Chapitre 0

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Je me réveille, non pas grâce au chant des oiseaux mais à cause du bruit de mon réveil. Celui-ci m'extirpe des mes rêves, pour me ramener à la dure réalité. Je me lève difficilement, éteint mon réveil, descends les marches de l'escalier de la maison, une par une. Je traverse le salon, puis j'arrive enfin dans la cuisine et prends mon petit déjeuner seule. Pourquoi ? Je ne sais pas, il est tôt, mes parents et mes frères sont encore couchés et moi, je déjeune seule. C'est ridicule, je le sais mais pourtant ça ne me gêne pas, au contraire c'est calme, il n'y a personne pour me dicter quoi que ce soit. Mes parents ne sont pas très stricts mais je suis bien. Et puis j'ai tout mon temps.

Lorsque mes parents et mon petit frère entrent dans la cuisine, je viens de finir de manger.

"- Bonjour Mia, me dit ma mère avec un grand sourire. "

Je lui fait un sourire en guise de réponse. Puis je dis :

"- Je vais me laver, à toute !"

Je refais donc le chemin inverse, le salon, les escaliers, ma chambre. Je prends le premier T-shirt, débardeur, pantalon, culotte, chaussettes, soutien-gorge qui se trouvent sur leurs piles respectives. Puis je me dirige vers la salle de bain, je ne prends même pas la peine de me regarder dans le miroir et je file directement sous la douche, y reste 5 minutes, ensuite je me sèche, m'habille, coiffe mes longs cheveux blonds. Ils sont lisses et je me demande comment font les personnes avec les cheveux bouclés pour s'en sortir avec tous ces nœuds. Je me les attache en queue de cheval puis je regarde mon miroir à l'aide du miroir de ma salle de bain, mes yeux bleues, mon sourire, mon teint...on pourrait croire que je suis la plus heureuse au monde, que j'ai un petit ami, de supers amis, de bonnes notes au collège mais je ne possède qu'une seule de toutes ces choses. Oui, je suis en effet plutôt bonne élève, enfin...15-16 de moyenne, je ne suis pas non plus la première de ma classe, je jongle entre la deuxième et la troisième place...d'une classe totalement naze, pourrie, nulle... Enfin bref, appart ceux qui sont au courant que c'est dur, personne ne peut deviner que ça ne va pas. Et puis même ceux qui le savent, mes parents, mes frères, ne savent pas à quel point s'est dur, à quel point j'en souffre. La seule chose qui peut témoigner la difficulté de la chose ce sont c'est traces présentes sur mes bras, celles que je cache en enfilant un sweat-shirt. Je finis mon séjour dans la salle de bain en me brossant les dents et en enfilant mes lunettes.

Je retourne dans ma chambre et je regarde une ou des vidéos YouTube, je regarde l'heure : 7h20, je descends les escaliers et à chaque marche mon cœur se serre de plus en plus. Nous devons partir à 7h30, j'ai donc 10 minutes devant moi. Je prends Gaston, mon lapin nain, puis j'allume la télé et m'installe dans le canapé. J'arrive à me calmer mais les 10 minutes défilent comme 10 secondes.

Mon père, Xavier nous appelle moi et mes frères :

"- Mia, Alexis, Maxime, on y va !"

Alors que je me relève pour repose Gaston dans sa cage, mes yeux commencent à se remplir de larmes. L'ayant remarqué ma mère, Caroline, se rapproche de moi et me caresse lentement le dos.

"- Ne t'inquiètes pas ma chérie, tout vas bien, ce n'est rien."

Au fond je savais qu'elle ne savait pas quoi dire, elle voit sa fille perdre pieds, mais ne peut rien y faire, ce n'est pas de sa faute, le seul endroit où je me sens bien est à la maison, avec ma famille. J'oublie un peu tout le reste, pendant un petit moment du moins.

"- Ecoutes Mia, je sais que c'est dur pout toi mais il faut que tu ailles à l'école ma puce."

Mes pleurs qui, pas longtemps auparavant étaient silencieux, ne l'étaient maintenant plus du tout. On peut les entendre dans toute la maison... Mais j'ai une telle boule au ventre, je me sens tellement mal, j'ai tellement peur.

"- Maman, j'ai mal au ventre...

- On va être en retard, dit mon père stressé.

- Partez sans nous, on va se débrouiller, affirme ma mère."

Tandis que je continue à pleurer, mon père et mes frères prennent l'une de nos deux voitures et partent pour aller respectivement, au lycée, à l'école et au travail.

Ma mère tente tant bien que mal de me consoler, mais n'y arrive pas.

"- Bon...exceptionnellement tu ne vas pas aller au collège, tu vas aller te recoucher et e viendrais pour manger avec toi ce midi. "

Je réponds pas un hochement de tête et vais me coucher tandis que ma mère prend sa voiture pour aller au travail.

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