Réalité Fictive

9.

P A R D O N

Je n'avais pas la force mentale de me lever, d'aller au lycée, et être confrontée à ma fictivité. Alors je n'allais pas au lycée. Dans mon lit je ne pensais à rien. C'était vide dans ma tête. Je reçus plusieurs messages auxquels je ne répondis pas.

Rien.

Le soleil était de sortie et les cours étaient finis. Je reçus d'autres messages que je n'ouvris pas non plus. Finalement quelqu'un se présenta à la porte de ma chambre. C'était Drew et Juliann.

- Pourquoi n'es-tu pas venue ? demanda Juls.

- Et pourquoi n'as-tu pas répondu à nos messages ?

- Je n'avais pas envie, déclarai-je.

- Ce n'est pas une raison valable, affirma Drew.

- Ici si.

- Lève toi, on sort ! s'exclama Juliann.

Je n'avais pas envie de sortir. Mais Juls me força. Très bien. Une fois habillée ils me traînèrent dehors où le soleil m’éblouissait.

- Je voulais m'excuser pour samedi… et vendredi, ajouta Drew après quelques mètres sur le trottoir.  

- Et bien j'accepte tes excuses, je n'ai pas été gentille moi non plus.

Drew me sourit ce qui me fit sourir. Mais ressentait-il ces sentiments ? Et si A n'avait rien à voir là dedans ?

- Alors que c'est-il passé à RH aujourd'hui ?

Personne ne répondit, puis Drew pris la parole en se recoiffant tandis que Juls rougissait.  

- Et bien… Chlo et Juls sont… plus qu’amies.

- Juls ! m'exclamai-je après quelques instants. N'avais tu pas une façon plus directe de me le dire, ajoutai-je en rigolant.

- Si si, j'ai répété : Jade, j'ai quelque chose à te dire, récita-t-elle.

- Oui…

- J'aime bien les filles aussi.

Je lui sourit, elle était nerveuse de ma réaction.

- Il y a un problème avec ça ?

- Non, pas du tout, affirma-t-elle. Je suis contente que tu le prennes comme ça. Je ne l’ai pas encore dit à mes parents.

Au milieu de notre ballade nous nous étions retrouvé de l'autre côté de la rive et nous continuons à parler, lorsqu'une voiture ralentit derrière nous. Je prédis que c'était Caspian.

A : prévisible

- Jade !

Je me retournais et il s'approcha de nous. Drew et Juls se levèrent et dirent qu'il devait partir, ainsi ils me laissèrent seule avec Grey. Merci A.

- Tu voulais me dire quelque chose ? demandai-je.

- Non, je t'ai vue, et j'ai voulu être avec toi, c'est tout.

Avec le soleil ses cheveux blonds semblaient rayonner. Il portait un t-shirt blanc et un jean noir, pourtant il était aussi beau que s'il portait un costume. J'avais enfin compris le jeu de A : ce n'était pas Andrew c'était Caspian.

- As-tu réfléchi à ce que je t'ai dit dimanche ?

- Oui, ma vie est toujours aussi fictive, répondis-je sèchement.

Grey fronça les sourcils, mais ne dit rien. On resta deux minutes et cinquante trois secondes à se regarder. Faille : je ne pouvais pas savoir aussi précisément combien de temps avais-je contemplé ses beaux yeux gris. Avais-je envie de suivre l’intrigue de A ? Pouvais-je choisir de la suivre ? Y avait-il vraiment une intrigue, étais-je libre ?

- Pourquoi est-ce que je vois tant de tristesse dans ces beaux yeux noir et dans ce beau visage ? chuchota-t-il en rompant le silence.

Je ne répondit pas tout de suite. J’avais simplement envie d’apprécier sa fictivité et le silence. Je ne savais pas vraiment pourquoi je déplorais mon manque de réalisme. Et si je pouvais être heureuse ici ? Dans un sens j'étais réelle dans ce monde. Je répétais cette pensée dans ma tête et cela me sonnait bien.

××××
C'est bientôt la fin de cette nouvelle, et je ne sais pas vraiment si il y'a encore des gens qui lise ce petit truc...

×× July ××