7. Merci

2.5K 363 22
                                    

Diarry.

Je me détache de lui. J'étais sous le charme. Il embrasse divinement bien ! La douceur de ses lèvres, mélangée à la mienne formaient un cocktail explosif.

J'ai conscience que si je m'attache à lui, je vais souffrir, mais c'est tentant, exquis. J'aime tous ce mystère qu'il dégage, le fait qu'il ne dit de lui que du strict minimum.

Il me scrute de ses beaux yeux attendant sûrement une reproche de ma part. Et alors que je voulais ouvrir ma bouche, il se baisse de nouveau.

Les mains en coupe sur mon visage, il s'empare de mes lèvres, intensément, profondément, comme s'il essayait d'extraire mon âme de mon corps. J'y répond fiévreusement. Nos dents claquent. Il me mord la lèvre inférieure et un goût de rouille agrémente notre baiser ardent. C'était bon, diablement bon.

Je frémis. Cet homme est un appel au péché. Mmh...

Cette fois-ci, il fut le premier à se détacher me laissant pantelante.

— Tu es magnifique, souffle-t-il dans un murmure.

— Merci, je répond sur le même ton.

Une minute.

Deux minutes.

Trois puis cinq minutes passèrent et aucun de nous n'ose parler comme pour ne pas casser la bulle qui s'était formée.

— Pourquoi tu as mis fin à l'appel de ce matin. S'exclame-t-il à nouveau.

Je repensais au moment où ma grand-mère a toqué à la porte de ma chambre et qu'elle y est entrée sans je ne puisse lui donner mon aval. Jamais scène ne m'a paru aussi bizarre. Néanmoins, je gardais en tête les mots qu'elle avait sortis à Kiné pensant sûrement que je subirai le même sort si jamais je m'aventurais sur ce terrain-là.

— Ah, ça... J'avais peur que ma grand-mère me réprimande le fait que je parle à des hommes.

— À ton âge ? Mais tu es majeure et responsable des choix que tu fait dans la vie, dit-il intrigué.

Pour seule réponse, je hausse les épaules ne sachant quoi répondre.

Une discussion animée s'en suivit. Je découvrais en lui un talent de séducteur et d'un esprit enjoleur. À chacune de ses phrases, je riais à gorge déployée ne pouvant m'en empêcher. Le fait qu'il prenne tout à la légère augmentait mon attirance vis-à-vis de lui.

Pourtant, on pouvait voir à travers ses yeux, les souffrances qu'il a accumulées durant sa vie, il s'était forgé une carapace à force de tout garder.

Je me lance le défi de casser cette carapace et de faire refléter dans ses yeux la joie de vivre.

— Hé ! Vous êtes là. Je vous ai cherchés partout, lance Kiné en accourant maladroitement avec ses talons perchés de dix centimètres.

Elle me regarde puis regarde nos mains entre croisées. Cette mascarade dura une bonne dizaine de seconde avant qu'elle ne daigne ouvrir la bouche pour dire ce pourquoi elle est venue ici.

— Diarry, il est bientôt deux heures du mat' et nous devons rentrer avant qu'elle ne remarque notre absence.

Deux heures du matin. Tout ce temps, nous étions en train de parler de tout et de n'importe quoi. Et où était-elle passée ? Je crois que je mérite des explications. Non ?

Et bien sûr, quand elle dit " elle " c'est qu'elle parle de Mami.

À contrecœur, je relâche la main de Joe et lui fait un bisou sonore sur la joue sous le regard outré de Kiné.

Je l'ai aimé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant