Bonus 2 : Le Jour de mon Mariage

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Marlon.
22 Décembre 2018.

Aujourd'hui, c'est le grand jour. J'épouse Maïa.

Enfin, si elle ne prend ses jambes à son cou à défaut d'y passer la corde.

Je l'ai demandé en mariage il y a six mois. Et j'ai bien cru qu'elle ne m'épouserait jamais. Il faut dire qu'elle m'a foutu la peur de ma vie ce soir-là. Je ne suis pas idiot, j'avais bien remarqué la panique qui prenait possession de son corps. Mais j'y ai cru. Pourtant quand elle s'est enfuit, mon monde s'est écroulé. Elle est la femme de ma vie, c'est une certitude. Mais je ne pouvais pas décider pour elle. Je pensais qu'elle s'était enfin libérée de ses chaînes. Alors je l'ai regardé partir en courant. Le dépit avait remplacé la peur. J'étais effrayé de faire cette demande. Moi aussi, je n'ai connu qu'abandon et déception. Moi aussi, mes démons intérieurs me pourrissaient. Pourtant, avec elle, j'avais envie d'avancer. De construire un avenir, même s'il était incertain. De devenir quelqu'un. Avec elle, pour elle, j'avais envie d'aimer.

Déçu, je m'étais laissé tomber sur le sable. J'aurais aimé l'aider. Je croyais l'avoir délivré de toutes ses craintes. Mais il faut croire que je m'étais trompé. Je savais que tout ce qu'elle avait vécu l'avait durement amochée. Et que tout ceci avait brisé sa capacité à croire en l'amour. En la confiance. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de culpabiliser. De penser que j'étais en parti responsable de tout ceci. J'avais été indigne avec elle. Je méritais cette sanction. J'étais condamné à vivre seul. Parce qu'aucune femme ne pourrait la remplacer. Perdu dans mes pensées, je jouais avec la bague qui lui était destinée. Émy m'avait aidé à la choisir. « Je devrais la jeter à la mer ».

Alors que je réfléchissais à me débarrasser de ce bijou, je tombais brusquement dans le sable. Il me fallut quelques secondes pour comprendre ce qui m'arrivait. Maïa était là. Assise sur le haut de mes cuisses, me chevauchant. Elle était essoufflée, les joues rougies par sa course. Les yeux humides. Les mains sur mon torse elle me fixait dans les yeux en reprenant sa respiration. Lentement, elle s'était approchée de mon visage pour y déposer un baiser, puis deux et trois. Doucement, elle me couvrait d'une pluie de baisers. Et chaque fois qu'elle posait ses lèvres sur ma peau, elle me demandait pardon.

Elle était tellement belle. Tellement naturelle. Presque irréelle sous le clair de lune. C'était la scène la plus romantique et la plus émouvante qu'il m'avait été donné de voir. Et puis, elle s'était redressée, gardant ses mains sur mon cœur. Elle m'avait souri, d'un sourire si sincère qu'il m'avait coupé le souffle. Elle a capté mon regard, et l'a verrouillé. J'étais pris au piège de ses pupilles noires comme le ciel. Le temps s'était suspendu un instant.

— Épouse-moi Marlon.

Pris de court, j'avais lâché un cri de surprise.

— Épouse-moi.

Sa voix était claire et intelligible. Son ton était assuré et déterminé. Sa décision était irrévocable et sans appel. A cet instant, c'était Maïa dans son intégralité, dans sa véracité et dans sa version la plus parfaite. J'avais souri. Je m'étais redressé jusqu'à m'asseoir, toujours la femme de ma vie sur les jambes. Tendrement, j'avais caressé sa joue.

— Pourquoi devrais-je te dire oui, vilaine castratrice ? lui demandé-je.

— Parce que tu m'aimes Marlon, m'avait-elle répondu avec son sourire taquin.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit oui ?

— Parce que je suis stupide, tu le sais bien.

— Pourquoi tu es revenue alors ?

— Parce que je t'aime.

— Émy ? soupçonné-je.

— Aussi. J'avoue.

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