Chapitre 7

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—C'est quoi ton problème !

Je hurlai, mais je le suivis malgré tout. Je n'avais pas le choix, mon pauvre poignet était prisonnier de sa main puissante et brûlante.

—Eliott... tentai-je de le raisonner faiblement.

Je venais de passer un moment.... magique ! Anton, Anton ! Le mec le plus populaire du lycée, de la ville... venait de m'embrasser !

Et Eliott avait tout gâcher !

Nous étions arrivés au milieu du parking, plus personne ne faisait attention à nous. Quelques couples se bécotaient ici et là, et des bruits étouffés s'étaient fait entendre quand nous étions passés près d'une vieille Polo.

—Qu'est-ce que tu fais ?

—Je te ramène, me hurla-t-il sans s'arrêter.

Devant sa voiture, il m'ouvrit la porte passager et tenta de me mettre dedans de force.

—Mais arrête ! Tu me fais mal !

Un coup dans l'épaule puis un autre dans le ventre, il me relâcha et je m'éloignai de quelques pas de sa voiture et de lui.

—Putain Jul ! Tu montes dans cette caisse et je te ramène !

Il prit son visage entre ses mains, il tremblait. C'était mon ami et je ne l'avais jamais vu se conduire de cette façon avec moi. Il faut dire aussi, que c'était la première fois depuis quatre ans que je laissais un garçon m'embrasser.

Je pris un ton plus doux pour le calmer.

—Ça va, je te jure. Tu n'as pas à te conduire de cette façon avec moi et...

—De quelle façon ? Tu crois que je vais te laisser te faire tripoter devant tout le monde sans rien dire ? Merde !

Il donna un coup de poing sur le toit de sa caisse et posa son front dessus. Je pouvais voir les muscles de son dos se contracter sous son tee-shirt, un de ses nombreux bracelets en cuir pendouillaient tristement à son poignet, arraché. Sa façon de se conduire m'agaçait, je lui crachai avec colère :

—Je ne suis pas ta sœur ou ta fille ou je ne sais quoi d'autre ! Arrête de me couver ! Bordel !

Il me dévisagea avec tristesse en secouant la tête. Il ferma à nouveau les yeux, et quand il les rouvrit, il me dévisagea intensément me coupant le souffle. Si ardemment que je voyais chaque fêlure au fond de son âme.

—Je croyais que tu ne voulais personne dans ta vie, que tu avais trop souffert de toute cette merde ! Et là tu te laisses toucher par l'autre connard !

—C'était il y a quatre ans ! J'ai grandi ! Et aujourd'hui j'ai envie de m'amuser !

Je ne voulais pas pleurer, mais les larmes roulèrent sur mes joues sans que je puisse rien faire pour les arrêter. Il allait trop loin, c'était insupportable de le laissait me juger.

—Si j'ai envie de l'embrasser ou même de coucher avec lui, qu'est-ce que cela peut te foutre ?

Il s'approcha de moi violemment, en se mordant la lèvre si fort qu'elle blanchit. Il me colla à lui durement et posa son front contre le mien. Il était beaucoup plus grand que moi, je pouvais apercevoir sa pomme d'Adam qui montait et descendait le long de sa gorge. Je sentais ses muscles et sa respiration saccadée à travers le tissu fin de nos vêtements.

Il ferma les yeux et expira longuement.

—Je t'en prie, ne me fais pas ça...

J'avais bu, sûrement plus que raison et trop vite car je ne comprenais pas où il voulait en venir.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 08, 2017 ⏰

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Rien que 3 mois... Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant