Chapitre 33: Justin.

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Quand Alicia arriva enfin en ce début d'après midi, je vis tout de suite que quelque chose n'allait pas. Elle est allée dans la rivière se laver, alors qu'elle l'avait déjà fait ce matin. De plus, une tache plus foncée marquait son tee shirt blanc. Je m'approchais d'elle pour avoir une explication, elle évita mon regard et se précipita dans sa tente. Énervé, je partis la rattraper.
 
-Tu peux m'expliquer ce qui se passe? lui demandai-je à travers l'entrée de sa tente.

Elle sortit précipitemment et me lança un regard noir. 

-Ce n'est pas parce qu'on est ensemble que tu dois tout savoir de ma vie, arrête de vouloir toujours savoir où je suis et qu'est ce que je fais. Pour ton information, car apparemment tu "dois" le savoir, je suis tombée et je me suis mis de la boue sur moi.

-On est en été, te fous pas de moi, il n'y a pas un centimètre de boue par ici. Et non, je n'exige pas tout savoir, j'aimerais juste pouvoir te protéger. Au cas ou tu l'aurais oublié, on n'est pas dans l'époque la plus pacifique​ que le monde ai connu.

Je pris ses mains, et en moins d'une seconde, j'eus le temps de voir du sang séché incrusté sous ses ongles. Une grimace déforma mon visage pendant un instant.

-C'est le tient ou celui d'un autre? tentai-je de demander calmement, même si j'avais l'impression que j'allais exploser de fureur.

-Arrête de t'inquiéter, c'est pas le mien, me cracha-t-elle d'une voix venimeuse.

-Qui?

-C'est rien, ok? Juste un une biche blessée que j'ai tenté de sauver. 

-Bien sur.

Je lui lâchais les poignets et partit à l'écart. Il fallait que je me calme, je sais que je ne lui ferais jamais de mal, mais des fois les mots peuvent être plus blessants que les coups; et je sais que je suis incapable de me contrôler dans ce genre de situation. Je ne crois pas à son histoire et elle le sait, cela me rend malade rien que d'y penser. Qu'est ce qui a bien put lui arriver pour qu'elle ai du sang sur elle? Je la crois quand elle dit que ce n'est pas son sang, celui de qui alors? Et je ne comprends pas pourquoi elle ne me dit rien... Est ce par fierté? Par peur? Pour ne pas m'inquiéter? Si c'est pour cette raison, c'est raté. Je préférerais savoir plutôt que d'être dans cet état, paniqué à l'idée qu'on ai put lui faire du mal.

Tout l'après midi, Alicia et moi nous ignorons. À l'arrivée des Centaures, Elfes, et Sphinx, nous faisons comme si de rien était. Plus que deux jours avant la bataille de Genève... Nous sommes tous réunis et prêt à combattre.

Ce soir, nous mangeons tous ensemble, toutes les espèces se mélangent, se questionnent sur leur habitudes. Je suis très heureux de revoir Arin, le chef des Elfes. Je le trouve vraiment impressionnant et admirable. De part sa stature et sa mentalité. Je surprend le regard mauvais d'Alicia quand je parle avec une jeune Elfe de mon age. Je trouve sa réaction stupide, ridicule même. Mais quand je vois qu'elle aussi discute avec quelqu'un, je ne peux pas m'empêcher d'être jaloux​. Je l'ignore, j'irais lui reparler demain.

La soirée aurait dut être joyeuse, festive, mais ma dispute avec Alicia est encore dans mon esprit. Vu la tête qu'elle fait, elle doit penser la même chose; malgré le fait qu'elle soit en charmante compagnie. Je pars me coucher assez tôt, pas besoin de voir ce spectacle une seconde de plus.

Le lendemain matin, je suis réveillée aux aurores. Alicia est déjà là, assise avec une tasse de thé entre les mains. Je pars m'installer à coté d'elle, sans un mot.

-On est ridicule, n'est ce pas? me dit-elle doucement.

-Oui, c'est l'impression que j'ai.

Un sourire passa sur ses lèvres, puis elle but une gorgée de sa boisson chaude.

-Demain on ne sait ce qui peut se passer, alors je ne veux pas partir sans que l'on se soit réconcilié, m'annonce-t-elle ne me regardant dans les yeux.

-Je suis d'accord. Par contre je ne m'excuserais pas, ce ne serais pas sincère.

-Je n'en voudrais pas de toute façon. Je veux juste qu'on oublie ce qui s'est passé, je suis vivante de toute façon, pas besoin d'en faire toute une histoire, s'exclame-t-elle en levant les bras.

-Bien, je ne te promet pas d'oublier, ce n'est pas possible. J'essayerais juste de ne pas t'en vouloir, et de ne pas m'en vouloir à moi même par la même occasion.

-Ne dis pas ça, je ne suis pas sous ta responsabilité.

Je lui prit la main et la pressa, puis quitta le banc.

Ce soir, la tension est palpable. Contrairement aux autres soirs, personne ne parle; seul les rires des enfants viennent détendre cette atmosphère oppressante. Personnellement, je ne sais plus quoi penser. Je n'ai même pas le coeur à manger, rien que de penser à ce qui va se passer demain me coupe l'appétit. Depuis le temps que nous attendons ça, je ne pensais pas que cela me ferait cet effet.

Demain, dans la nuit, ce sera donc Alicia qui s'introduira dans la maison de Marcus, voler les clés de la prison. Malgré le fait que je ne sois pas d'accord, je ne dis rien, ce n'est pas le moment que nous nous reprenions la tête. Je tenterais de la convaincre demain.

Le soir, avant de dormir, je revoyais​ mentalement tout notre plan. Lucas, installé à côté de moi, bougeait dans tout les sens. Je l'entendais respirer bruyamment, ce qui m'empêchait de trouver le sommeil. Un mélange de sentiments se faisaient en moi lorsque je pensais à demain, de la peur, de l'attente surtout. Nous savons qu'à tout moment, il peut y avoir un imprévu, ce qui m'angoisse particulièrement...

Les Âmes rebelles, Livre IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant