Lettre 1

33 3 0
                                    

Tilio,
Nous n'avions pas parlé depuis au moins cinq jours, et je m'inquiétais. Samanta n'avait pas l'air bien, et elle me disais qu'elle ne vous avait pas vus de la semaine, alors je me faisais du souci. J'en avais parlé avec Joshua, qui m'avait dit que Sam' me confierait ses problèmes quand elle le voudrait, quand elle serait prête, mais que si elle gardait le silence, c'était pour que je ne m'inquiète pas. Il a bien gardé le secret, lui... ! Mais Samanta n'a pas résisté, et je lui en suis reconnaissante. Je me faisais un sang d'encre et, étant un peu plus distante de Tom en ce moment, je me confiais à elle et à Joshua. Je sais bien que j'ai tendance à me faire du souci pour pas grand chose (surtout quand ça a rapport avec toi, j'avoue), mais le fait que tu aies vu mon message, que tu n'y aies pas répondu, et que tu ne sois pas revenu sur la discussion depuis m'a fait me questionner sur ton état...
Quand j'ai demandé à Samanta (pour la 278ème fois environ depuis le début de la semaine) des nouvelles de toi hier, elle n'a pas voulu me mentir plus longtemps. C'est donc hier midi que j'ai appris que tu étais dans le coma.
Tristan, qui était avec nous, à pleuré en réentendant la nouvelle. Je l'ai consolé, en gardant mon masque, et me suis promis de l'enlever un peu plus tard. Une fois Tristan remis sur pieds, c'est notre Samanta qui a évacué ses émotions. Et je l'ai consolée, les larmes toujours aux yeux...
J'ai tenu deux heures et demie avant que mon masque déjà craquelé ne tombe complètement en morceau. Dont deux heures de cours. À la pause de 16h, nous nous étions assis devant la salle du cours que l'on allait avoir. Enfin... Tristan s'est assis avec d'autres amis tandis que j'arpentais les couloirs avec Sam' pour pouvoir parler tranquillement. Quand la sonnerie à retentit, nous avons commencé à revenir vers la salle. Je me sentais déjà sur le point de fondre en larmes, mais quand j'ai entendu le ballon d'un ami rebondir sur le sol, j'ai vite fait demi-tour et Samanta aussi. Je t'explique : ayant la phobie du ballon de basket (ou de tout autre objet pouvant potentiellement m'arriver dans la tête, mais plus particulièrement de ce ballon), j'ai aussi ce bruit en horreur.
Quelques mètres plus loin, nous avons croisé notre professeur, qui nous a demandé ce que l'on faisait. Je lui ai dit, tandis que les larmes commençaient à franchir les barrières de mes cils, que je m'éloignais. Ce n'est qu'après qu'elle ait tourne le dos que j'ai fondu en larmes.
Tu sais, ça fait bientôt sept ans que je n'avais pas pleuré... ! Je veux dire par là que je n'avais pas pleuré vraiment,. Juste de tristesse... j'ai quand même pleuré pendant mes crises d'angoisse...
Je me suis rendue compte que, là, assise dans un des couloirs du lycée, j'avais pour la première fois depuis bien longtemps ôté mon masque. J'avais été moi-même. Ce n'était certe pas la meilleure partie de moi qui était apparue en premier, mais c'était déjà une grande chose pour moi que d'avoir réussi à ôter mon masque ne serait ce qu'une demie heure. Alors je t'en remercie, parce que grâce à toi j'ai pu apercevoir une partie de moi. De la vraie Sonia Van Brüken.
Bien à toi,
Sonia 💖

Réveille-toi, Tilio... !Where stories live. Discover now