8. Surprise... innatendue

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Diarry.

Je repose le téléphone et demande à Mayna de rejoindre papa. Reportant l'appareil à mon oreille, j'entends mon interlocuteur souffler bruyamment.

- Qu'est-ce que tu veux encore Youness ?

- Toi.

Je souffle, agacée par sa réplique enfantine. Il ne manquait plus que ça.

Youness est une ancienne connaissance. C'est un gars assez chétif mais très mignon grâce à son origine marocaine. Il avait longtemps essayer de faire de moi sa copine me promettant monts et merveilles mais je ne l'ai jamais encadré.

- Arrête avec tes bêtises. Je suis loin maintenant, fais ta vie et laisse moi faire la mienne.

- Tu ne comprends pas que je t'aime Diarry. S'il faut te prouver mon amour envers toi, je viendrai même au Sénégal.

Déjà comment sait-il que je suis au Sénégal ? Et comment s'est-il procuré mon numéro ?

- Façon, tu ne pourras plus rien faire pour nous deux. Je suis posée et j'aime mon mec.

C'est moi qui viens de dire ça ? Le monde à l'envers.

- Quoi ? Crie-t-il à l'autre bout. C'est qui ce fils de p*** ? Tu as intérêt à mettre fin à cette relation. Je ne badine pas là-dessus sinon je vous casse la gueule tous les deux.

What ? J'ai voulu rire de cette situation en imaginant Youness avec ses soixante kilos, battre Joe. C'en a été aberrant.

Sans lui répondre, je lui raccroche au nez, énervée.

Il essaye de rappeler mais je mets mon téléphone sous le mode avion. C'est un fou lui, il est capable de faire ce qu'il a dit, débarquer au Sénégal et demander ma main par force à mon père. Il faut vraiment que quelqu'un le recadre, ça ne peut plus continuer ainsi.

Je troque mon pyjama contre quelque chose de décontracté. La douche peut attendre. Les retrouvailles avec ma petite famille est plus importante.

- Papa nieuw na.

Je dis en m'asseyant à ses côtés. Je le vois sourire. Il veut se moquer du fait que je recommençais à m'exprimer en oulof mais je l'en empêche en lui jetant un regard pire que noir.

Il n'y avait que lui dans la salle en train de suivre la télé. Je suppose que Kiné est dans la cuisine et Mami avec Mayna dans sa chambre. Abdou, lui, je ne le vois presque jamais. C'est un vrai fantôme. On dirait qu'il ne vit pas dans cette maison.

- Je suis vraiment content Diarry, ceci montre que tu as tourné la page, et que tu commence à t'adapter.

- Pourquoi tu me dis ça, papa ?

- Le fait que tu reparles oulof montre que tu tiens à ce pays malgré que tu étais réticente au début.

Il enchaîne.

- Euh, je voulais te dire quelque chose. Et s'il te plaît, ne me coupe pas, s'il te plaît.

Deux s'il te plaît dans une même phrase, cela ne s'annonce pas bon.

- Tu me fais peur pa', qu'est-ce qu'il se passe.

- Bon... euh... ne t'énerve pas ok ?

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où il allait en venir.

- Je suis désolé, mais j'ai vendu la maison.

- Quoi ? Criais-je.

- j'ai vendu la maison.

Je l'ai aimé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant