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NdA : Salut et merci beaucoup pour tous vos commentaires ! Je ne réponds pas aujourd'hui parce que je suis un peu malade (rien de grave, mais je ne suis pas fraîche du tout), raison pour laquelle je n'ai pas posté de chapitre hier non plus, mais je le ferai dès que je serai un peu mieux en forme.

En attendant, je poste le chapitre du jour !

Val.

***

D'une manière inattendue, sa proximité me troubla. Peut-être parce que ça faisait trop longtemps que je ne m'étais plus blottie dans des bras. Parce que j'étais contre lui, et que je sentais sa chaleur, je me mis à éprouver le besoin de chercher plus de contact. Comme je l'aurais fait avec Ayme. Ce qui me choqua, d'une certaine manière ; je ne voulais vraiment pas éprouver ça, mais il y avait quelque chose de profond, d'enfoui, qui cherchait à ressortir de moi. Qui débordait. Quelque chose que je ne voulais surtout pas voir surgir. Des manques. Des souffrances. Je devins nerveuse.

– Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda Loïc.

Je faillis lui répondre : « rien », soucieuse de le garder le plus possible à distance de tout ça, mais il s'était adressé à moi avec une forme de sollicitude, même si légère, et je ne pus lui mentir, du coup.

– Je stresse.

– Pourquoi ?

Je haussai une épaule.

Je n'allais pas lui avouer que c'était parce que la jolie barrière que j'avais mise entre ma tête et mon corps, ce merveilleux cloisonnement que j'opérais, était à la limite de se fissurer. Que j'avais besoin de tendresse, quelle que soit la force avec laquelle je m'évertuais à le nier.

Que le cul ne remplissait pas le creux de mon cœur. Que celui-ci restait béant et que je ne savais pas ce que je devais faire pour lui permettre ne serait-ce que de faiblement se refermer.

Je ne dis rien. Je voulais rester pour lui cette fille qu'il pouvait sauter avec son pote sans se poser de questions, surtout.

Je me levai pour faire rompre cette proximité troublante, et fis quelques pas. J'observai négligemment les divers objets décorant la bibliothèque qui trônait dans son salon. Il avait plein de vinyles. Des objets de collection. Des partitions de musique. Le témoignage d'une importante culture artistique que je n'avais plus voulu voir dès l'instant où j'avais décidé que, pour moi, Loïc ne serait qu'une queue sur pattes, ou plutôt le vecteur de mes envies.

– Chris arrive quand ? demandai-je.

– Il devrait être là.

Je saisis une longue pipe, fine, toute en bois, elle aurait pu venir d'Inde ou d'un autre des pays de cette région du monde, et la tournai entre mes doigts.

Loïc ajouta :

– Arriver à l'heure est toujours compliqué pour lui.

Je sentis un léger sourire poindre sur mes lèvres, quelque chose en moi de plus doux.

Quand trois coups rapides se firent entendre àla porte et qu'elle fut poussée, je posai la pipe, le cœur battant légèrementplus vite.


Je tournai la tête pour voir arriver Chris, débraillé, avec ses cheveux en bataille qui lui donnaient un air vraiment craquant - je le trouvais plus beau à chaque fois que je le voyais, ça craignait décidément - et un petit sourire qui disait « je sais que je suis à la bourre mais qu'on va me le pardonner ». Je repensais à son strip-tease devant la piscine. Je repensais cet air léger qu'il avait si aisément pour tout, cette façon de sourire de ses conneries, présentes ou qu'il s'apprête à faire.

Loïc se leva pour lui taper sur l'épaule, lui dire qu'il était en retard, et lui proposer un coup à boire. Il m'en proposa un à moi aussi par la même occasion, et on se retrouva à descendre des bières sur son canapé.

– Tu n'as pas eu de mal à rentrer chez toi, la dernière fois ? me demanda Chris avec une expression tout à fait charmante.

Ça aurait pu être mignon de l'entendre me dire ça si le contraste avec la manière dont il m'avait plantée sur le canapé après m'avoir pris si vivement, avec son pote, et laissée me démerder ensuite, n'avait pas été si criant. Si je ne m'étais pas sentie si insignifiante, alors. Et, en même temps, je voyais mes contradictions : le fait de vouloir un peu plus de prévenance de sa part, tout en les gardant à distance le plus possible. Ça n'avait pas de sens

– Non, ça a été.

On bavarda. Je fus en retrait parce que Chris et Loïc parlèrent surtout musique et que c'était leur monde, ça, mais ça ne me dérangea pas. Même la curiosité que j'avais éprouvée à ce sujet le premier jour où j'étais allée chez Loïc était lointaine, pas parce que je m'en foutais réellement mais plus parce que je n'étais pas là pour ça. Quant aux questions que Chris finit par me poser, elles m'embarrassèrent plus qu'autre chose, même si son intérêt était visiblement sincère. Je ne voulais pas qu'on se connaisse vraiment, en fait. Surtout Chris : je craignais qu'il puisse me plaire d'une façon que je réprouvais. J'y répondais de la façon la plus laconique possible, du coup. Il m'aurait parlé cul, j'aurais été plus réceptive, mais là où j'habitais, les études que j'avais faites et si j'avais de la famille... Ce n'était pas pour nous.

Sauf que Chris ne le comprit pas. Il insista. Je fus stressée et il arriva un moment où j'adressai un regard à Loïc pour l'appeler à l'aide. Et ce, pour la deuxième fois. Comme je l'avais fait lorsque Chris avait été sur le point de me pénétrer. Je voulais qu'il nous fasse sortir de cette proximité pour basculer vers autre chose. Du cul. Un rapport dénué de sentiments. Peut-être une forme de rabaissement, s'il le voulait : quelque chose qui allait avec ce regard supérieur que je le voyais toujours poser sur moi. Qu'importe. Pourvu que ça me tire de cette situation. Chris ne se rendait pas compte, lui. Dans le fond, Chris était peut-être juste un mec sympa. J'avais besoin de J'avais besoin qu'il balaye cette gentillesse superflue.

Loïc réagit par un froncement des sourcils et une attitude interrogative.

– Tu veux qu'on commence ? dit-il d'un coup.

Mon cœur battit un peu plus vite.

Je soufflai :

– Oui.

Encore une fois, Loïc chercha à voir en moi, à discerner ce qu'il y avait au-delà des apparences. Je ne savais pas comment je m'étais débrouillée pour que ce mec, si centré sur lui-même, se comporte ainsi.

– Tu veux toujours utiliser une capote pour sucer ?

Je le fixai, surprise sur les premières secondes. Puis je jetais un œil sur la table basse, où j'avais effectivement remarqué qu'un paquet de préservatifs y traînait.

– Oui.

Loïc me fit signe d'un doigt :

– Prends-en une sur la table et viens prendre ma queue dans ta bouche.

Cash.

Et en même temps soucieux de ce que je voulais.

Parfait.

Les choses étaient en train de changer.

Je saisis la capote.

Ainsi sombre la chairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant