel!" que le claquement de sa kalash retentit dans tout le tunnel.

Ak en main, j'avance prudemment en direction du cadavre. Les quatre balles tirées par mon camarade se sont logés dans la poitrine de l'individu.

Pavel vient se joindre à moi et fait un signe à Dimitri lui ordonnant de surveiller le tunnel.

Je passe mon fusil en bandoulière et j'entame la fouille minutieuse du corps transpercé par les balles. Je dispose les objets sur le côté des rails. Pavel me regarda avec un petit document en main et me dit:

-"Je vien de plomber un citoyen de la Hanse, bordel."

D'un signe je transmet mon ordre, mais je préfère quand même lui dire:

-"Dimitri, éclaire sa gueule."

Je prend le passeport et je compare la photo au malheureux étendu sur les rails.

-"Il a vraiment fait ça pour sauver son stupide .44?"

Je n'obtiens aucune réponse à cette question rhétorique. Des bruits de pas sont émis depuis la station et trois hommes surgissent à notre cordon.

L'un des hommes, le plus maigrichon, m'adresse désormais la parole:

-"Y a eu du grabuge les gars?"

-"On a plombé un enfoiré qui voulait jouer au con."

Pavel et Dimitri, sans un mot, rassemblent leurs affaires et laissent l'équipe prendre la relève.

Un Nouveau MondeWhere stories live. Discover now