La prohibition renforce toujours ce qu'elle interdit.

Start from the beginning
                                    

Elle se retrouve complètement plaquée contre moi je l'entoure de mes bras et la colle un peu plus contre moi. Je voudrais qu'elle se fonde sous ma peau à tout jamais. Que plus jamais cette sensation ne s'arrête.

Au-dessus de nous le ciel se déchire. D'énormes nuages noirs explosent au-dessus de nous, c'est clairement un message de Mère Nature.

— Forcement... Murmure la jeune femme en se relevant en même temps que moi.

Je n'ai pas le temps de la regarder de nouveau qu'elle avait disparu. On regarde un peu partout, on se retourne dans tous les sens avant de se rendre compte que le ciel est de nouveau clair.

— Myst ?
— C'est pas commun...

Je ne préfère rien rajouter, car je ne sais pas vraiment de quoi il parle.

— Rentrons.
  On se traîne comme des malheureux, complètement à la masse, jusque la drôle de baraque sans dire un mot. Je suis incapable de savoir quoi penser sur ce qu'il vient de se passer.

Nos loups n'ont pas bougé, ils ne s'entraînent plus. Certains sont sur le dos pour se chauffer le ventre au soleil alors que d'autres sont assis avec une boisson ou de quoi manger dans les mains.

— C'est cool la vie. Constate mon alter ego en les regardant à travers mes yeux. 
— Pour une fois, faut qu'ils en profitent un peu.

Du coin de l'œil je vois la nana s'activer derrière le bar, elle me regarde aussi rapidement avant de retourner à son affaire. Le vieux à la canne lui demande de lui servir un soda ou quelque chose dans le genre.

Je me sens oppressé, mes pieds sont figés dans le sol, je suis incapable de bouger. Cette impression disparaît quand je la quitte du regard.

Encore un avertissement de Mère Nature.

— C'est quoi ce bordel ? Seul mon loup entend ce que je viens de penser, lui aussi ne sait pas quoi en déduire.

La bonne blague. Ouais, la bonne blague.

Puis, comment s'est arrivé ? Je l'aurais su dès le début si elle m'attirait ou quoi ?! Putain c'est quoi ce bordel !

Je sais que Simon pourrait m'éclairer sur ce merdier, après tout c'est bien lui qui m'a dit de lui laisser une chance ou une autre connerie dans le genre. Non ?C'est qu'il savait ce qu'il allait se passer, forcément.

— Quelle est la suite du programme, chef ? Me demande le français en me tendant une cannette de... truc machin à l'orange. Le piaf se fait entendre, ça fait un moment que je ne l'ai pas vue. En général il squatte l'épaule d'Yaps ou de Dave.
— Salut toi, je lui dis en tendant le bras vers lui. Il répond à mon appel aussitôt et vient se faire gratouiller la tête. On va rester encore un jour ou deux ici et on se casse. Je finis par répondre à notre Oméga toujours en papouillant le Piaf qui ne boude pas son plaisir. Ça été l'entraînement ? Je demande en me posant à côté de Fred.
— On s'disait justement ! commence le français en se faisant huer par les autres gars, en gros il a décidé de me faire chier. Ça faisait longtemps tien... Y'a des mouvements qui manquent d'exemple !
— Des mouvements qui manquent d'exemple ? Je répète en haussant un sourcil, au passage je prends une gorgée de ma boisson. C'est franchement dégueulasse.
— Il a envie de prendre sa raclée. Intervient L'entraîneur avec un air goguenard.

Ouais le français a du être une belle purge...

— Lève ton cul, j'vais t'montrer. Je lui dis en me levant d'un bon. Allé bouge.

Il essaie de baragouiner je ne sais quoi, mais il se fait éjecter du groupe sous une masse de moqueries et quelques insultes.

Faut que je me défoule !

Juste avant que je ne lui foute sa raclé le vieux à la canne sort de la drôle de baraque en faisant un bordel pas possible.

— Dites jeunes gens ! j'aurais besoin de bras. Sa voix tremble encore plus quand il parle fort.
Deux des nôtres se lèvent pour aller l'aider spontanément.

— T'es près l'français ? Je lui demande en me foutant clairement de lui. Des rires fusent derrière nous.
— T'as pas peur chef ? Il me provoque tout de suite un peu moins sûr de lui. Forcement ça me fait marré.
— Assume. Je lui souffle avec un sourire pointu.

— J'en connais un qui va manger son prochain steak avec une paille... Souffle Dixon plus amusé qu'autre chose, bien sûr les autres se foutent aussi de Dave.

On se cherche un peu, je le laisse venir vers moi pour lui laisser croire qu'il peut me toucher, j'esquive au dernier moment plusieurs fois d'affiler toujours sous les encouragements ou moqueries du reste de la meute.

— Respire ça va passer, je lui balance juste avant qu'il ne se mange une bonne droite direct dans la tronche.
Nos loups ne foutent totalement de lui, moi aussi.

— T'as compris le mouvement ? Je le questionne en me penchant au-dessus de lui, Il me répond par une suite de son plus étrange les uns que les autres. Je l'aide a se relever rapidement. Il se soigne déjà. Merci à notre Première Déesse.

On se retourne tous vers la forêt pour sentir l'odeur que le vent nous rapporte. Du cerf fumé. Ho putain que ça sent bon !

— Un petit en cas jeunes gens ? Demande-le vieux à la canne qui a du mal à suivre la cadence de nos loups aux bras chargés, ils se magnent car ils ont les crocs. Zu' ! As-tu à boire ? Pour tout le monde ! Il rajoute aussi fort qu'il peut.

L'instant d'après, on se retrouve tous autour d'un bon gueuleton animé par nos rires et vacherie habituelle. La nana est à portée de regard, je fais tout pour ne pas la regarder, c'est compliqué et presque douloureux pour nous. Dés que je le fais, le ciel s'assombrit de nouveau, si j'insiste le ciel se déchire une nouvelle fois dans un grondement macabre.

Histoire d'en rajouter un peu plus, nous sommes les seuls à nous en rendre compte.

La rage du loupWhere stories live. Discover now