Chapitre 2

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Antoinette était ravie. Enfin, sa soeur était revenue. Le jour de son mariage, une autre mariée avait fait irruption dans la salle, accompagnée d'un homme - son époux sans doute. Elle lui était familière mais ce n'est que quelques jours plus tard qu'Antoinette eut la confirmation qu'il s'agissait bien de Cendrine et Louis-Henri. Honnêtement, elle se doutait bien depuis l'enfance qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. C'était donc sans surprise qu'elle l'apprit de sa mère qui elle avait seulement entendu des racontars. Mais ce qu'Antoinette ne comprenait pas, c'était le refus obstiné de Cendrine de les voir et le refus obstiné de Louis-Henri de lui adresser la parole. Pourtant, son frère et elle n'avaient jamais eu de différents. Alors inquiète de l'état de sa soeur de coeur, qui, elle l'avait su par bouche à oreilles, avait reçu une balle perdue, Antoinette avait du intriguer pour avoir de ses nouvelles. En effet, son mari connaissait bien une certaine Sofia qui travaillait pour une anglaise du nom de lady Mary qui avait pour soeur une femme nommée lady Elizabeth qui était avec Anne, une bretonne amie de Cendrine et Cendrine elle-même. Ainsi, grâce à Jean, Antoinette savait que Cendrine reviendrait le jour même d'Angleterre, qu'elle vivrait dans un petit hôtel avec cette Anne, un certain Werther qu'elle n'avait jamais vu mais dont on lui avait vanté la beauté, et Louis-Henri. Antoinette avait donc mitraillé son frère de lettres pressantes afin qu'il accepte qu'elle vienne rendre visite à Cendrine. Après maints refus, Louis-Henri avait fini par céder. 

- Jean !, s'exclama Antoinette. Dépêche toi nous allons être en retard !

- Oui, mon amour !, répondit-il. 

Antoinette soupira et décida de profiter de ce laps de temps afin de vérifier que sa coiffe tienne bien et que sa tenue soit bien mise.

De son coté, Louis-Henri, assis dans le salon en compagnie de Werther et Anne, commençait à paniquer. Comment réagirait Cendrine si Antoinette venait ? Alors qu'Antoinette avait épousé le fiancé de la blonde ? Certes, la connaissant, Antoinette ne devait sûrement pas être au parfum de cette mascarade, mais elle restait tout de même associée à un souvenir désagréable. Est-ce que Cendrine tiendrait le coup ?

Soudain, on sonna à la porte.

- Je vais ouvrir, annonça Anne en se levant.

Antoinette frétillait d'impatience sur le pas de la porte. Elle avait du obliger son mari à venir car sans qu'elle ne comprenne pourquoi, Jean s'était aussitôt crispé quand elle lui avait appris sa décision de voir Cendrine. Antoinette, pourtant, était persuadée que voir son mari avec qui, elle le savait, Cendrine avait lié une amitié, ferait un grand plaisir à sa soeur.

La porte enfin s'ouvrit sur une jeune femme à l'air doux dont les traits étaient emplis de ce <<spleen>> si en vogue. 

- Qui êtes vous ?, demanda Anne, surprise.

- Bonjour, s'exclama Antoinette, sourire aux lèvres. Je suis Antoinette Lanvais, la demi-soeur de Cendrine, et voici mon mari Jean. Peut-on entrer ?

Anna plissa les yeux. Voici donc ce fameux Jean Lanvais... Antoinette ne semblait pas vouloir de mal mais la bretonne voyait mal comment laisser entrer la jeune femme tout en congédiant le mari. 

- Louis-Henri nous a autorisé à venir, insista Antoinette.

- Dans ce cas, céda Anne en laissant le couple entrer. Veuillez cependant à ne pas faire trop de bruits car Cendrine se repose de son long voyage.

Antoinette sourit.

- Nous serons plus silencieux qu'un cimetière, répondit-elle.

- Ne dit-on pas être une tombe ?, corrigea Anne, sourcil levé. Cela signifie ne pas révéler un secret.

Cendrillon 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant