Chapitre 44

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Quatrième jour de la semaine

Manoir Black

PDV Lucifer

Je sirotais une coupe de bourbon, le corps alanguis dans un grand fauteuil en osier tressé, les jambes allongés, le regard rivés sur l'étendu de mes terres. Les grandes fenêtres en mosaïque de pierre précieuse filtraient les limbes de lumières diffusés par le soleil.

L'expression dégoûtée de son visage me revenait en mémoire et je serrais les crocs en luttant pour ne pas l'enlever et la mener aux entre des Enfers. Lorsque je concluais un pacte, je le respectais , c'était la la seule chose que je respectais.

Le Manoir était envahis par le parfum de miel et j'entendais les rires de mon épouse. A chaque sons cristallin je serrais un peu plus la coupe d'or que je tenait entre mes doigts. Je lui en voulais. Je lui en voulais d'avoir été aussi naïve pour suivre Gabriel.

Tellement naïve et tellement innocente qu'elle s'était faites duper par cet fouine blanche.La simple pensée qu'elle ait été dupé aussi ridiculement me mettait hors de moi. Je portais le Calice orné de mes armoiries à mes lèvres et me délectait de ce moelleux rosée.

Il fallait songer à une nouvelle approche

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Il fallait songer à une nouvelle approche. Mais les paroles qu'elles m'avaient lancés détenaient un impacte certains sur ma personne. Devoir à nouveau affronter cette torture plus horrible que Les Enfers eux mêmes me rendait fou. Admettre que sa plus grande faiblesse était aussi sa plus grande force m'horripilait. Car en dépit de mon esprit dépravé et de mon plaisir pour la souffrance d'autrui...Alaya était mon point faible.

Un simple désir de sa part et je mettais Le Monde entier à ses pieds en un claquement de doigt. Une seule requête et elle pouvait obtenir tout ce qu'elle désirait, peu m'importait la valeur de ce qu'elle désirait.

_Monsieur?

Je sortais de mes songes en jaugeant le précepteur de ma compagne. Que désirait-il?

_Oui, Esteban?

_Puis-je vous parler de quelque-chose?

J'haussai un sourcil et lui accordait ce vœux.

_Aujourd'hui Madame La Comtesse va avoir ses 17 ans Monsieur. Peut-être devrions nous organiser une petite réception, si Monsieur nous le permets bien-sûr.

Je reposais mon calice sur le petit tabouret à mes côtés et auscultait ce Majordome. Était-il en train de me prêter main forte pour reconquérir Ma Jeune Créature? Dans tout les cas cette information s'avérait être une aubaine en ma faveur.

_Pourquoi Monsieur Storm ne m'en a pas parler , Esteban?

Ce dernier se racla la gorge avant de m'informer.

_J'ai bien peur Monsieur Le Comte que Madame La Comtesse ne désires pas s'en rappeler. Et Monsieur Storm ne desirais pas l'irriter en vous le partageant.

_Se rappeler?

_Eh bien...le jour où Madame est née, La Mère de Madame est morte suite à son accouchement.

Une minute de silence dura. J'avais peut-être sur-estimé cette information.

_Cela signifie que Madame n'a jamais fêté son anniversaire?

_Malheureusement oui, Monsieur.

_Eh bien il y a une première fois à tout. N'est-ce pas?

_Je suis de votre avis Monsieur.

_Bien. Alors mettons nous à l'oeuvre.

PDV Alaya

_Je ne vous mens pas Madame! Je suis certaine que Monsieur Le Comte ressent de l'affection à votre égard! Insistais la gouvernante du Manoir, Miss Hannah Canterburry.

Je riais de plus belle en la scrutant moqueusement. J'adorais la fantaisie des femmes. Toujours à espérer qu'un homme beau riche et célibataire cherchait l'amour. Mais les avances du Comte Black à mon intention ne démontrait qu'une chose. Que cet homme aussi beau soit-il et aussi riche soit-il, ne cherchait qu'une distraction pour satisfaire ses appétits salaces. Et quoi de mieux qu'une jeunette riche pour parfaire son tableau d'homme implacable à qui rien ne résiste. L'arrogance qui émanait de sa personne était poussé à un tel paroxysme que j'en restais pantoise. Même le Diable serait moins arrogant que cet être malpolie et imbu de sa personne.

Plus l'infâme souvenir de ses lèvres dures sur les miennes me tour mentait et plus je me sentais mal. Comme si la simple manière d'y penser me tuait à petit feu. J'échappais un rire nerveux. Voilà que Le Comte devenait un centre de réflexion à mon esprit. Mais par tout les diables qu'est-ce que cet homme m'insupporte!

_Madame vous allez bien? M'extirpa Hannah de mes pensées.

_Oui je vais bien Hannah.

_Mais Madame vous êtes pâle. Vous devriez vous reposer.

_Je t'ai dit que j'allais bien Han-...

Soudain prise d'un vertige, je sentais mon estomac se nouer avant que la bile amer ne remonte le long de ma gorge.

_Oh Mon dieu Madame! Asseyez vous! Me scandait Hannah en tirant une chaise de la grande bibliothèque pour m'aider à m'y installer.

Quelques secondes plus tard elle revint avec un sot vide et un plateau sur lequel trônait un verre d'eau frais . Plusieurs minutes passèrent alors que je me penchais avec souffrance sur le sot. La tête alourdit et le corps ébréché de douleur.  Lorsque ma crise de vomissement cessa , je me redressais en inspirant .  Hannah me détaillais avec appréhensions.

_Madame je pense que-

_Pas un mot à qui que ce soit de cela Hannah. Coupais-je d'un ton sévère en lui jetant une oeillade meurtrière.

_Ou-oui Madame.

_Bien. 

Hannah se retira en prenant le sot salis par ma personne et je me sentais  révulsé. Je la remerciai de son attention et fermais les yeux pour reprendre contenance.

Aujourd'hui je touchais mes 17 printemps et 17 ans d'absence maternelle. Ma défunte mère ayant céder son dernier souffle à ma venue au monde. Estimant que sa présence ne me serait sans doute pas nécessaire. Ce qui n'était qu'une  ineptie parmi tant d'autres.  Soufflant pour évacuer mon léger malaise, je cherchais dans ma mémoire des souvenirs de la cérémonie de Mariage de Rebecca avec ce prénommé Desmond. Curieusement , je n'en trouvais aucun.  En fouillant un peu plus loin je tombais sur le néant total. Je ne me souvenais pas de comment j'étais arrivée ici, ni comment mon père m'avait mené jusqu'à ce Manoir. Et encore moins du visage de Ce Comte qui paraissait me connaître dans les moindres détails. 

Un sentiment d'incertitude m'enveloppait alors l'esprit.  J'avais l'intime conviction que Le Comte dissimulait un secret. Non, pire...J'étais convaincue que toutes les personnes présentes dans ce Manoir , connaissait une chose dont j'ignorais l'existence. Un Long frisson me parcouru avant que ma tête ne décide de faire des siennes. Me rattrapant de justesse sur la table face à moi, je sentais mon crâne se compresser. En faisant le vide dans mes pensées la douleur disparut. Comme si réfléchir a ma présence dans ce Manoir me donnait des vertiges.

Lucifer 🔱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant