COOKIE.

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18 MAI 2014

14 : 59

Pierce County Library, Pennsylvanie

Intéraction : Cookie, et un adorable garçon au regard curieux.

« Allez vous faire foutre ! » Je mime, silencieusement, lorsqu'une jolie fille me regarde de travers après que je me sois exclamée un peu fort

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« Allez vous faire foutre ! » Je mime, silencieusement, lorsqu'une jolie fille me regarde de travers après que je me sois exclamée un peu fort.

Le problème, avec la bibliothèque, c'est que tout est vraiment trop calme, donc au moindre petit bruit, la moitié des personnes présentes vous regardent comme si vous aviez dépecé tous les Weasley, Rose et Hugo compris. Pourtant, cela ne m'empêchait pas d'y passer la plupart de mon temps libre.

Les sourcils plissés, je me concentre de nouveau sur ma lecture. Si j'ai émis une légère exclamation, c'est parce que, dans un article de presse, je viens de trouver un élément capital. Un astrophysicien, nommé Neil Degrasse Tyson, aurait calculer l'emplacement exacte de Krypton. Selon lui, la terre de naissance de l'homme d'acier se trouverait à quelque 27,1 années-lumière de nous dans la constellation du Corbeau. Elle orbiterait autour d'une naine rouge connue sous le nom de LHS 2520, une étoile moins chaude et plus petite que le Soleil. Ses coordonnées seraient ainsi : 12 heures, 10 minutes et 5,77 secondes pour l'ascension droite, - 15 degrés, 4 minutes et 17,9 secondes pour la déclinaison, et...

Pourquoi avais-je déjà mal à la tête ? Bon sang, je détestais vraiment les chiffres ! Hadès était censé être là, aujourd'hui. On s'était donnés rendez-vous, et j'avais même emmené des fausses lunettes de vues, pour qu'on paraisse plus intelligents.

Cependant, il m'avait planté à la dernière minute, prétextant un empêchement familial. C'était la première fois qu'il me posait un lapin. Je ne comprenais pas.

« Excuse-moi ? » J'entends, et je ne peux m'empêcher de tressaillir.

Levant les yeux, j'aperçois un garçon. Il est grand, mais a un visage d'enfant, et je trouve cela adorable. Il semble avoir mon âge, pourtant.

« Euh, je peux vous aider ? » Je demande, et les joues du garçons rougissent.

Il se tripote les doigts, et je me demande pourquoi est-ce qu'il est venu me parler. Ma main se pose sur mon front, quand il dit ;

« Oui, hum. Pardon, en fait... C'est que... je... vous voyez... » Il est désormais tellement rouge que je me demande s'il n'est pas en train de faire une crise ou quelque chose dans le genre. Ce serait vraiment gênant.

Je souris, et hoche la tête.

« Calme-toi. Respire et reprends ton souffle. » Dis-je.

Le garçon approuva, et suivit mes instructions, sans se départir de sa couleur caractéristique. Il jeta un coup d'œil à une table, un peu plus loin, ou trois garçons lui faisaient des signes encourageants de la main.

Curieux.

« Eh bien, je crois avoir vu des tomates moins rouges que toi, tu sais. » Je rigole, et le garçon tressaille. Me rendant compte de mon erreur, je m'empresse d'ajouter ; « Oh, mais c'est très mignon, rassure-toi. »

Bon sang, ce garçon allait vraiment faire une crise. Pourtant, après quelque inspiration ; il continua ;

« Hum, en fait... Écoute, je sais qu'on ne se connaît pas, mais ça fait plusieurs fois que j'te vois ici, et... et... ça te dirait de prendre un café avec moi ? »

J'écarquille les yeux. Est-ce que... Est-qu'il vent de me proposer de sortir avec lui ? Non, c'est clairement impossible. Personne ne m'a jamais demandé en rencard, pas même Josh, un garçon éperdument amoureux de moi, lorsque j'étais à l'école élémentaire.

« Est-ce que c'est un rencard ? » Je demande, sans une once de sérieux.

