Bonus 2 : Le Jour de mon Mariage

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— Épouse-moi Maïa.

— Épouse-moi Marlon.

Ça voulait dire oui. Elle avait dit oui. De manière peu conventionnelle, mais tellement à son image. J'avais alors encadré son doux visage de mes mains et je l'avais embrassée avec toute la tendresse possible. Rapidement, je l'avais renversée sur la plage, mon corps recouvrant le sien. Entre deux baisers passionnés, moi aussi, je lui avais dit oui.

Aujourd'hui, j'épouse la femme de ma vie. Maïa voulait un mariage sur la plage, très romantique, sous le soleil du mois de juin. Mais je ne voulais pas attendre une année. J'avais trop peur qu'elle se désiste. Qu'elle prenne la fuite. Pour être honnête, plus tôt je lui passais la bague au doigt, moins je lui laissais de chance de s'enfuir. Six mois à attendre, c'était déjà trop. Mais nos boulots ne nous permettaient pas d'avancer le mariage.

Convaincre Maïa n'a pas été une mince affaire. J'ai dû ruser. Jouer de mes charmes. Je n'ai pas lésiné sur les efforts. Et j'ai eu gain de cause. Dans une ultime tentative, j'ai joué sur ses sentiments. Absolument pas fair-play mais terriblement efficace. Je ne pouvais pas lui dire que, si j'étais si impatient, c'était parce qu'en réalité j'étais terrifié qu'elle se rétracte. Alors j'ai appuyé sur la magie de Décembre qu'elle affectionne tant. Après des heures d'arguments et deux orgasmes que je lui ai généreusement offerts, elle a accepté.

Je suis debout, à côté de l'autel. Au sein de l'église Notre Dame des Neiges, à Bonneveine. À mes côtés se tient Maho, mon témoin. Émy étant celle de Maïa, j'ai choisi celle qui a joué un rôle important dans la vie de ma future femme. Sur les bancs, quelques amis, quelques proches et collaborateurs. L'organisatrice a fait un travail remarquable. L'allée est décorée avec beaucoup de goût. Les fleurs et autres décorations s'harmonisent dans des teintes bleues et blanches.

Enfin, la musique résonne dans l'église. La voix puissante d'Alexandra Burke se fait entendre.

« Hallelujah ». Mon clin d'œil pour Maïa. Parce que je n'y croyais plus. Les gens se lèvent et imperceptiblement je me tends. Ce geste est tout à fait incontrôlé mais je ne peux m'empêcher de redouter la réaction de Maïa. Elle peut être si imprévisible.

Les doubles portes en bois massif s'ouvre sur ma femme. Sa beauté est à couper le souffle. Sa robe est simple et élégante. Comme elle. À ses côtés, Émy aussi est magnifique. D'ailleurs, elle est déjà en larmes. Elle n'arrête pas de pleurer depuis que Maïa lui a demandé de la conduire à l'autel.

J'observe avec beaucoup d'attention cette merveilleuse femme qui sera bientôt mienne. Tellement concentré à ma tâche, je n'ai même pas remarqué qu'elle aussi me dévore des yeux. Quand nos regards se rencontrent, elle sourit. Un sourire radieux et franc. Qui a immédiatement un effet apaisant sur moi.

Au bras de sa meilleure amie, elle progresse lentement, se rapprochant à chaque pas de moi. Je dois faire tous les efforts du monde pour ne pas aller la rejoindre, la mettre sur mon épaule et la déposer face au curé. Patiemment, j'en profite pour l'admirer. Elle arrive au milieu de l'allée. J'ai l'impression que ça fait des heures que je suis planté là.

Soudain, elle s'arrête. Je perds mon sourire. Émy aussi, a perdu le sien. Sans aucune discrétion, elle lui met des coups de coude. Petit à petit, l'incompréhension s'abat sur la salle. « Elle ne va pas me faire ça ». J'essaye désespérément de garder mon calme. Je tente par tous les moyens de capter son regard, qu'elle garde volontairement vers le sol. Mon cœur s'emballe. Je commence à paniquer. Et pourtant, mes pieds ne veulent pas se décoller du sol. En catastrophe, le religieux a même éteint la musique. J'ai le sentiment que ça fait une éternité que le silence s'est abattu sur l'endroit.

Et puis, Maïa relève la tête. Elle plonge dans mes yeux. Et à ma grande stupeur, elle éclate de rire. Ce son si mélodieux à mes oreilles empli l'église.

— Je plaisante. Détendez-vous, ose-t-elle dire.

— Tu crois que c'est le moment de plaisanter, sérieux ? l'engueule Émy.

— Rho c'était trop tentant ! Avouez que vous aviez tous peur !

Elle est sérieuse en plus.

— Tu es infernale Maïa ! Mon pauvre Marlon va nous faire un arrêt là ! glisse Émy a l'oreille de sa meilleure amie.

— Marlon mon amour, calme toi. J'arrive, rigole-t-elle.

Je vais la bouffer. Cette femme est incroyable. Une blague ? Sérieux ? Comme si c'était le moment ! À la fois contrarié et soulagé, je descends les quelques marches de l'autel et me dirige droit sur elle. Je hâte le pas, déterminé, et je suis presque sûr qu'elle me voit comme un taureau furieux qui va la charger.

— Tu as un humour de merde Maïa. Mais je t'aime quand même, la grondé-je.

— Pardon mon amour, me dit-elle en retenant son rire.

— Tu ne me laisses pas le choix. Je ne voulais pas en arriver là, annonçé-je le ton grave.

Son sourire disparaît et laisse place au doute. Il n'y a pas qu'elle qui peut faire des blagues douteuses. Moi aussi je peux la faire flipper devant tout le monde.

Lentement je me baisse face à elle. Puis brusquement, je l'attrape au niveau des genoux, plaquant son corps contre le mien. Avec force, je me redresse et la fait basculer sur mon épaule.

— Maintenant tu arrêtes tes conneries et tu viens m'épouser.

Dans mon dos je l'entends éclater de rire, entraînant avec elle nos invités. Rapidement je fais face au curé, qui peine à garder son sérieux.

— On peut y aller. La demoiselle a fini son numéro.

Et c'est avec un sourire radieux que Maïa et moi nous avons échangés nos vœux.

Parce que c'est toi. Parce que c'est moi. Parce que c'est nous.

LA DANSE DE L'AMOUR Where stories live. Discover now