Le garçon en face de moi, toujours aussi timide, acquiesce mollement, et il me rappelle un de mes jeunes frères, lorsqu'ils étaient encore des adorables anges à la bouille relativement mignonne.

Alors, sans pouvoir me contrôler, je fais la seule chose à ne pas faire, dans ce genre de situation ; j'éclate de rire. Je ris tellement, que les larmes me montent aux yeux, et que je ne peux pas retenir quelques hoquets de stupeur.

Lorsque j'étais au collège, Madame Sawyers, ma professeur de philosophie humaine, nous avait dit que le rire, était, en quelque sorte, un système de défense humain, un peu similaire au grognement, chez les animaux. Lorsqu'une situation sortait de l'ordinaire, nous riions, et, indirectement, cela nous donnait l'impression de se protéger. Sur le coup, je m'étais bien fichue d'elle, parce que, honnêtement, c'était complètement absurde !

Mais, actuellement, je commençais à comprendre son point de vue. Je veux dire... Merde ! Personne ne m'avait vraiment jamais invité à sortir. Et, alors que le garçon que je souhaitais m'avait posé un lapin, voici qu'un inconnu m'accostait, et... me regardait fixement, l'air défait.

« Oh, excuse-moi ! » Continuais-je, le sourire au lèvres, « Réaction spontanée, tu comprends ? Je crois bien que tu viens de me faire la blague la plus drôle de l'année ! Non, de mon existence ! Hum, oui, je n'ai pas une vie très palpitante... Bon, sérieusement, pourquoi es-tu là ? » Demandais-je, et je repris une mine sérieuse.

Le jeune homme, les yeux écarquillés, avait la bouche ouverte. Il était totalement blanc, et... Mon dieu, serait-ce des larmes, que je vois au coin de ses yeux ? Non, ne me dîtes pas que...

« Attends. Tu étais sérieux ? » Criais-je, et un « Chut. » collectif se fit entendre.

Le jeune homme, secoua la tête, comme pour reprendre contenance, puis, acquiesça.

« Oui. Je l'étais. » Répondit-il, tout simplement.

J'écarquillai les yeux.

« Wahou ! Tu... veux sortir avec moi ? Genre, comme un rendez-vous ? Wahou. Attends ! Je... je ne sais vraiment pas comment réagir, parce que, tu vois, je ne fréquente ps beaucoup de garçon. Excepté Hadès, mais, lui, c'est un cas à part. On est très proches, lui et moi. Un peu comme des jumeaux. En fait, si on sortait ensemble, c'est un peu comme si tu sortais avec lui, également. Merde, qu'est-ce que je raconte. Bien sûr que non, tu ne vas pas sortir avec lui, tu n'es pas... à moins que si ? Mon dieu, excuse-moi, je ne voulais pas paraître homophobe, bien sûr, tu peux parfaitement être bisexuel, je m'en fous complètement. Non ! Enfin, je ne m'en fous pas de toi, ce n'est pas ce que je voulais dire, mais... Merde, je n'arrive pas à arrêter de parler, et_ »

Un éclat de rire m'interrompit, et je m'empourprai, lorsque je vis le visage du garçon qui me faisait face, désormais totalement détendu. Il posa les yeux sur moi, et une lueur étrange se manifesta dans son regard. Hadès l'avait aussi, des fois, lorsqu'il me regardait.

« J'avais raison. Tu es vraiment trop mignonne. Alors, permets-moi de réitérer ma question ; Veux-tu bien aller boire un café avec moi ? Bien que, maintenant que je t'ai parlé, je suis pratiquement sûr qu'un chocolat chaud te conviendrait mieux. »

Je piquai un fard. Ce n'étais pas bon. Pas bon du tout. J'adorais le chocolat chaud.

« Mais, enfin... P-pourquoi tu voudrais... enfin, tu sais... »

Je détournai le regard, horriblement mal à l'aise. Alors, doucement, il a sourit, et ça m'a réchauffé le cœur.

« Il y a une histoire, dans tes yeux. J'aimerais en faire parti. »

Krypton project.Where stories live. Discover now